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mercredi 28 juin 2023

Production de riz : Quand les producteurs de Douna dégustent pour s’impliquer dans le choix des variétés

 


Le programme riz et riziculture de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA) en collaboration avec le Projet d’Aménagement et de Valorisation de la Plaine de la Léraba (PAVAL) ont organisé le jeudi 22 juin 2023 un test de dégustation à Niofila.

Avec pour objectif de déterminer le choix des producteurs à travers l’évaluation de la qualité organoleptique de différentes variétés de riz, l’activité a regroupée une centaine de participants composés de producteurs, de transformatrices, de restauratrices et de commerçants de la province. Six variétés de riz étaient concernées par cette dégustation qui est la suite logique d’un processus. En effet, dans le cadre de la Sélection Variétale Participative (PVS), ces variétés ont d’abord été testé au champ avec une équipe pluridisciplinaire à travers le Système de Riziculture Intensive (SRI), la fertilisation incluant la fumure organique, les méthodes de lutte intégrée contre les maladies et les ravageurs, etc. Ce qui a conduit à une visite commentée au champ, dans le but de recueillir le choix des producteurs par rapports aux performances agronomiques.

De ces six variétés concernées, quatre sont nouvelles. Il s’agit de la BF 19 qui est une variété bio fortifiée et riche en zinc, la IR 93, la ISRIZ 07 qui a fait ses preuves au Sénégal et la IR 67. À côté de ces nouvelles variétés s’ajoute deux variétés témoins, déjà connues par les producteurs. Il s’agit de la FKR 64 communément appelé TS2 et la FKR 84, homologuée sous le nom de ORYLUX 6. Ces nouvelles variétés ont eu un rendement compris entre sept et neuf tonnes à l’hectare contre six tonnes pour les témoins homologués.

Ce fut un test d’appréciation sensorielle ou dégustation qui a porté sur cinq critères essentiels.  La « couleur », c’est-à-dire que les participants avaient pour tâche de souligner si les différents riz sont très blancs, blancs ou blancs sales. La « texture » permettait de dire s’ils sont tendres ou durs. « L’aspect » avait pour objectif de déterminer s’ils sont collants, peu collants ou pas collants. Pour ce qui est du critère « parfum », il s’agissait de dire si les riz sentent bons, passablement bon ou s’ils n’ont pas d’odeur. Enfin, le critère « gout » a permis de savoir si les riz sont excellents, bons, passables ou mauvais en terme de goût. Pour éviter de biaiser le choix des participants, les variétés ont été codés.

Préparation des différentes variétés de riz par les femmes de la Léraba

 

Participer à la sélection pour être mieux servi …

Dans l’ensemble, les producteurs ont apprécié positivement les nouvelles variétés et sont reconnaissant au PAVAL, comme l’a souligné M. Boureima SOURA, producteur de Douna. « Nous nous rendons compte que ces variétés sont plus succulentes que les variétés de riz importées que nous avons l’habitude d’acheter », a-t-il dit.

Les différentes variétés ainsi dégustées, trois meilleures ont été retenues par chaque participant. Selon M. Soumana Koné, ingénieur agronome, membre de l’équipe de conduite des tests, « la finalité de l’activité c’est de permettre aux chercheurs d’inscrire les meilleures variétés dans le catalogue national des variétés de riz ».

L’autre étape et non de moindres, c’est de mettre à la disposition de ces producteurs, les semences des variétés de leur choix pour la multiplication et la grande disponibilité, a signalé le Dr Abalo Itolou Kassankogno, chercheur, phytopathologiste à l’INERA.

Et comme l’a si bien dit Mr Sulemane Kaboré, du PAVAL, les producteurs n’ont plus à se faire de soucis. Le projet se chargera de faciliter le transfert de ces technologies vers ces derniers. « Nous allons accompagner la production semencière et subventionner les intrants agricoles afin de permettre aux producteurs de la plaine d’avoir accès aux différentes variétés » a laissé entendre M. Kaboré.

En attendant, les critères de choix de la centaine de participants seront pris en compte afin de diversifier les variétés qui s’adaptent mieux aux conditions agro climatiques de la zone et qui résistent aux nuisibles mais aussi qui permettront de booster la production locale du riz.

En rappel, l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), a été identifié pour conduire des essais agronomiques sur la plaine aménagée de la Léraba dans le cadre des activités du projet PAVAL.  Il s’agit de mettre en place un programme de recherche/développement pour la diffusion des innovations technologiques adaptées au contexte agro-climatique et socio-économique de la zone d’intervention du projet et de la région des cascades, pour une meilleure prise en compte des résultats de la recherche, en particulier les techniques résilientes au changement climatique. Les filières concernées sont le riz et les cultures maraichères.

Le processus de dégustation ...

 Djama KONE

jeudi 22 juin 2023

Quelles sont les priorités de recherches sur les fruits et légumes ? Les acteurs de la filière réfléchissent sur le sujet !

