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mercredi 28 février 2018

VISITE D’ETUDE : DES INGENIEURS DE L’AGRHYMET SUR LA STATION DE FARAKO-BA




Photo de groupe avec les ingénieurs de l'AGRHYMET !

C’est une vingtaine d’ingénieurs de l’AGRHYMET originaires de plusieurs pays du CILSS qui sont venus au sein de la Direction Régionale de Recherches Environnementales et Agricoles de l’Ouest, DRREA-O.



L’objectif de cette visite qui entre dans le cadre de leurs études était d’échanger avec les chercheurs et visiter les différents laboratoires. La délégation a, après avoir rencontré la direction de la DRREA-O, fait connaissance avec quelques infrastructures notamment le laboratoire de biotechnologie et ressources phytogénétique, le laboratoire de phytopatologie ainsi que l’entomologie.

Pour mémoire, le Centre Régional AGRHYMET créé en 1974, est une institution spécialisée du Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS). Il regroupe treize pays qui sont : le Bénin,  le Burkina Faso, le Cap Vert, la Côte d'Ivoire, la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Tchad et le Togo.



C'est un établissement public inter-étatique doté de la personnalité juridique et de l'autonomie financière. Il a un statut international avec siège à Niamey au Niger.



Le Centre Régional AGRHYMET a pour objectifs principaux :
- de contribuer à la sécurité alimentaire et à l'augmentation de la production agricole dans les pays membres du CILSS et de la CEDEAO



- d'aider à l'amélioration de la gestion des ressources naturelles de la région du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest.


INFOS de la DRREA-O : Plateforme d'Innovation mangue : rencontre avec la...

INFOS de la DRREA-O : Plateforme d'Innovation mangue : rencontre avec la...: Le Projet de soutien au plan d’action régional de contrôle des Mouches des Fruits en Afrique de l’Ouest piloté par l'INERA a Renco...

Plateforme d'Innovation mangue : rencontre avec la coordination du PLMF


Le Projet de soutien au plan d’action régional de contrôle des Mouches des Fruits en Afrique de l’Ouest piloté par l'INERA a Rencontré la Plate forme d’innovation mangue ce mercredi 28 février 2018. Il s'agit de L'association des Producteurs de Mangue du Burkina, APROMAB et la Direction de la Protection des Vegetaux et du Conditionnement, DPVC.
L’objectif etait de faire comprendre aux partenaires ce que la recherche fais en matière de lutte contre les mouches des fruits. Cela devrait permettre à ces partenaires d’apporter leur soutien dans la mise en œuvre des activités.
Notons que le projet régional Mouches des Fruits comporte 10 pays dont le Burkina Faso et ses protocoles sont en relation avec les activités de la filière mangue. L’idée du projet est d’harmoniser la manière de travailler de tous les pays pour plus d’efficacité et la rencontre du jour permettra aussi de créer un cadre d’échanges à entre les parties prenantes. Pour cela, 4 protocoles ont été retenues et validées par le comité technique :
- Piégeage de masse des Mouches des Fruits par l'utilisation des appâts protéiques locaux.
- Production en masse et lâchers des parasitoses contre les mouches des fruits dans les zones de production de la mangue au BF.
- Perception sociale et facteurs d'adoption des technologies de lutte contre les mouches des fruits.
- Efficacité et rentabilité de la gestion intégrée des Mouches des Fruits.
Pour atteindre ces objectifs, aux dire du #Dr_karim_Nebie, coordonnateur du projet, un plan d’action 2017-2018 à été proposée. Il concernera les régions des Hauts – bassins et des Cascades notamment dans les provinces du Houet, du Kénédougou et de la Comoé (province).

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lundi 26 février 2018

LE DÉPÉRISSEMENT DU MANGUIER : Un fléau en passe d’être maîtrisé au Burkina Faso


Des manguiers complètement ou partiellement secs, c’est le  constat amer que l’on peut faire dans presque tous les vergers à travers le pays. Le phénomène va de mal en pire et les producteurs assistent impuissants à ce fléau.
« C’est la désolation. On ne sait pas ce que va devenir la filière mangue dans quelques années», a dit Traoré Seydou, producteur de mangue à Koloko, localité située à quelques encablures de Orodara.
Autres localités, mêmes appréhensions. Souleymane Batiga, producteur à Pô crois que le ciel va lui tomber sur la tête si rien n’est fait. Ce dernier assiste impuissant à la perte d’une bonne partie de leur verger familial. A ses dires, 17 arbres sont actuellement touchés par le dessèchement dont 5 totalement morts, pour une superficie de 7 hectares. « Comprenez notre inquiétude », a-t-il dit.
Au même moment, Bazié Eugène un septuagénaire de Réo, se trouve dans un sentiment de découragement total. En effet, depuis l’année dernière, il a remarqué le phénomène dans son verger, mais avait pensé que le fautif était la mauvaise pluviométrie. « Avant les camions venaient chercher les mangues ici. Je pouvait avoir plus de 1.000.000 FCFA par campagne », a-t-il laissé entendre avant de regretter que cette année, sa production n’ai été vendu qu’à 100.000 FCFA. Un calcul rapide est vite fait et nous nous rendons compte que le problème, quelque soit son origine est plus que alarmant. Nombreux sont les producteurs qui comme ceux cités plus haut, sont désemparés.


