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lundi 29 mai 2023

Sécurité alimentaire au Burkina : Des semences améliorées pour booster la productivité

 


La 14ème édition de la foires aux semences de variétés améliorées  s’est ouverte, ce jeudi 25 mai 2023 à Ouagadougou. Le thème de cette édition est  « Contribution des résultats de la recherche agricole à la résilience des populations et à l’employabilité des jeunes et des femmes : Cas des semences améliorées dans le contexte de crises sécuritaire et alimentaire ». 

Placée sous le patronage du Premier ministre, représenté par le ministre d’Etat, Bassolma Bazié, la ceremonie a connue la présence des ministres de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, Adjima Thiombiano, et celui en charge de l’agriculture, Dénis Ouédraogo.

Les officiels à la coupure du ruban !


Quatre jours durant, les acteurs agricoles ont pu avoir de bonnes semences de qualité auprès des différentes structures de l'INERA. 

L’objectif de la foire etait de faire la promotion des semences de variétés améliorées par l’information, la sensibilisation des principaux acteurs, pour une intensification durable de la production agricole au Burkina Faso. 

Dans son intervention, le ministre Bassolma BAZIE, représentant son excellence le premier ministre, patron de la cérémonie, a relevé que la politique agricole doit contribuer à une augmentation de la production agricole par l’utilisation des semences de variétés améliorées de plantes.

Dans cette dynamique les efforts d’accompagnement de la recherche agricole se poursuivront par le renforcement de capacités en infrastructures, par le recrutement de personnel, l’acquisition d’équipements scientifiques afin de permettre à l’INERA de répondre efficacement, au plan national, à la demande de semences de base, a-t-il soutenu. 

Une vue de l'assistance à la cérémonie d'ouverture  de la foire !


Pour le ministre de l’Agriculture, des Ressources Animales et Halieutiques, le Dr Dénis Ouedraogo, co-parrain de la cérémonie, la semence améliorée contribue fortement à l’accroissement des rendements agricoles. « Dans un contexte de crise sécuritaire marqué par des abandons de champs, nous nous devons de trouver des solutions pour augmenter les productions. L’adoption des variétés à fort potentiel de rendement est donc fortement encouragé » a-t-il soulagé. Des variétés performantes il y e' a et a cette foire, tout le monde est servi. Des variétés a double usage sont même disponibles pour pallier au problèmes agriculteurs-eleveurs. C'est en cela que le ministre de l'Enseignement supérieur de la Recherche et de l'innovation, le Pr Adjima THIOMBIANO dira que l’une des innovations de cette foire est d’apporter une solution au dilemme entre la production fourragère et la production destinée à la consommation humaine.  « Il y a une variété de niébé appelée « Teeksongo » qui produit une tonne et demi d’haricot et cinq tonnes de fourrage. Il y a aussi la variété « Soubatimi » de sorgho qui a un rendement de trois tonnes de grain et dix tonnes de fourrage à l’hectare ", dira le   Pr Adjima THIOMBIANO.

Vue des participants aux différents panels !


La foire aux semences, c'est aussi des panels en lien avec le thème de l'édition. 

Cette année deux panels ont été débattus. Le premier s'intitulait, "la contribution des semences améliorées à la résilience des populations dans le contexte de crise sécuritaire et alimentaire ". 

Le deuxième était axé sur " la contribution de la semence améliorée a la création d'emploi pour les femmes et les jeunes dans le contexte de crise sécuritaire et alimentaire ".

Modérés par le Directeur General des productions végétales, Mr Prosper Zemba, ces panels ont permis aux participants de mieux cerner tous les contours de l'apport de la semence dans la résilience et la création' d'emploi.




