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mardi 30 juin 2020

Secteur laitier : Le projet AFRICA MILK restitue ses résultats


Dans l’optique d’améliorer la performance de la chaîne de valeur du  lait local en Afrique afin de répondre à la demande croissante en produits laitiers , la Direction Régionale de Recherches Environnementales et Agricoles de  l’Ouest (DRREA-O) à travers son Programme de recherche sur la Gestion des Ressources Naturelles et les Systèmes de Production (GRN/SP) met en œuvre un projet en la matière dénommé Africa Milk . C’est dans ce cadre qu’à la suite de celui de Banfora qui a eu lieu le samedi 13 juin, un atelier de restitution et de perspectives a été organisé le jeudi 18 juin 2020, dans la salle de réunion de la Direction Régionale des Ressources Animales et Halieutiques (DRRAH) des Hauts Bassins.
Placé sous la présidence du DR/RAH, Mr Seydou Koanda, avec la présence de la présidente de la coopérative NEEMA, Mme Madeleine Diallo et le chef de programme GRN/SP-Ouest, Dr Souleymane Ouédraogo, il a réuni les représentants des différents acteurs de la chaîne de valeur lait local du bassin laitier de Bobo-Dioulasso.
L’objectif était de faire une restitution des résultats des études réalisées au cours de l’année précédente et introduire les processus de Co-conception d’innovation à réaliser dans le cadre du projet-Africa-Milk durant l’année en cours.  
A l’ouverture de l’atelier, M. Koanda a saisie l’occasion pour souhaiter la bienvenue aux participants, avant de féliciter les acteurs du projet pour l’initiative. 

Une filière confrontée à d’énormes difficultés

Lors de sa présentation,  Dr Tionyélé Fayama, sociologue à l’INERA Farako-Bâ, a indiqué que la chaîne de valeur lait local est confrontée à de nombreuses difficultés parmi lesquelles on peut citer l’insécurité dans sa collecte, la saisonnalité de la production, l’inaccessibilité des zones de production, la faiblesse de la production, la qualité médiocre du lait, l’inadaptation de l’équipement de production du lait, la conservation du lait, etc.
En vue d’apporter des propositions de solutions durables à ces contraintes, le Projet Africa-Milk se propose d’étudier et de promouvoir un processus d'innovation basé sur la Co-conception, avec un accent particulier sur les producteurs et les laiteries comme acteurs clés. Cela devrait permettre d’améliorer un tant soit peu la production laitière et sécuriser l’approvisionnement en lait local des laiteries. 

Photo de groupe avec les acteurs de la filière lait de Bobo-Dioulasso
Un cadre de propositions de solution

Cet atelier était donc le lieu de faire des suggestions. Parmi elles, il y a la multiplication des formations sur la production fourragère, l’amélioration des techniques de stockage du fourrage, de la composition alimentaire des vaches, de la santé animale et du suivi sanitaire. En plus de cela, il faudrait entre autres, améliorer le prix de vente du lait, sensibiliser les agriculteurs sur l’occupation des pistes de centre de collecte de lait, planifier et relier chaque centre de collecte et chaque unité de transformation de lait, doter les laiteries de moyens de déplacement adaptés pour qu’elles puissent chercher du lait dans les centres de collectes, soutenir les activités de promotion du lait local, etc.
Le cadre idéal pour mener la réflexion et tester des solutions innovantes qui sied aux yeux des acteurs est celui d’une plateforme d’innovation multi-acteurs sur le lait. Cette plateforme devrait regrouper l’ensemble des acteurs de  chaine de valeur à l’échelle du bassin laitier de Bobo-Dioulasso. Cette décision a été éclairée par l’expertise de Mr Baba OUATTARA, chercheur à l’INERA, qui a présenté les différences structurelles et fonctionnelles entre un cadre de concertation et une plateforme d’innovation.
L’atelier a été également l’occasion d’un passage important dans le processus de co-conception des innovations technologiques basées sur les cultures fourragères en vue d’améliorer l’alimentation des vaches laitières et partant la production de lait local.
En effet partant des résultats du test d’une douzaine de variétés fourragères par plus de 300 producteurs au cours de la campagne passée, le choix de quatre variétés présentant les meilleures potentialités et s’intégrant bien dans les systèmes de cultures des producteurs a été fait.
Quant aux échanges dirigés par Etienne Sodré et Dr Souleymane Ouédraogo, tous chercheurs à l’INERA, elles ont permis aux acteurs de retenir les variétés de maïs Espoir, de niébé KVX 745-11p, de Mucuna pruriens deringiana et le Brachiaria ruziziensis.
La prise en compte des différentes suggestions et des recommandations et la recherche de solutions innovantes dans une démarche inclusive est une base réelle de l’amélioration de la chaîne de valeur lait  en particulier et des conditions de vie des acteurs en général, cheval de bataille du projet Africa-Milk.
En rappel, le projet Africa-Milk qui regroupe 4 pays à savoir le Burkina Faso, le Sénégal, le Kenya et Madagascar a pour objectif de concevoir et mettre en œuvre des innovations techniques et organisationnelles visant à sécuriser l’approvisionnement en lait. Il est prévu pour durer 3 ans.