 


Définir les programmes de recherches prioritaires sur les fruits et légumes et les mettre en œuvre, c’est à cela que les acteurs des fruits et légumes du Burkina Faso, mais aussi des autres pays de l’espace CEDEAO s’attèlent à Ouagadougou. Le top départ de cette rencontre a été donné le mardi 20 juin 2023, sous la présidence du coordonnateur du Programme de Résilience du Système Alimentaire (PRSA), Mr Edourd Sanou, avec la présence effective des Directeurs de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA) et de l’Institut de Recherches en Sciences Appliquées et Technologies (IRSAT).

 

Organisé par le Centre Régional d’Excellence en Fruits et Légumes (CRE-FL), cet atelier vise le diagnostic des contraintes et la définition des thématiques de recherche prioritaires sur les fruits et légumes ainsi que leur validation. Les participants, tous des acteurs de la filière, notamment, des chercheurs, des enseignants-chercheurs, des agents des ministères en charge du développement rural, des représentants des projets et programmes de développement, des ONGs et associations, des représentant des entreprises agricoles privées sur les chaines de valeur fruits et légumes, du Burkina Faso et des autres pays participants, ont quatre jours, du 20 au 23, pour poser les jalons de la mise en œuvre des programmes prioritaires.

 


Les fruits et légumes, une filière qui mérite une attention particulière…

Les fruits et légumes constituent une activité économique importante au Burkina Faso, en raison de leur contribution aux revenus agricoles.

Malheureusement, la filière fait face à de nombreuses contraintes parmi lesquelles figurent l’inadaptation du matériel végétal, les maladies des cultures, les insectes ravageurs, etc. Pour lui permettre de mieux s’épanouir, il convient donc de faire un diagnostic au plan régional de ces contraintes et des besoins de recherche sur les filières fruits & légumes en général et les filières oignon, tomate et mangue en particulier. C’est à cela que les participants à cet atelier devront s’atteler, toute chose qui leur permettra de définir les thématiques de recherche prioritaires sur les cultures concernées comme l’oignon, la tomate et la mangue, avant de les valider. « Il s’agit de trouver des solutions pour une meilleure productivité de ces chaines de valeurs pour nos pays », a souligné le coordonnateur du CRE-FL, le Dr Vianney Tarpaga. « C’est ensemble que nous allons mettre les difficultés et les contraintes sur la table et définir les priorités pour mettre en place la feuille de route et démarrer les activités de recherche », a-t-il soutenu.

C’est dans le cadre de la mise en œuvre de la composante 2 du Programme de Résilience du Système Alimentaire (PRSA), confiée au Centre Régional d’Excellence en Fruits et Légumes (CRE-FL) que s’inscrit cette activité. En effet, le PRSA est une initiative de quatre pays notamment le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Togo, en vue de construire un mécanisme de réponse aux crises alimentaires qu’ils subissent, du fait de plusieurs facteurs, notamment les changements climatiques. Dans cette lancée, dira le coordonnateur du PRSA, Mr Edouard Sanou, l’INERA, à travers le CRE-FL, développe un certain nombre d’activités qui sont au cœur des préoccupations du pays, sur les fruits et légumes. Mais l’INERA ne travaille pas seul. Il est accompagné par l’IRSAT, cet institut frère, pour ce qui est du volet transformation et mécanisation, dira son directeur, le Dr Hamidou Traoré.  

Aux dires de Mr Edouard Sanou, « cette rencontre permettra à tous les acteurs à construire le répertoire de ce centre pour ce qui concerne les thématiques de recherches, appelés à être au cœur des préoccupations exprimées par le pays ».  Ces thématiques vont alors recevoir l’appui du PRSA pour soutenir la production de fruits et légumes.

A l’issue des quatre jours de travaux, les thématiques ainsi identifiés et validés, les équipes se chargeront de formuler des projets sur le moyen et long terme en vue de résorber ces difficultés ou de les enrayer définitivement, selon le coordonnateur CRE-FL.

Une vue des participants !

 

En rappel, Centre National de Spécialisation en Fruits et Légumes (CNS-FL) vient d’être érigé en Centre Régional d’Excellence (CRE) après une évaluation approfondie, dans le but de prendre en charge les besoins prioritaires de recherche régionale. A cet effet, la sous-composante 2.1 du PRSA, bâti avec pour objectif de renforcer les systèmes nationaux et régionaux de recherche et de vulgarisation lui permettra de fournir durablement des innovations technologiques améliorées, y compris des technologies intelligentes face au climat, tenant compte de la nutrition et du genre sensible.

En droite ligne avec l’Objectif de Développement du Programme (ODP) des quatre pays concernés, le PRSA s’attaque à des problèmes connexes qui concourent à l’affaiblissement du niveau de résilience alimentaire que sont, la faible capacité de fournitures de services de conseils numériques pour la prévention et la gestion des crises agricoles et alimentaires; la faible capacité d’adaptation des bases de la production affectant ainsi leur durabilité et le faible niveau d’intégration du marché et du commerce à l’échelle régionale qui affecte les taux de commercialisation des produits agricoles. 

 

 Flavienne Valérie SAWADOGO