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jeudi 27 juillet 2023

Culture de l’amarante au Burkina Faso : Le mot à dire des acteurs dans le choix des variétés

 


La Direction Régionale de Recherches Environnementales et Agricoles de l’Ouest (DRREA-O) a organisé une visite commentée, le samedi 22 juillet 2023 à la station de recherche de Farako-Bâ. Au profit d’une cinquantaine de participants, composés de producteurs, de commerçants et de restauratrices, elle se voulait être un test d’évaluation participative des essais de production de semences d’amarante.

Entrant dans le cadre des activités du projet « Des légumes sûrs produits localement pour les consommateurs d’Afrique de l’Ouest » (SAFEVEG) cette visite avait pour objectif de contribuer à la production locale de semences de qualité d’amarante au Burkina Faso.

Elle a concerné douze variétés de semence d’amarante dont onze variétés venant du Mali et une variété témoin produite par l’INERA.

 

Aperçu sur le maraîchage au Burkina Faso, l’amarante en question…

La filière maraîchère fait assurément partie des activités agricoles les plus rentables au Burkina Faso. En milieu rural tout comme dans les zones urbaines et péri-urbaines, le maraîchage est une activité agricole lucrative autant pour les producteurs que pour les jeunes et femmes qui s’adonnent à la commercialisation des produits maraîchers.

Parmi les cultures maraîchères, l’amarante, communément appelée « Borombourou » en langue nationale mooré et dioula, figure en bonne place. De la famille des Amarantacées, très répandu dans les pays tropicaux du monde, l’amarante est produite aussi bien en saison sèche qu’en saison pluvieuse. Des abords du marigot Houet à Bobo, aux périmètres de maraîchers situés en zones rurales, en passant par le barrage de Tanghin à Ouagadougou, les maraîchers se plient en deux offrir ce sésame à leur clientèle de plus en plus demandeuse.

Malheureusement, force est de reconnaître que, malgré leur bon vouloir, ces derniers, à l’instar de ceux des autres pays africains, se trouvent confrontés à de réelles contraintes. En effet, ils ont de plus en plus, un accès limité aux semences de qualité, de variétés résistantes aux principales maladies et tolérantes aux stress abiotiques et hydriques. Aussi, la plupart des entreprises de semences maraichères n’arrivent pas à développer des variétés bien adaptées aux conditions locales et aux préférences des consommateurs. Le manque de personnel qualifié en matière de sélection et de production de semences ne leur permet pas de mettre en place leur propre programme de sélection ou même de se lancer dans la production de semences.   Ce problème est véritablement le goulot d’étranglement de la majorité des pays africains. Le Burkina Faso, pays sahélien et enclavé, déjà fragilisé par ses conditions climatiques n’est pas un cas isolé.

Pourtant le besoin est plus qu’imminent si l’on se réfère à la demande croissante de la population.

C’est pour pallier cette situation que l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA) a décidé de prendre le taureau par les cornes, afin de soulager les acteurs de ce légume. 

Le choix de ces acteurs sera pris en compte pour la disponibilisation de la semence !

 

De l’initiative de cette visite…

C’est dans l’objectif de développer un système national efficace afin de produire localement des semences d’amarantes pour réduire la dépendance du pays vis-à-vis des semences importées que cette visite tire son sens. Ce fut l’occasion de faire connaitre aux participants les différentes variétés d’amarante mises en cultures, de recueillir leur choix et d’identifier les meilleures variétés sur la base des critères définis par eux-mêmes. Ces critères étaient justement entre autres, le développement végétatif, la biomasse foliaire, la couleur des feuilles, la forme des feuilles, la couleur de la tige et la précocité. La qualité organoleptique qui est aussi l’un des critères, sera certainement prise en compte lors d’une séance de dégustation.

À l’issue de cela, les variétés ainsi choisies seront celles dont les semences seront produites et mises à la disposition des producteurs. Elles seront donc des semences de qualité stable adaptées à leurs conditions agro écologiques. Toute chose qui pourra contribuer à améliorer la productivité de l’amarante dans notre pays.

En rappel, SAFEVEG est un projet mis en œuvre dans trois pays, notamment, le Bénin, le Burkina Faso et le Mali. Il est soutenu par le Centre Mondial des Cultures Maraichères (WorldVeg). Ses principaux partenaires sont :  l’Institut de Recherches Agronomiques du Bénin(INRAB), l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles(INERA), l’Institut de Recherche en Sciences appliquées et Technologies(IRSAT), l’Institut d’Économie Rurale(IER), le Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement(CIRAD), l’université de Wageningen. 


 Djama KONE, Stagiaire en communication