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lundi 21 janvier 2019

ÉVALUATION D'HYBRIDES DE SORGHO AU BURKINA FASO



Le programme Céréales Traditionnelles (CT) de l’Institut de l'Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), a mise en place des essai sur les variétés hybrides de sorgho.
Selon le site http://www.tous-au-potager.fr/comprendre-varietes-population-lignee-pure-hybride-f1/, un hybride est un croisement de deux variétés de lignées pures différentes, dont la première génération, F1, donne des plants très homogènes et dont la vigueur est importante, c’est ce qui est appelé le phénomène hétérosis.

Pour revenir à nos hybrides de sorgho, il faut savoir qu’il s’agit de variétés  à hauts potentiels de rendements grains et fourrage. Parlons-en avec le Dr Konaté K. Abdourasmane du Programme Céréales Traditionnelles de l’INERA, qui a mise en place ces tests, à travers cette interview.
Le Dr Konate Kadougoudiou Abdourasmane a conduit les essais !
 SDCA : Vous avez mis en place des essais sur le sorgho. Pouvez-vous nous situer le cadre dans lequel ils ont été mis ?

Dr KKA : La plus part des variétés de sorgho vulgarisées au Burkina Faso sont sensibles à la photopériode avec des rendements de moins de 2 tonnes par hectare en milieu paysan. Il apparaît donc nécessaire de renforcer la gamme variétales des producteurs en leur fournissant un matériel productif bien adapté aux exigences climatiques, tolérantes aux stress locaux du pays et répondants à leurs besoins. C’est dans cette optique que l’INERA, à travers son programme de Sélection Variétale des Céréales Traditionnelles, a créé des hybride 100% guinéa à haut potentiel de rendement (Da. S et al., 2002).
Malheureusement ces hybrides étaient sensibles aux principales maladies du sorgho. C’est alors qu’en 2018 l’INERA en collaboration avec la firme SEMAFORT S.A. a introduit des hybrides de sorgho de race Caudatum à haut potentiel de rendement grains et pailles.
SDCA : Quelle est l’origine de ces variétés ?

Dr KKA : Ces variétés ont été introduites du Brésil bien sûre avec l’accompagnement de la firme SEMAFORT S.A.
SDCA : Combien de variétés au total sont en test ? Pouvez-vous les citez ?

Dr KKA : Nous avons en tout 15 variétés d’hybrides reparties dans le tableau suivant :
  
Numéro
Cultivars
V1
BRG71088
V2
BRG71098
V3
BRG71108
V4
XBG21741
V5
BRG09068
V6
XBG28982
V7
XBG05193
V8
BRG21463
V9
BRG98564
V10
BRG08858
V11
BRG00766
V12
XBS60015
V13
BRG35365
V14
BRG37555
V15
BRG01896

Les trois variétés témoins utilisées sont des variétés locales dont les caractéristiques sont les suivants :
·        Kapelga : une variété de sorgho originaire du Burkina Faso. Elle est tan, de race Guinea, à un cycle intermédiaire de95 jours. Elle est sensible à la photopériode, à la verse et au stress hydrique en fin de cycle. Elle est cultivée dans les zones agro écologique de 600 à 900 mm de pluviométrie avec un rendement moyen en station de 3T/ha et 1.6T/ha en milieu paysans.

·        Sariaso14 : une variété anthocyane originaire du Burkina Faso. Elle a un cycle semis-maturité de 110 à 115 jours et a une sensibilité moyenne au photopériodisme. Elle est assez résistante à la verse, une tolérance face à la sécheresse post-florale et possède un rendement potentiel en station de 3T/ha et 1.7T/ha en milieu paysan. Elle résiste moyennement face à la cécidomyie Elle est cultivée de préférence dans les zones de pluviométrie comprise entre 600 et 900 mm

·        ICSV 1049 : une variété de sorgho originaire du Burkina Faso. Elle est tan avec un cycle semis-maturité de 115 à120 jours et est moyennement sensible au photopériodisme. Elle est assez résistante à la verse, résiste mieux à la sécheresse. Elle est cultivée de préférence dans les zones de pluviométrie comprise entre 600 et 900 mm. Son rendement moyen en station est de 5T/ha et 1.5T en milieu paysan.

SCDA : Quels sont les objectifs recherchés par la mise en place de ces tests ?

