Total des vues

mardi 14 mai 2024

Technologie « Mango Protect » : Les producteurs de mangues initiés à son utilisation

 

Les chercheurs du Centre Régional d’Excellence en Fruits et Légumes ont organisé, du 29 avril au 07 mai 2024, dans la province du Kénédougou, une restitution de la Formation sur l’utilisation du Biopesticide « Mango Protect », auprès de producteurs. 

Avec pour objectif de disséminer les connaissances sur l’utilisation du biopesticide « Mango Protect », la cellule entomologie Centre Régional d’Excellence en Fruits et Légumes, CRE-FL était avec les producteurs de mangues du Kénédougou, principalement de Badara, de Diéri, de Kourion, de Orodara et de Toussiana en compagnie des agents d’agriculture et animateurs endogènes des coopératives de producteurs de mangues. Il s’agissait pour eux, d’amener d’abord les producteurs à pouvoir reconnaître les mouches des fruits qui déciment leurs vergers, et de savoir comment lutter contre eux, par l’utilisation de la technologie bio, « Mango Protect ».

Cette activité entrait dans le cadre du projet « Mangoro Baara Demain », financé par le Centre Ecologique Albert Schweitzer (CEAS). Notons que ces localités sont choisies pour abriter les essais multi locaux sur la même technologie.

En effet, l’équipe avait, du 19 au 20 avril 2024 dernier, formé une vingtaine d’agents d’agriculture et Animateurs endogènes des coopératives de producteurs de mangues des localités concernées, sur l’utilisation du biopesticide Mango Protect contre les mouches de fruits. L’objectif était que ces derniers puissent se charger, une fois de retour, de faire une restitution aux producteurs afin de faciliter la mise en place des essais multi locaux.

 

Apprentissage de la gestion des pièges !

Aperçu sur la filière mangue et intérêt du projet…

La mangue constitue un enjeu économique, social et climatique très important au Burkina Faso. Elle contribue à la sécurité alimentaire et est pourvoyeuse d’emplois pour environ 64 000 personnes. Elle contribue à environ 3% au PIB du secteur agricole soit plus de 30 milliards de FCFA (Parrot et al., 2017 ; APROMAB, 2020).

Principal fruit d’exportation, la mangue représente plus de la moitié, dont 62,5% de la production fruitière nationale.  Cependant, malgré cette importance certaine, force est malheureusement de constater que depuis quelques années, la filière est confrontée à de nombreuses difficultés, dont celle des attaques des mouches de fruits. Cette situation entraine une baisse considérable de la production.  Les espèces de mouches de fruits les plus redoutables dans les vergers de manguiers au Burkina Faso sont principalement Ceratitis cosyra et Bactrocera dorsalis. Ces mouches peuvent occasionner des pertes allant jusqu’à 85% de la production, si aucun contrôle phytosanitaire approprié n’est mis en place (Cisse, 2019). Elles constituent une importante contrainte à l'exportation de la mangue au Burkina Faso car elles sont la cause d’énormes interceptions sur le marché Européen. Cela compromet les opportunités d’exportation et impacte négativement sur l’économie nationale.

Pour permettre à la filière de se développer, plusieurs méthodes de lutte ont été développé afin de réduire les dégâts des mouches des fruits et améliorer la productivité des vergers de manguiers. Malheureusement, même si ces méthodes sont efficaces, elles demeurent très coûteuses et indisponibles sur le marché local. En plus, les produits utilisés ne sont pas autorisés dans le cadre de la production biologique qui représente la part importante du marché de la mangue d’exportation. C’est fort de cela, que des recherches ont été initié sur la mise au point de produits de lutte accessibles, moins coûteux et respectueux de l’environnement. Ces recherches ont abouti depuis 2020, à la mise au point d’un biopesticide contre ces mouches, dénommé Mango Protect. Pour la mise à l’échelle de cette technologie le projet « Mangoro Bara Demain » intervient, sur financement du Centre Écologique Albert Schweitzer (CEAS). Cette restitution intervient dans ce cadre.
 
QUELQUES IMAGES

 



 

Flavienne Valérie SAWADOGO

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire