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jeudi 18 juillet 2024

Mouche des fruits : Les producteurs au parfum des résultats des méthodes de lutte pour un meilleur choix

 


Les 15 et 16 juillet dernier, l’équipe de mise en œuvre des activités de lutte contre la mouche des fruits dans le cadre du projet Système Régional Innovant de contrôle des Mouches des Fruits en Afrique de l’Ouest (SyRIMAO) a organisé une série de visites commentées. La délégation, composée de chercheurs du Centre Régional d’Excellence en Fruits et Légumes (CRE-FL), de la Direction de la Protection des Végétaux et du Conditionnement (DPVC), ainsi que des partenaires tels que l’APROMAB, les directions provinciales en charge de l’agriculture et le CEAS, a rencontré une centaine de producteurs de mangues. 

Les visites se sont déroulées sur quatre (04) sites notamment, à Toussiana, à Kourinion, à Diéri et à Orodara. Selon le Dr Karim Nébié le point focal RAD, elles avaient pour objectif de faire une restitution sur les approches de gestion intégrée des mouches des fruits, utilisant les technologies développées dans le cadre du projet SyRIMAO et leur efficacité vis-à-vis des mouches des fruits. « Nous avons présenter les résultats préliminaires et discuter à bâton rompu avec les producteurs, pour voir s’il y a des imperfections en vue de les corriger en cas de besoin », a-t-il laisser comprendre. Ainsi donc, la centaine de participants a pu non seulement prendre connaissance des résultats de la lutte contre les mouches des fruits dans les vergers pilotes IPM, mais aussi et surtout discuter de ces résultats et déterminer la meilleure approche économiquement rentable pour eux. 

Pour le point focal RAD, le Dr Karim Nébié, la restitution des résultats était une nécessité !

Deux approches de luttes intégrées…

Le projet SyRIMAO a soutenu la finalisation de technologies prometteuses de lutte contre les mouches des fruits, basées sur la valorisation des ressources locales telles que les déchets de brasseries modernes et les extraits de plantes locales.

Pour ce qui est du Burkina Faso, il a été mis au point le biopesticide « Mango Protect ». Il présente un fort potentiel d’attractivité vis-à-vis de 14 espèces de mouches des fruits dont majoritairement Bactrocera dorsalis, Ceratitis cosyra, inféodées à la mangue.

Au Sénégal, un paquet technologique de mass trapping, basé essentiellement sur l’huile essentielle dénommée « SEN BIOTRAP » a également été mise au point.

Malheureusement, le constat est qu’aucune méthode de lutte, prise individuellement, ne saurait garantir des résultats durables dans cette lutte, comme le souligne Bokono-Ganta et al.,2010.  Il est donc indispensable, d’opter pour un ensemble de luttes, efficaces et efficientes, compatible entre elle et viables économiquement pour les acteurs. C’est pourquoi, il a été jugé nécessaire, de mettre ces deux méthodes ensemble pour une lutte intégrée. « Cette combinaison pourrait réduire efficacement la population de B. dorsalis », souligne le point focal. Ces deux méthodes ont été donc utilisées de deux façons différentes pour déterminer le choix des producteurs. Pour ces derniers, c’est une bonne initiative de les faire participer au choix de la méthode à vulgariser. « J’ai bien pris connaissance des résultats de ces deux méthodes. Elles sont toutes efficaces. Cependant il y a une que je préfère particulièrement et ce sera bien qu’elle soit retenue », dira M. Noumoutié Konate, producteur à Bandougou. En rappel, le choix majoritaire des producteurs sera pris en compte par la suite, pour la vulgarisation. 

 

Le projet SyRIMAO, brièvement …

Depuis un certain nombre d’années, au plan régional, la plupart des pays producteurs de mangue subit une invasion des mouches de fruits (Bactrocera, Ceratitis, etc). Une situation qui a nécessité des actions concertées pour une meilleure efficacité dans la lutte contre ce fléau. C’est en cela que le projet SyRYMAO intervient. Son objectif est de consolider, amplifier et pérenniser les acquis de la lutte contre ces ravageurs en Afrique de l’Ouest, afin d’améliorer les revenus des producteurs et augmenter les parts de marchés des exportations de mangues. En effet, SyRYMAO poursuit les efforts de la CEDEAO consentis depuis 2015, à travers la première phase du projet (2015-2019), pour surveiller et contrôler la propagation transfrontière des mouches des fruits.

La deuxième phase qui couvre 2021-2024 est financée par l’Union Européenne (UE) et l’Agence Française de Développement (AFD). Elle a pour objectif de renforcer les acquis de la phase précédente et mettra l’accent sur : (i) la consolidation, la diffusion à grande échelle et la vulgarisation des techniques de lutte efficientes à faible impact environnemental auprès des producteurs, (ii) l’extension des activités de surveillance, veille et alerte à l’ensemble des 14 États membres de la CEDEAO, et (iii) la mise en place de mécanismes de pérennisation du système de surveillance et de lutte au double niveau régional et national, à travers notamment la structuration des filières mangues.

 QUELQUES IMAGES DES DIFFÉRENTS SITES

Vue des participants à Toussiana

Vue des participants à Kourinion

Vue des participants à Dieri

 
Vue des participants de Orodara

L'équipe en pleine présentation

L'équipe en pleine présentation

Flavienne Valérie SAWADOGO