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mercredi 21 décembre 2022

Cochenille farineuse de la papaye : Les producteurs pourront désormais faire face à ce ravageur



Le Programme Cultures Maraîchères et Fruitières de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), en collaboration avec la Direction de la Protection des Végétaux et du Conditionnement (DPVC), organise du 21 au 23 décembre 2023, un atelier à l’endroit des producteurs de papayer. Organisée dans le cadre du projet USAID-Fruits et Légumes l’ouverture de cet atelier est intervenue ce mercredi, dans les locaux de la Direction Provinciale de l’Agriculture, des Ressources Animales et Halieutiques (DPARAH) du Ziro.

Avec pour objectif de faire la restitution de la formation aux producteurs de papaye des provinces du Ziro et du Kadiogo sur la gestion intégrée de la cochenille farineuse du papayer (Paracoccus marginatus), cette session devra réunir, aux dires des organisateurs, plus de 90 participants, composés en majeur partie de producteurs de papaye.  

C’est une dizaine d’agents d’appui conseil du ministère en charge de l’agriculture, constitués en binômes, de la vague des agents formés en mai 2022 sur la gestion intégrée de la cochenille farineuse du papayer qui aura la tâche de restituer à ces producteurs, les leçons qui leur ont été apprises.

Pour ce premier jour, c’était une séance de recyclage et de planification de la restitution de la formation reçu en mai avec ces agents formateurs des producteurs, dans le but de se rafraîchir la mémoire et s’accorder sur la conduite à tenir sur le terrain. C’est ainsi que les formateurs, composés de chercheurs de l’INERA Farako-ba, de la DPVC et de l’Université de Ouahigouya, ont fait un bref aperçu sur l’itinéraire technique de production de la papaye, la problématique liée à la cochenille farineuse, le mode de vie de l’insecte, les symptômes, la gamme de plantes hôtes de la cochenille du papayer et les méthodes de lutte contre ce ravageur.

Trois jours durant, ces agents d’appui conseils, dont le cheval de bataille est d’accompagner les producteurs, devront faire une restitution fidèle, surtout sur le plan pratique, dans des vergers de papayer des deux provinces concernées. 

L'équipe des formateurs en séance de recyclage pour la restitution auprès des producteurs !

 

Paracoccus marginatus, un prédateur de taille pour la filière

En rappel, la cochenille farineuse (Paracoccus marginatus), ravageur redoutable, est un insecte en forme de coques, piqueur-suceur de sève qui infeste les feuilles, les fleurs, les fruits ainsi que les troncs et dont les dégâts se traduisent par un dépérissement des organes atteints. Sa présence sur les fruits du papayer entraîne l’apparition et le développement de la fumagine sur du miellat qu’il sécrète, entraînant une réduction de la valeur marchande des fruits.

Signalée depuis 2009 au Ghana, c’est en 2013 que la cochenille farineuse a été découverte au Burkina Faso, précisément sur la Station de Recherche de Farako-Bâ. Selon les propos du Dr Karim Nébié, chef de programme Cultures Maraîchères et Fruitières de l’INERA, ce ravageur est d’origine Mexicaine. « Il a été introduit dans les autres pays à partir des échanges de matériels végétaux infestés », aux dires du Dr Nébié.

En terme de dégâts, en dépit du fait qu’elle soit l’une des cultures maraîchères les plus rentables, la papaye est très vulnérable à la cochenille farineuse. Du fait de ce ravageur, les pertes de production du papayer peuvent souvent atteindre 85%. Cela peut s’expliquer par les mauvaises pratiques de gestion du ravageur souvent avec l’apparition des phénomènes liée à l’usage abusif des pesticides de synthèse tout venant.

Même s’ils ont la volonté, les producteurs peinent jusqu’à présent à trouver un moyen de lutte durable contre ce redoutable ravageur. Ces derniers se rabattent sur la production d’agrumes qui se trouvent aussi menacées par certains nuisibles dont le chancre bactérien et le dépérissement des arbres.

C’est pour donner une lueur d’espoir à ces producteurs, que les chercheurs de l’INERA ont décidé de prendre leur bâton de pèlerin afin qu’ils puissent avoir des connaissances sur la gestion intégrée de la cochenille du papayer.

