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dimanche 28 février 2021

Maraîchage au Burkina Faso : Vers un épanouissement de la filière à travers la formation des acteurs


Le Jeudi 11 février 2021, s'est tenue une session de formation des producteurs maraîchers sur la gestion intégrée des bio-agresseurs et la fertilité des sols en cultures maraîchères. Présidée par le Coordonnateur du Centre National de Spécialisation en Fruits et Légumes, CNS-FL, le Dr Tarpaga Vianney, elle a regroupé une dizaine de producteurs venus des villages environnants de la ville de Bobo-Dioulasso.

Entrant dans le cadre d’un partenariat entre la Direction Régionale de Recherches Environnementales et Agricoles de l'Ouest, (DRREA-O)  et le projet Petite Irrigation dans le Grand Ouest, (PIGO), cet atelier de formation était un tremplin pour dynamiser la production maraichère dans l’Ouest du Burkina Faso.

Le présidium de la cérémonie d'ouverture avec de Gauche à Droite, le Dr Dabiré Rémy, le Dr Tarpaga Vianney, Mr Cheick Oumar Traoré

 

Les apprenants de circonstance ont passé deux jours en compagnie de chercheurs chevronnés, des spécialistes dans divers domaines de la production maraîchère, à travers des modules  comme les bonnes pratiques agricoles, la gestion intégrée des maladies, la gestion intégrée des insectes, la gestion intégrée des nématodes, la gestion intégrée de la fertilité des sols, les techniques de compostage en tas, etc. La session de formation s’est passée en deux phases notamment théorique et pratique. Pour cette dernière phase, tous les participants se sont déportés sur la Station de Farako-Bâ, afin de toucher du doigt les réalités du terrain. Une démarche qui leur permettra, au sortir de la session, d'être plus aptes à produire des cultures maraîchères de bonnes qualités.

Pour rappel, la production maraîchère est le socle de l’économie de notre pays. En effet, avec 4844 sites maraîchers couvrant 27 661 ha et environ 500 000 acteurs, elle crée plus de 80 % des emplois et compte pour 33% au PIB.

En plus d’être le premier secteur pourvoyeur d’emploi en milieu rural pendant la saison sèche (MAHRH, 2007), le maraîchage couvre 90% de taux de commercialisation avec 82 milliards FCFA de valeur total des ventes (RGA, 2008). Un secteur très rentable donc si les conditions sont réunies pour son épanouissement.

Préalables pour l’épanouissement de la filière…

Pour espérer l’éclosion du domaine maraîcher, quoi de plus normal que de former les premiers acteurs de la filière que sont les producteurs ? En effet, les bonnes pratiques agricoles (BPA), sont le socle de la bonne santé du maraîchage. Selon le Mr Cheick Oumar Traoré, formateur, les BPA sont «des pratiques qui permettent d’assurer que l'exploitation agricole est durable au niveau environnemental, économique et social, et fabrique des produits alimentaires et non alimentaires sains et de bonne qualité».

Dans le secteur des Légumes, les BPA ont particulièrement une importance capitale pour la durabilité de la production, la réduction de son impact sur l'environnement, mais aussi pour que les activités de récolte, de conditionnement et de transport soient menées dans de bonnes conditions d'hygiène afin de fournir aux consommateurs des légumes sains et de bonne qualité.

En outre, certaines activités menées dans le secteur comportent des risques importants pour les travailleurs qui doivent être pris en considération pour garantir la sécurité et l’efficacité de la production des légumes.

En termes de BPA, notons qu’il y a quatre piliers principaux à savoir la viabilité économique, la durabilité environnementale, l’acceptabilité sociale ainsi que la sécurité et la qualité des aliments.

Et les apprenants du jour qui ont reçu des fourches des mains des premiers responsables du Programme Cultures Maraîchères, sont retournés chez eux avec un bagage nécessaire sur les avantages des BPA qui sont entre autres l'amélioration de la qualité des légumes, la possibilité de rendements plus élevés, le respect des règlements, normes et lignes directrices nationales et internationales, la possibilité de valeur ajoutée pour les produits. 

Remise symbolique de fourches aux producteurs !

 
 

samedi 13 février 2021

Production fourragère dans les Hauts-Bassins Des échanges pour la durabilité des actions du projet FONRID-Fourrage

Les acteurs du projet FONRID-Fourrage dénommé « production et valorisation des ressources fourragères par les petits producteurs  de la région des Hauts-Bassins, dans des productions animales intensives orientées vers le marché » se sont rencontrés le mercredi 20 janvier 2021 dans la salle de réunion de la maison de l’innovation de KOUMBIA.

