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mercredi 12 avril 2023

Transfert de technologies : Une vingtaine de formateurs de la CEDEAO formés pour lutter contre les mouches des fruits

 


Une vingtaine de points focaux Recherche Action Développement (RAD) et techniciens venus de 14 pays de la CEDEAO, ont reçu une formation en évaluation de la diversité des mouches de fruits et à la tenue des vergers pilotes IPM, du 20 au 23 mars 2022, à Ouagadougou. Placée sous la présidence du Directeur Général des Productions Agro-pastorales, président du Comité National de Lutte contre les Mouches des Fruits, Mr Prosper Zemba, la cérémonie d’ouverture a connu la présence du coordonnateur régional du projet SyRIMAO, M. Natta Traoré.

 

Photo de famille des participants à cette session de formation

C’est une formation régionale, voulue par les acteurs du projet dénommé Système Régional Innovant de contrôle des Mouches des fruits en Afrique de l’Ouest (SyRIMAO). Elle avait pour objectif de renforcer les capacités des participants que sont les points focaux RAD et techniciens de ces pays à l’utilisation des nouveaux outils d’évaluation de la biodiversité des mouches de fruits dans les vergers de surveillance et la gestion des vergers pilotes IPM utilisant les technologies de lutte mises au point par le projet.

En effet, le secteur horticole restera encore pour longtemps, un pourvoyeur d'emploi pour une grande partie de la population africaine. Les marchés émergents que constituent les consommateurs urbains permettent aux agriculteurs d'avoir une diversification des spéculations, leur procurant des revenus.

Malheureusement, depuis quelques années, ce secteur est confronté à la problématique majeure des mouches de fruits qui détruisent 50 à 80% des productions fruitières. Selon le président du Comité National de Lutte contre les Mouches des Fruits, M. Prosper Zemba, le Burkina Faso a enregistré une perte de plus 400 000 000 FCFA pour la campagne passée. « Cela est dû à l’interception des cargaisons de mangues en partance pour l’Union Européenne », a-t-il déploré. Et le problème va au-delàs des frontières du Burkina Faso, aux dires du coordonnateur régional du projet, M. Natta Traoré. « Vu que c’est une problématique régionale et qu’aucun pays ne peut lutter contre cela seul, la CEDEAO a développé un plan régional de lutte », a laissé entendre le coordonnateur. 

Les participants en plein travaux de reconnaissance des mouches des fruits !

 

Des actions fortes, pour venir à bout de ces ravageurs…

Pour apporter une riposte à la hauteur du fléau, la Commission de la CEDEAO a initié, en novembre 2014, le Projet de soutien au plan régional de Lutte et de contrôle des Mouches des Fruits en Afrique de l’Ouest (PLMF), avec le soutien financier de l’UE et de l’Agence Française de Développement (AFD). Ce projet a été mis en œuvre jusqu’en 2019 avec un système de surveillance, de veille et d’alerte qui a couvert 11 des 15 pays de la CEDEAO, avec de nombreux résultats. Il s’agit entre autres de la mise en place d’un système de surveillance par piégeage permettant de suivre la dynamique des populations des mouches de fruits et d’agir précocement et ainsi que de prévenir les infestations ; de l’ identification de technologies de lutte efficace et peu couteuses à faible impact environnemental ; du renforcement des capacités du Centre National de Spécialisation Fruits et Légumes (CNS-FL), dans une perspective de devenir un « Centre Régional d’Excellence » pour les productions fruitières et horticoles en Afrique de l’Ouest.

Ces résultats fort intéressants ont prévalu une deuxième phase du projet dénommé « Système Régional Innovant de contrôle des Mouches des Fruits en Afrique de l’Ouest – SyRIMAO », initiée en 2020. Ce projet soutient le CNS-FL dans le sens où il doit jouer son rôle régional de coordination, à entendre le Pr Antonio Sinzogan, Responsable de la composante Recherche-Action-Développement. « Nous avons apporté un appui à ce centre pour avoir une plateforme digitale et parallèlement, le projet a développé des technologies pour lutter contre les mouches des fruits », a-t-il soutenu. Pour une meilleure appropriation de ces résultats, il faut la diffusion à grande échelle de ces acquis, d’où l’organisation de cette session de formation. « Ce que nous attendons de cette formation, c’est que l’ensemble des apprenants puissent maîtriser les nouveaux outils d’identification des mouches des fruits de la mangue et qu’ils puissent constituer un relais auprès des producteurs », dira le point focal du projet auprès du CNS-FL, le Dr Rémy Dabiré.

Cette session s’est déroulée en deux phases notamment la théorie en salle et la pratique sur le terrain, dans un verger de manguiers situé à Koubri, à quelques encablures de la ville de Ouagadougou. Elle devrait permettre aux participants, d’être mieux aguerris sur l’identification des mouches de fruits par l'utilisation de la plateforme digitale installée au CNS-FL ; sur les bonnes pratiques de gestion et d’envoi des spécimens de mouches des fruits au CNS-FL en cas de difficultés d’identification dans leurs pays respectifs ; sur l’utilisation des nouveaux outils d’évaluation de la biodiversité des mouches de fruits dans les vergers de surveillance et sur les techniques d’animation des vergers pilotes IPM utilisant les technologies de lutte mises au point par le projet SyRIMAO.

Sur le terrain, les apprenants ont appliqués les leçons en pratique !

 

En marge de cette formation, un mini-atelier d’échanges a été organisé du 24 au 25 mars 2023, entre l’équipe du projet, les points focaux RAD et les techniciens des pays porteurs de recherche. L’objectif était de développée la méthodologie dans chaque protocole, assorti d’un chronogramme de mise en œuvre par pays.

En rappel, le projet SyRIMAO qui durera quatre ans, est cofinancé par les mêmes partenaires à savoir la CEDEAO, l’UE et l’AFD. Il a pour objectif de consolider et diffuser à grande échelle les résultats de la recherche issus du PLMF et d’étendre les activités à l’ensemble des 15 pays de l’espace CEDEAO. C’est pourquoi, ces points focaux RAD et techniciens formés se chargeront à leur tour, de former d’autres formateurs, qui eux, formeront les producteurs dans 10 vergers pilotes par pays.

 

Flavienne Valérie SAWADOGO

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