Cela a été possible grâce à l’accompagnement du Laboratoire d’innovation des menaces présentes et émergentes des cultures de Feed the Future-USAID en collaboration avec l’Université de Pennsylvania State des USA et PlantVillage.

Des  papayers sains à l'image de celui-ci, le rêve de tous les producteurs de papaye !

 

 Flavienne Valérie Sawadogo

mardi 6 décembre 2022

Filière fruits et légumes : Des agri preneurs de la sous-région à l’école de la transformation et transformation

 


Du 5 au 10 décembre 2022 se tient à Ouagadougou, une session de formation modulaire sur les techniques de transformation et de conservation des fruits et légumes. Placée sous la présidence du Dr Emmanuel Nanéma, Délégué Général du Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST), elle regroupe une trentaine de participants, venus du Bénin, du Burkina Faso, du Ghana, du Niger, du Sénégal et du Togo.  

 

Organisée dans le cadre des activités du Centre National de Spécialisation en Fruits et Légumes, CNS-FL, la session a pour objectif d'améliorer la capacité de transformation des fruits et légumes en vue de réduire les pertes post-récoltes et améliorer les revenus des femmes et des jeunes par la diversification de l’offre en fruits et légumes transformés.

Et comme l’a souligné le président de la cérémonie, le Dr Emmanuel Nanéma, le domaine des fruits et légumes fait face à d’énormes pertes posts-récoltes. C’est une affirmation que les acteurs de ces filières ne peuvent que confirmer, si l’on se réfère aux énormes dégâts occasionnés par les transports ainsi que les pourritures lors de la conservation.

Le Dr Emmanuel Nanéma, Délégué Général du CNRST a présidé la cérémonie d'ouverture

 

Agir pour atténuer les pertes…

En effet, dans le milieu agricole, les pertes-post récoltes désignent les pertes alimentaires qui sont enregistrées entre la récolte et la consommation, c’est-à-dire avant que le produit ne parvienne au consommateur. Que ce soit la mangue, la tomate ou l’oignon, le risque de perte est récurrent. Cela joue énormément sur le pouvoir d’achat des acteurs de ces filières, et par ricochet, sur l’économie du pays tout entier. Il convient donc de trouver des voies et moyens afin pallier à ce problème. C’est dans ce sens que le CNS-FL, avec l’accompagnement du Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF) et la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), ont rassembler ces acteurs afin de renforcer leurs capacités pour une meilleure protection des fruits et légumes, principalement la mangue, l’oignon et la tomate, à travers les bonnes pratiques d’hygiène de transformation et de conservation.

Qui dit transformation, parle de d’environnement sain. C’est pourquoi, aux dires du Dr Hagrétou Sawadogo/Lingani, les bonnes pratiques d’hygiène et de fabrication seront également au programme. « Et puisqu’après la transformation il faut vendre le produit, le marketing sera aussi enseigné à ces apprenants », a souligné cette dernière.

C’est autant de modules qui leur seront prodigués en théorie. Et pour joindre l’utile à l’agréable, il est prévu des séances de démonstrations et Production en atelier, notamment sur la tomate séchée, la purée de tomate, la tomate pelée, la mangue séchée, le confit de mangue, la pulpe de mangue, l’oignon séché, les granulés d'oignon, etc.

Il faut le rappeler, la transformation des produits agricoles ne date pas d'aujourd'hui. En effet, depuis l'antiquité, l'habitude de mettre les produits sous d'autres formes, soit pour une meilleure alimentation, soit pour une meilleure conservation s'est installée. Ce sont des activités d'une importance capitale qui devraient être l'œuvre de tous les acteurs impliqués dans les différents domaines agricoles. En plus, elles sont créatrices de revenu et contribuent pour une bonne partie à la création d'emploi à travers le monde.

Cette session de formation sur la transformation/conservation des fruits et légumes est donc une nécessité pour ces jeunes entrepreneurs agricoles venus de divers horizons. Ces derniers pourront ainsi, 6 jours durant, renforcer leurs capacités auprès des formateurs de l’Institut de Recherche en Sciences Appliquées et Technologiques (IRSAT). 

Flavienne Valérie Sawadogo