En effet, les vergers de mangues sont confrontés à de sérieuses contraintes depuis un certain moment. Les arbres se dessèchent progressivement, des feuilles aux racines, pour finalement se mettre hors d’usage.
Pour mieux comprendre le fléau, nous avons approché le programme Cultures Maraîchères, Fruitières et Plantes à Tubercules (CMF-PT) de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles, INERA. Le Dr Léonard Ouédraogo, phytopatologiste dans ce programme nous informera que le dessèchement constaté sur les manguiers ces derniers temps est le « dépérissement du manguier ». « C’est une maladie complexe et considéré comme un problème grave dans de nombreux pays producteurs de mangues », a-t-il souligné.
Le chef du programme en question, le Dr Vianney Tarpaga nous dira que le dépérissement du manguier est un nouveau fléau dans la filière mangue, au regard de l'ampleur du phénomène et du nombre de régions affectées. "C'est un gros défis posé à la recherche sur cette espèce et des équipe de pathologistes y travaillent", a-t-il laissé entendre.
Contrairement donc au problème des mouches de fruits qui connduit à des pertes par la limitation de la production de mangue commercialisables, le dépérissement entraîne la perte totale des plants de manguier et par conséquent à une réduction du verger national. C'est pourquoi le Dr Tarpaga insistera sur l'enjeu majeur qui est le découragement et l'abandon des plantations de manguier si rien n'est fait.


 Le dépérissement du manguier qui se traduit par un dessèchement total ou partiel de l'arbre serait dû à une combinaison de facteurs biotiques et abiotiques. Il sévit dans toutes les zones de production au Burkina Faso, aussi bien dans les vergers que dans tous les types de plantations (plantations industrielles, vergers, manguiers à domicile). D’après une étude menée en 2015 par les Drs Sérémé Drissa et Wonni Issa, chercheurs au sein de l’INERA, le déperissement attaque toutes les variétés quelque soit leur âge. « C’est dire donc qu’aucun manguier n’est épargné », a interpellé le Dr Wonni Issa.
A la question de savoir quels sont les symptômes de ce fléau, le Dr Wonni nous expliquera que le dépérissement se traduit par un dessèchement total ou partiel de l'arbre. « La maladie en elle-même évolue en quatre étapes » a-t-il expliqué. Il s’agit de :
- L’apparition de nécroses rouges-briques sur les feuilles ;
- Le flétrissement et le dessèchement des branches d’un côté de l’arbre qui, avec le temps envahit toute la canopée ;
- L’exsudation de gommes brunâtres sur les branches atteintes ainsi que les troncs ;
- La mort en quelques semaines de l’arbre atteint en fonction de la sévérité de la maladie.
Cycle du dépérissement du manguier !
Le constat mené par les chercheurs de l’INERA est que la maladie s’exprime remarquablement en saison sèche. Cela s’explique par le manque d’eau qui contribue à réduire la résistance du manguier face aux champignons responsables de la maladie.
Les espèces de champignons reconnus comme étant les agents pathogènes responsables du dépérissement dans le monde sont de la famille des Botryosphaeriaceae en particulier Lasiodiplodia theobromae, Hendersonulla toruluoides, Fusarium sp, Macrophoma mangifera, etc (Okigbo et Osuindé, 2003; Woodward et al. 2005; Haougui, 2005; N’Diaye et al 2011).

Cependant, des résultats préliminaires de Sérémé et Wonni en 2015 suite à l'inventaire des maladies du manguier à travers les principales zones de production au Burkina Faso ont permis d'identifier sur la base des caractères morphologiques, des champignons tels que Colletotrichum gloeosporioides, Aspergillus niger, Aspergillus flavus, Botrytis cinerea, Pestalotia sp, Cercospora mangifera et Fusarium sp comme étant des agents causaux.
L’ampleur actuelle de la maladie dans notre pays est telle que si rien n’est fait, les producteurs risquent de perdre une grande partie de leurs vergers avec pour conséquences une baisse drastique de la production et par la même occasion, de leur revenu.
C’est pourquoi, déjà en 2015, des producteurs de mangues, soucieux de la présence du dépérissement dans leur verger, avaient alerté l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), selon les responsables de cet institut. Une équipe pluridisciplinaire avait alors été dépêchée afin de réaliser une prospection dans les principales zones de production. Cela a permis de constater l’ampleur du dépérissement et de noter des incidences oscillant entre 10 % à 60 % avec des dessèchements des feuilles de l’ordre de 25 à 30%. Les études préliminaires ont permis de collecter et d’isoler plusieurs champignons associés aux symptômes observés. D’autres facteurs secondaires dont la baisse de la nappe phréatique, la mauvaise alimentation en eau et fertilisants affaiblissent le manguier et l’exposent aux termites en le rendant sensible aux champignons.
Dès lors, des travaux ont été entrepris afin de mettre au point un certain nombre de paquets technologiques prometteurs et les résultats obtenus à l’issu des traitements ont permis de récupérer des arbres dépéris à plus de 80%.
C’est dire donc que la recherche Burkinabè peut venir à bout de cette maladie, et le Dr Wonni Issa en est convaincu. « Les causes étant bien connues, nous avons développez des paquets technologiques pouvant éradiquer ce fléau », a-t-il souligné.
Processus de traitement des vergers affectés par le dépérissement