Arianne Koutiebou, Stagiaire en Communication 

vendredi 19 juin 2020

Nouvelles technologies rizicoles : AWD et Smart Valley enseignées aux formateurs



Les technologies de Gestion Intégrée de L'eau par Intermittence (AWD) et Smart Valley ont fait l’objet d’une formation respectivement du 15 au 16 et du 17 au 18 juin 2020 au Centre de recherches environnementales, agricoles et de formation (CREAF) de Kamboinsè. C’était au profit, pour AWD, d’une dizaine de producteurs leaders dans leurs zones respectives et pour Smart Valley, d’agents d’Agriculture.

En ce qui concerne la technologie AWD, l’objectif était de faire avec ces producteurs, une restitution des tests de démonstration faits deux ans auparavant, sur quatre campagnes notamment les campagnes sèches et humides et les former afin qu’ils puissent à leurs tours former d’autres producteurs. 
En rappel, plus de deux cent (200) producteurs, de quatre (4) plaines rizicoles telles que Bama, Di, Karfiguéla et Zoungou, avaient participé à ces tests sur la technologie AWD.
AWD est une technologie qui permet, avec peu d’eau, de semer le riz avec à la clé, un bon rendement. « Utilisée pour les périmètres irrigués, AWD utilise moins d’eau pour produire du riz », a dit l’un des formateurs, Mr Jean-Martial Johnson. 
AWD pour faciliter la rétention de l'eau
Pour ce qui est de Smart Valley, les agents d’agriculture venus à l’école de cette technologie se chargeront également de former les producteurs dans leurs ZAT respectives. Cette technologie est une approche de développement de bas-fonds pour des systèmes de production rizicole en Afrique sub-saharienne, basée sur une démarche participative, durable et à faible coût.
Smart Valley pour une meilleure gestion de l'eau
AWD et Smart Valley pour pallier au problème d’irrigation

En effet, le Burkina Faso, à l’instar de la plupart des pays du sahel est confronté à un sérieux problème d’irrigation. Cela est dû à plusieurs facteurs que nous ne maîtrisons pas forcement. Il s’agit entre autres, des changements climatiques, de l’accroissement démographique, de l’irrégularité des pluies, etc. Cela entraine naturellement des problèmes liés à la baisse des quantités d’eau au niveau des ouvrages retenus mais aussi de pénurie d’eau au niveau des périmètres irrigués. 
Le riz, troisième céréale produite au monde et quatrième au Burkina Faso, figure parmi nos aliments de base.
Sa production mondiale en 2016 était de 755,1 millions de tonnes (FAO, 2018).
Dans notre pays, laccroissement de la production de riz était de 195 102 à 350 392 tonnes entre 2008 et 2018 (INSD, 2019). Il couvre 45% des besoins en consommation des populations. La riziculture irriguée utilise 34 à 43% de l’eau totale d’irrigation (Bouman et al., 2007) et les techniques conventionnelles de culture entraînent une pertes considérables d’eau. C’est pourquoi, l’amélioration de la gestion de l’eau est un préalable pour améliorer la production durable de cette denrée.

Il faut donc agir pour permettre au secteur rizicole de s’épanouir. Les technologies AWD et Smart Valley sont une solution alternative. Elles pourront soulager un tant soit peu, les producteurs.