Plus d’une soixantaine de commerçants de bétails, de bouchers, d’emboucheurs, de producteurs et de transformateurs de lait, mais aussi de membres du comité de gestion de la plate-forme d’innovation lait étaient présents à cette réunion. Elle entre dans le cadre des activités du projet FONRID-Fourrage, financé par le Fond National de la Recherche et de l’Innovation Technologique (FONRID) et mise en œuvre par le Programme Gestion des Ressources Naturelles, Système de Production de la Direction Régionale de Recherches Environnementales et Agricoles de l’Ouest (DRREA-O).

Elle avait pour objectif global d’échanger avec les acteurs de la chaine de valeurs  lait sur les leviers à actionner pour assurer la durabilité des actions du projet.

Des échanges fructueux, pour pérenniser les actions déjà entreprises…

De façon spécifique, en séance essentiellement plénière, les participants ont pu échanger entre eux sur les contraintes des maillons des chaines de valeurs "Lait", "animaux embouchés" et "fourrages" ainsi que sur les opportunités du marché.

Ce n’est plus un secret, la culture fourragère présente des avantages certains, quand on sait que les animaux biens nourris travaillent non seulement mieux dans les champs, mais aussi produisent plus de lait pour la transformation et la vente, d’où un profit certain.

Cependant, des difficultés résident dans cette activité. Au nombre de ces difficultés, il y a d’une part, l’absence  de mains d’œuvre qui rend la production difficile et d’autre part, les saisonnalités de la production. En effet, les  feuilles de haricots se détériorent surtout en saison sèche, ce qui constitue un goulot d’étranglement pour les producteurs.  Pour ce qui est du lait, le problème d’enclos pour les animaux et le problème de conservation du lait sont les contraintes majeures. En ce qui concerne la viande le souci majeur demeure le prix du transport et du marché.

C’est pallier à ces contraintes, qu’il a été proposé aux participants la création d’un réseau de production et de fourniture de semences fourragères pour assurer la durabilité de la production fourragère. Et pour étendre ses activités à toute la chaine de valeur, ce réseau devra également prendre en compte la facilitation du déplacement des contrôleurs qui pourront peser le bétail engraissé et évaluer au préalable leur prix de vente avant que les commerçants ne se jettent sur le marché.

Séance tenante le dit réseau a été mise en place et les producteurs se sont proposer de cultiver du MUKUNA, de la variété de sorgho GRINKAN et du haricot, tous des spéculations fourragères, afin d’augmenter la semence de production fourragère de la localité.

Enfin, les emboucheurs ont été formé en technique de négociation afin de créer des partenariats gagnant-gagnant et bénéficier de meilleurs contrats.

Du contexte qui justifie un projet sur le Fourrage …

En rappel, le développement de l’élevage au Burkina Faso est limité par les difficultés d’alimentation du bétail en saison sèche (Kaboré-Zoungrana et al., 2008). Selon Zampaligré, 2012, en saison sèche le pâturage et les résidus de récolte sont réduits à l’état de paille, de faible valeur nutritive et en quantité insuffisante.

De nombreuses technologies alternatives à cet état des faits existent parmi lesquelles on peut citer les techniques de fauche et de conservation du fourrage en sec (foin) ou en humide (ensilages), la gestion des stocks fourragers, le traitement à l’urée et à l’ammoniac, le hachage fin et le trempage préalable, les cultures et les banques de protéines fourragères pures, etc. Toutefois, ces technologies ont connu des limites. D’où l’introduction des variétés à double usage (niébé, arachide, sorgho et maïs), qui trouve un succès auprès des agro-éleveurs. En plus des grains, elles procurent d’importants rendements en fourrage de l’ordre de 4 t/ha pour certaines variétés de niébé selon Singh et al., (2004). Aussi les associations culturales céréales-légumineuses à double usage ont été testées avec succès en milieu paysan dans la région du Centre-Est du Burkina Faso (Obulbiga et al., 2015).

En plus de toutes ces prouesses, l’Institut de l’Environnement et de Recherche Agricole (INERA) en collaboration avec ses partenaires a conçu et expérimenté des options prometteuses d’intensification durable des systèmes de production structurées autour de l’intégration agriculture-élevage. Ce projet FONRID-Fourrage, porte sur l’évaluation et la mise en échelle de ces technologies prometteuses pour correspondre aux besoins des producteurs.

Arianne Koutiébou, Stagiaire en Communication d’Entreprise