Rappelons qu’il y a deux facteurs principaux responsables du dessèchement :
  • -     Les facteurs primaires qui sont les champignons ;
  • - Les facteurs secondaires qui sont entre autres la baisse de la nappe phréatique, les carences en nutriments, les insectes, les nématodes, mais aussi le vieillissement des arbres.
D’après le Dr Wonni, pour venir à bout de ce fléau, la correction de ces facteurs s’impose dès lors que la maladie est déjà introduite. « Pour cela, il sera question de réaliser une cuvette au pied de l’arbre afin d’améliorer la rétention en eau. Ensuite, il faudra apporter de la fumure minérale et/ou organique dans cette cuvette, avant de traiter les parties aériennes et souterraines de l’arbre avec des fongicides et des insecticides-nématicides. L’élagage et la destruction des branches mortes est aussi une opération nécessaire afin d’éviter que l’arbre traité ne soit contaminé à nouveau » toujours selon lui.
Quelques étapes du traitement des manguiers affectés par le dépérissement !

Qu’en est-il de la prévention des vergers encore sains ?

Certes il est possible de sauver un verger déjà contaminé. Cependant il faut reconnaître qu’il est possible de prévenir la contamination. Pour cela, Il faut appliquer des pratiques permettant d’éviter les causes de la maladie. Il s’agit d’améliorer l’alimentation en eau et en nutriments des arbres, effectuer des tailles d’entretien, éviter l’introduction des agents pathogènes dans le verger à travers l’utilisation de plants sains, les brises vents, etc. En effet, la prévention demeure le meilleur moyen pour éviter la maladie.
Ces paquets technologiques mises au point par l’INERA sont une aubaine pour les producteurs de mangue. Elles permettront de venir à bout du dépérissement du manguier, afin de redorer le blason de la production de mangue au Burkina Faso.
Et pour accompagner l’INERA dans cette quête, le Fond National de la Recherche et de l’Innovation pour le Développement (FONRID) qui accompagne les projets de recherche développement a décidé de financer le projet « Evaluation et diffusion de paquets technologiques efficaces pour la récupération des manguiers affectés par le dépérissement au Burkina Faso » que coordonne le Dr Wonni.

L’espoir est donc permis pour les producteurs de mangues, en attendant la vulgarisation effective de ces technologies de lutte contre le dépérissement du manguier dans notre pays.

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COLLABORATION : UNE DELEGATION DE L’UNION EUROPEENNE DANS LES LOCAUX DE LA DRREA-O



Photo de groupe devant la chambre froide !
Dans le cadre de la suivie des infrastructures financées par l’Union Européenne, une délégation de l’institution a séjourné dans les locaux de la Direction Régionale de Recherches Environnementales et Agricoles de l’Ouest, DRREA-O, située à une dizaine de kilomètre de Bobo-Dioulasso au Burkina Faso, le vendredi 23 février 2018. L’objectif était de revoir la chambre froide construite avec le soutien financier de l’Union dans le cadre du projet OSRO/BKF/101/EC, il y a quatre (4) ans. 


Ce bâtiment si utile dont la construction a ténue compte des attentes des utilisateurs, au dire du sélectionneur, le Dr Jacob Sanou, est bien utilisé et entretenu. En effet, il est utilisé non seulement pour préserver une vingtaine de variétés de semences telles que le riz, le maïs, le sorgho, le tournesol, le kenaf, le souchet, l’oignon, etc., dans de meilleures conditions et pour plusieurs campagnes.
Vu des semences entreposées !
C’est dire donc que l’Union Européenne a fait œuvre utile car cette chambre froide permet aux sélectionneurs de ne pas perdre leurs travail sur une dizaine d’années. Le Dr Sanou a tout en remerciant l’union au nom de tous ses collègues, émis le souhait que le joyau soit agrandi et que les autres spéculations qui n’ont pas de graines de semences telles que le manioc, la patate douce, etc., puissent bénéficier aussi d’un joyau de ce genre.
Rappelons que l’union a également facilité l’autonomisation en énergie de ce bâtiment afin que les semences puissent être conservées dans de bonnes conditions même en cas de délestage.
Pour le Dr Ibrahima Ouédraogo, Directeur Régional de l’INERA/Ouest, "dans le moyen ou long terme, il faudra songer à mettre l’accent sur l’énergie solaire au vu de nos conditions climatiques".
La délégation a visité l’infrastructure concernée avant de prendre congé de l’équipe de la DRREA-O.