Flavienne Valérie Sawadogo 

mercredi 24 mai 2023

L’adéquation entre l’offre et la demande en semences, gage d’une Sécurité alimentaire


 

De nombreux pays en zone arides sont confrontés à des problèmes d’adoption de nouvelles variétés. Qu’est-ce qui explique cet état des faits ? Et comment pallier à cette situation ? Pour répondre à ces interrogations, les acteurs du système semencier se sont retrouvés du 22 au 24 mai 2023 à Ouagadougou pour discuter sur le sujet. Placée sous la présidence du Directeur de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), le Dr Hamidou Traoré, la rencontre a connu la présence effective des partenaires du Sénégal et du Kenya ainsi que le Directeur du Centre de Recherches Environnementales, Agricoles et de Formation (CREAF) de Kamboinsè.

 

Une vue des participants !

L’objectif de cette rencontre nationale de concertation était de rassembler les contributions multiples des parties prenantes le long de diverses chaînes de valeur de produits de base pour la création d'une stratégie de systèmes semenciers où l'offre répond aux signaux de la demande des céréales et des légumineuses. Elle a regroupé environ soixante personnes composées d’acteurs des chaines de valeurs des céréales et légumineuses du Burkina Faso que sont les producteurs de sorgho, de mil, de niébé, d’arachide et de fonio, les producteurs semenciers, les sociétés semencières, les organisations paysannes, les unités de transformation, les distributeurs d’intrants, les chercheurs ainsi que les membres du CIMMYT et du CIRAD/IAVAO.

Organisé en sessions plénières et en travaux de groupes, les participants avaient trois jours pour avoir de fructueux échanges en vue d’un partage d’expériences, indispensable pour dégager de meilleures propositions pour l’amélioration du potentiel existant.

En effet, avoir une compréhension commune des besoins en matière de céréales et de légumineuses est une nécessité pour une planification réussie de la production des différentes classes de semences. De plus, pour mieux identifier et répondre aux besoins de la demande, une meilleure évaluation du niveau de préparation des acteurs des systèmes d'approvisionnement en semences s’impose aux acteurs. Parallèlement, définir une vision commune des systèmes semenciers est une base pour que l’offre et la demande soient en adéquation surtout en matière de céréales et légumineuses. Entre la création, de nouvelles variétés, et leurs utilisations, il y a beaucoup d’étapes, dont leurs adoptions, et leurs productions. C’est pourquoi, cette rencontre a été une occasion propice pour développer une stratégie de réduction des délais. Enfin, les organisateurs ont pu établir l'engagement des acteurs et les conditions requises pour que les différentes parties prenantes investissent dans la commercialisation (production et utilisation) de variétés améliorées des cultures cibles.

Pourquoi une telle rencontre ?

Selon le Dr Hamidou Traoré, l’agriculture constitue la base de l’économie Burkinabè. « Elle est la principale source d’emplois et de revenu pour environ 80% de la population et le secteur semencier en est le levier important », a-t-il marteler dans son allocution. On ne parle de sécurité alimentaire que lorsque tous les êtres humains arrivent, physiquement, socialement et économiquement, à se procurer une nourriture suffisante, saine et nutritive pour satisfaire leurs besoins et préférences alimentaires. C’est en ce sens, que la communauté internationale a inscrit la notion de sécurité alimentaire parmi les droits fondamentaux de l’homme.

Malheureusement, force est de reconnaitre que l’insécurité alimentaire demeure, surtout dans les zones arides. Cela est due, en partie par une mauvaise productivité des productions. Pourtant, c’est écrit, « la semence est important dans l’amélioration de la productivité agricole ». « La semence constitue à elle seule 40% du rendement », a soutenu le président de la cérémonie. Pourtant, le taux d’adoption des semences améliorées est inférieur à 30 %.

Le développement et la diffusion des variétés sont une étape dans la voie d'impact des céréales et des légumineuses des zones arides, d’où la nécessité d’avoir un bon système semencier.

