La riziculture climato-intelligente pour l’amélioration de la productivité du riz irrigué

 

Les acteurs du projet « Promotion d’une riziculture climato intelligente pour l’amélioration de la productivité du riz irrigué à travers l’utilisation du biochar de balles de riz et du placement profond de l’urée » étaient en atelier le 21 novembre 2023 dernier à Bobo-Dioulasso. La cérémonie était placée sous la présidence du Haut-commissaire de la province du Houet, représenté par le Secrétaire Général et la présence effective du chef de Service Scientifique et Technique de la Direction Régionale de Recherches Environnementales et Agricoles de l’Ouest.

 

Présidium (de g à d, Rprst du DR-DRREA-O, Rprst Haut-Commissaire, Coordonnatrice du projet)

L’objectif de cet atelier était de lancer officiellement le projet afin d’obtenir l’adhésion et l’accompagnement des parties prenantes que sont les acteurs clés du développement agricole, direct (producteurs, étuveuses de riz) et indirects (scientifiques, agents des services techniques, commerçant, transformateurs). Il a surtout été question pour les organisateurs, de présenter le projet aux participants, échanger avec eux sur le rôle des acteurs clés du développement dans sa mise en œuvre, l’objectif globale étant d’améliorer la productivité du riz irrigué.

Le projet « Promotion d’une riziculture climato intelligente pour l’amélioration de la productivité du riz irrigué à travers l’utilisation du biochar de balles de riz et du placement profond de l’urée », est financé par le Fond National de la Recherche et de l’Innovation pour le Développement (FONRID). Selon la coordonnatrice, le Dr Alima Bandaogo, « il vise globalement à améliorer la productivité du riz irrigué, à travers l’augmentation de l’efficacité agronomique des fertilisants, l’amélioration des propriétés physico-chimiques du sol en riziculture irriguée et l’augmentation des rendements du riz paddy ».

En termes d’activités, à entendre le Dr Bandaogo, « il sera question de faire une étude de référence, de renforcer les capacités des producteurs et des étuveuses, d’évaluer les technologies élaborées à base de biochar et de USG, d’évaluer les pertes par lixiation, d’évaluer les émissions de gaz ». Et pour plus d’impacts, la coordonnatrice entend mettre un accent particulier sur la valorisation des résultats. Cela se fera par les publications scientifiques, les participations à des colloques, l’organisation de visites commentées, le renforcement des capacités des étudiants et enfin, l’organisation d’un atelier de restitution au soir du bilan.

Toutes ces activités auront pour finalité, l’augmentation des éléments nutritifs principalement l’azote, le phosphore et le potassium réduites et leur efficience agronomique, au renforcement des capacités des producteurs sur la technique d’application du biochar et du PPU ainsi qu’à l’augmentation du rendement du riz.

 

Vue des participants en salle

Des défis de sécurité alimentaires à relever…

Le riz est la culture céréalière la plus importante dans le monde. Il constitue la denrée alimentaire de base de la moitié de la population du globe. Le Burkina Faso n’est pas en reste car il revêt une importance stratégique pour lui. La consommation du riz dans notre pays est en constante augmentation. Parallèlement, la production nationale couvre à peine 47% des besoins de la population et ce, malgré une augmentation des superficies rizicoles, la promotion des variétés améliorées à haut rendements et l’utilisation accrue des intrants (pesticides, fertilisants). Cet état des faits engendre la mobilisation de milliards de devises annuellement pour l’importation de près de 60% des quantités nécessaires pour couvrir les besoins en riz. En 2019 par exemple, le pays a importé 511 tonnes de riz pour un montant de plus 69 milliards de FCFA et les chiffres sont loin de diminuer.

C’est pourquoi, le gouvernement Burkinabè, conscient du rôle majeur du secteur rizicole dans l’atteinte de la sécurité alimentaire, a lancé le vaste programme de soutien à la riziculture dont la feuille de route est consignée dans la « stratégie nationale de développement de la riziculture au BF », en vue d’atteindre l’autosuffisance alimentaire à l’horizon 2027. Malheureusement, l’éléphant annoncé est arrivé avec un pied cassé.

Cette situation s’explique par diverses causes. En effet, nous avons le manque d’efficacité technique notamment la faible diffusion des technologies à haut rendement (Gero, 2020 et Khan et al., 2017). Parallèlement, des travaux antérieurs ont clairement établi que les carences en éléments minéraux notamment en azote et phosphore sont les principaux facteurs limitant les rendements des sols irrigués et des basfonds rizicoles (Yaméogo et al., 2013 ; Bandaogo et al., 2016). De plus, le mode d’application des engrais par épandage couramment pratiqué par les riziculteurs occasionne des pertes énormes en nutriments estimées entre 60 et 70% avec des effets négatifs sur l’environnement et la liste est loin d’être exhaustive. 

 

Un consortium de partenaires pour la mise en œuvre…

 

C’est donc pour pallier à ces contraintes que l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA), en consortium avec l’université Nazi, Boni, l’université de Dédougou et l’Union des Coopératives Rizicoles « Faso Djigui » de Bama (UCRB), a soumissionné à l’appel à projets FONRID N°AAP9/NCP/PCD/2022. Le projet a été sélectionnée pour être mise en œuvre pour une durée de trois ans dans la région des Hauts-Bassins. Les activités seront menées dans la zone du périmètre irrigué de la Vallée Kou.

 

Flavienne Valérie SAWADOGO