Dr KKA : Il faut dire que globalement, l’objectif sera d’évaluer l’adaptabilité écologique des hybrides étudiés dans différentes zones  agro écologiques du Burkina Faso.
Plus spécifiquement, il sera question de :
- Caractériser les variables qualitatives (DHS) des hybrides et les témoins étudiés ;
- Étudier les variables quantitatives (VAT) des hybrides et les témoins ;
SDCA : Quelle est la particularité de ces variétés ?

Dr KKA : Naturellement, ces variétés ont des particularités. Il y a d’abord la précocité qui pourra pallier le problème de poches de sécheresse surtout dans notre pays où la saison pluvieuse est parfois capricieuse. Ensuite il y a le potentiel de rendement grains quicontribuera à la sécurité  alimentaire. Et enfin, le haut potentiel de rendement en paille qui contribuera dans l’alimentation du bétail, ce qui pourra prévenir la survenance des conflits « agriculteurs-éleveurs ».
SDCA : Justement, en parlant de rendement en grains de ces variétés. Pouvez-vous nous en dire plus ? 

Dr KKA : Il faut dire que les rendements vont de 4 à 6 tonnes à l’hectare en condition de station. Pour ce qui est du milieu paysan, cela n’a pas encore été évalué. Nous pourrons vous donner ces informations en temps opportun.
SDCA : À l’issu de ces tests, quels seront les critères de choix des meilleures variétés ?

Dr KKA : Nous aurons un certain nombre de critères qui interviendront dans le choix des meilleures variétés parmi lesquels il y aura :
-       - La précocité,
-       - Le rendement grain et paille,
-      -  La tolérance au stress locaux (sécheresse, maladies et insectes) et,
-      -  La qualité du grain.
SDCA : Quels seront selon vous les variétés idéales ?

Dr KKA : Pour nous, les variétés les plus idéales seront celles qui répondront parfaitement aux différents critères cités ci-dessus.
SDCA : Ces essais sont-ils un travail d’équipe ? Si oui, parlez-nous de cette équipe !

Dr KKA : Oui, ils sont bien sur un travail d’équipe. Une équipe pluridisciplinaire composée de sélectionneurs, d’entomologistes, de phytopathologistes, d’agronomes, de biochimiste et de nutritionnistes.
SDCA : Selon vous, quelle peut-être la plus-value de ces variétés !

Dr KKA : La plus-value de ces variétés sera que nous produirons plus du double des rendements grains et pailles.



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jeudi 10 janvier 2019

TRAITEMENT DES MANGUIERS AFFECTES PAR LE DÉPÉRISSEMENT DU MANGUIER : VISITE DES TESTS



L’équipe du projet "Évaluation et diffusion de paquets technologiques efficaces pour la récupération des manguiers affectés par le dépérissement au Burkina Faso" a effectuée, une visite des tests implantés. C’était les 26, 27 et 28 décembre 2018 dernier, respectivement dans les localités de Dafinso, Banfora et Koloko.
L’objectif de cette série de visites était de voir l'état d'évolution  des manguiers déjà traités lors d'un premier passage et éventuellement, déterminer d’éventuelles nécessités de faire d’autres traitements.

Le constat fait sur le terrain donne un motif de satisfaction puisque sur place, on se rend compte que les manguiers traités sont en train d'être récupérés. Certains même fleurissent ... Un soulagement pour les producteurs qui disent être reconnaissant à l'INERA et au FONRID. « Depuis que le traitement a été appliqué, nous avons pu récupérer la plus part de nos manguiers », a dit Mr Seydou Traoré, propriétaire d’un verger à Koloko.
Mr Traoré satisfait du nouveau visage de son verger !

Pour Sidibé Ibrahim, du verger de Dafinso, le traitement lui a donné de l’espoir. « Je n’avais pas imaginé pouvoir récupérer mes arbres », a-t-il dit.
Cependant, ces derniers déplorent la présence d’autres prédateurs dans leurs vergers notamment les termites et espèrent que ces volets soient pris en compte dans le projet.

Il faut signaler que le projet qui est coordonné par l'INERA est sous financement du Fonds Nationale de la Recherche et de l'Innovation pour le Développement, FONRID. Les tests ont été implantés dans les différentes zones de production de mangue du Burkina telles que Banfora, Koloko, Réo, Léo et Pô, Bobo-Dioulasso.


Flavienne Valérie SAWADOGO

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