 

Plusieurs institutions se donnent la main pour changer la donne …

Cet atelier a été organisé grâce à la collaboration entre International Maize and Wheat Improvement Center (CIMMYT) et le projet Renforcement des réseaux et des capacités institutionnelles en Amélioration des plantes pour le développement de cultures résilientes répondant aux besoins des paysans d’Afrique de l’Ouest (ABEE). Ils sont appuyés par des acteurs chevronnés dans le domaine de la recherche pour le développement du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), l’Integrated Breeding Platform (AR/IBP) et le Centre d'étude régional pour l'amélioration de l'adaptation à la sécheresse (CERAAS), le Groupe consultatif international pour la recherche agricole (CGIAR) et le projet de recherche (AVISA).

 

Flavienne Valérie SAWADOGO

mardi 23 mai 2023

Les itinéraires techniques de la production de riz décortiqués en parcelle

 


Le programme riz et riziculture de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA) en collaboration avec le projet d’Aménagement et de Valorisation de la Plaine de la Léraba (PAVAL), a organisé une visite commentée suivi d’évaluation participative sur des parcelles de riz, du 16 au 18 Mai 2023 à Douna.

Avec pour objectif de permettre aux visiteurs de mieux s’imprégner sur la diversité variétale du riz, les bonnes pratiques de production du riz ainsi que la gestion des maladies et ravageurs associée à la production du riz, la visite a regroupé une centaine de producteurs. Plusieurs profils nécessaires pour l’amélioration de la productivité du riz étaient présents. Il s’agit des sélectionneurs ainsi que des défenseurs de cultures tels que les entomologistes, les malherboligistes et les phytopathologistes.

C’est ainsi que, d’entrée de jeu, il a été donné aux participants de toucher du doigt deux parcelles, notamment celle de la pratique technologique mise en place par l’INERA et celle de la pratique paysanne mise en place par un producteur de la localité. Une occasion saisie par les défenseurs des cultures de faire découvrir aux producteurs présents, les différents insectes nuisibles ainsi que les maladies du riz.

A l’issue de cela, les sélectionneurs ont fait découvrir aux participants neuf (09) variétés de semences produites par l’INERA. Ces derniers avaient pour tâche, d’abord de leur faire visiter les essais variétaux et enfin procéder à une sélection variétale participative, dans le but de recueillir les choix de ces producteurs afin d’identifier les meilleures variétés sur la base des critères définis par ces derniers. 

L’autre étape de cette activité était la visite d’une parcelle du Système de Riziculture Intensif. Une étape qui a permis aux producteurs de mieux se familiariser avec les avantages et les itinéraires techniques liés à cette technologie.  Le SRI est une pratique culturelle qui contribue également à booster la production du riz. C’est une approche écologique de production de riz en Afrique et dans le reste le monde. Il consiste à repiquer le riz un brin par poquet et sa pratique demande plus l’utilisation de la fumure organique et une bonne gestion d’eau. Le SRI a l’avantage entre autres, d’augmenter le rendement chez les petits producteurs, d’économiser l’eau allant jusqu’à 40%, d’améliorer la structure des sols par l’apport de la matière organique, de réduire l’utilisation de fertilisants inorganiques, principalement les engrais azotés qui contribuent à augmenter les gaz à effet de serre, etc.

Le projet PAVAL vise comme objectif de contribuer à l’amélioration de la productivité du riz sur la plaine de la Léraba et mettre à la disposition des producteurs différentes variétés de riz productives et tolérantes aux principales maladies. Toute chose qui pourra garantir la sécurité alimentaire et réduire la pauvreté.

En rappel, l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), a été identifié pour conduire des essais agronomiques sur la plaine aménagée de la Léraba dans le cadre des activités du projet d’Aménagement et de Valorisation de la Plaine de la Léraba (PAVAL).  Il s’agit de mettre en place un programme de recherche/développement pour la diffusion des innovations technologiques adaptées au contexte agro-climatique et socio-économique de la zone d’intervention du projet et de la région des cascades, pour une meilleure prise en compte des résultats de la recherche, en particulier les techniques résilientes au changement climatique. Les filières concernées sont le riz et les cultures maraichères.

 

Djama KONE, stagiaire en communication