L’utilisation de AWD qui a pour but d’améliorer la production du riz dans les plaines irriguées, permet d’avoir une économie d’eau de 30% avec un rendement moyen de 4,9 tonnes à l’hectare. « Plus spécifiquement, on peut facilement avoir une productivité de 5,01 tonnes à l’hectare contrairement à la pratique paysanne qui fait 4,9 tonnes à l’hectare », aux dires du Dr Bama Nati Aïssata Delphine, coordonnatrice du projet TAAT/IWMI/Burkina.

Quant à l’approche Smart Valley, elle permet d’améliorer la production durable du riz dans les bas-fonds. « C’est une méthode d’aménagement simple et facile à reproduire », à en croire le formateur Mr Félix k. Kouenia, ingénieur d’agriculture.
Au regard de tout cela, la formation pour l’utilisation de ces technologies est une nécessité pour que les producteurs puissent les adopter. 

Les participants ont reçus chacun une attestation de formation !

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samedi 6 juin 2020

L’ensilage en fûts et sacs plastiques, une technologie pour soulager les éleveurs


 Dans le cadre du projet EQUIP (Renforcer les systèmes d’élevage des petits producteurs pour le future) volet production et conservation du fourrage, une équipe de recherche du Département Production Animale de la Direction Régionale de Recherches Environnementales et Agricoles de l’Ouest (DRREA-O) a procédé le vendredi 29 Mai 2020 à l’ouverture des silos en fûts et sacs plastiques contenant l’ensilage de fourrage de Maïs, de Mil et de Sorgho à Koumbia, situé à une soixantaine de km de Bobo-Dioulasso sur la route de Ouagadougou. C’était en présence des éleveurs de cette localité. 
L’objectif de cette activité était de montrer à ces éleveurs, les biens fondés de cette technique pour le bonheur de leur cheptel. 

L'ensilage, une pratique salvatrice pour les pays du sahel !
En effet, l’ensilage est une pratique de conservation de fourrage sous forme humide en l’absence d’oxygène et dans un milieu acide. Cela favorise la fermentation grâce aux bactéries lactiques contenues dans les fourrages ensilés. Cette technique de conservation permet aux éleveurs de garder une bonne valeur alimentaire de leur fourrage pour une utilisation en la saison sèche, période pendant laquelle les ressources alimentaires du bétail sont rares et de faible valeur nutritive.
L’expérimentation de cette technique est intervenue en Octobre 2019, après la récolte des différentes cultures. Le processus était de couper les résidus de paille à la hache et de les ensilés dans des fûts plastiques. À l’issue de cela, ces futs sont stockés pendant environ 8 mois afin d’obtenir un bon ensilage. Cette expérience avait pour objectif de tester l’ensilabilté des variétés de Maïs WARI, de SorghoSariasso 16 et de mil MISARI 1 mais également de former les éleveurs laitiers ainsi que les agents techniques sur la pratique de l’ensilage en fûts et sacs plastiques.

Notons que la pratique de l’ensilage en fûts plastiques permet aux éleveurs de réaliser des petits volumes d’ensilage faciles à stocker et à transporter. Elle facilite également la distribution du fourrage aux animaux à l’ouverture des silos contrairement aux silos classiques.
Une technique qui n’a pas tari d’éloges auprès des éleveurs présents. « Après les récoltes de cette année, nous fabriquerons notre propre ensilage pour le bien-être de notre bétail », a dit Mr Ly Bridji, représentant des bénéficiaires. C’est ainsi que le Dr Nouhoun Zampaligré, coordonnateur du projet EQUIP, a promis de passer un de ces jours s’enquérir de l’état d’avancement de leurs travaux d’ensilage.


En rappel, le projet EQUIP-FEED soutenu par le laboratoire d’innovation Feed the Future sur les systèmes d’élevages (LSIL) est financé par la Fondation Bill et Melinda Gates. Il est mise en œuvre au Burkina Faso par l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA). D’autres partenaires et non des moindres interviennent notamment International Livestock Research Institute (ILRI) du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR), l’Université de Californie-Davis, l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et l’Institut des sciences agronomiques et alimentaires de l’Université de Floride, USA (UF/IFAS).

L’objectif principal du projet est d’améliorer l’alimentation et la nutrition des petits ruminants au Burkina Faso compte tenue de l’importance de ces espèces animales pour les petits producteurs et les priorités de développement du secteur de l’élevage dans notre pays.



Awa Konaté, Stagiaire en Communication