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vendredi 31 mai 2024

L’intelligence artificielle pour l’amélioration de la productivité de la mangue et de l’anacarde au Burkina Faso

 

Présenter le nouveau projet et échanger avec les partenaires sur l’exécution des activités, c’était l’objectif visé par l’équipe de coordination du projet FONRID "Collecte des données phytosanitaires et de rendement sur l'anacardier et le manguier par l'utilisation de l'intelligence artificielle". Elle était en atelier le vendredi 24 mai 2024 au Centre Régional d’Excellence en Fruits et Légumes (CRE-FL), sous la présidence du Directeur Régional de Recherches Environnementales et Agricoles de l’Ouest, le Dr Sacamba Aimé Omer Hema. 

Le présidium de la cérémonie d'ouverture !

C’est un atelier qui a regroupé une vingtaine de participants, composés de chercheurs, de protecteurs des végétaux, d’enseignants chercheurs et d’acteurs intervenant dans les filières mangues et anacardes. Il avait pour objectif entre autres, de présenter le projet « Collecte des données phytosanitaires et de rendement sur l'anacardier et le manguier par I ‘utilisation de l'intelligence artificielle ». Il a surtout été question pour les organisateurs, de mettre à nus, les objectifs, les résultats attendus, la méthodologie de travail et le chronogramme des activités à travers le Programme de Travail et Budget Annuel (PTBA) de 2024 et échanger avec les différents partenaires sur leurs implications et apports dans sa mise en œuvre.

 

Les filières mangues et anacardes au Burkina Faso

Le Burkina Faso, situé en Afrique de l'Ouest est un pays à vocation agricole. Plus de 85% de sa population vivent avec des revenus provenant de l'agriculture. Le secteur agricole contribuait à plus de 40% du Produit Intérieur Brut (PIB) et à 80% des exportations avant son boom minier.

L'horticulture est une activité importante pour l'économie locale, car elle fournit des emplois et des revenus pour de nombreuses personnes.

La filière noix de cajou présente un fort potentiel de diversification et d’accroissement des exportations. Les produits du cajou occupent le quatrième rang des produits exportés en terme de chiffre d’affaires après l’or, le coton et le sésame en 2017, selon le document « Balance Commerciale et commerce extérieur du Burkina Faso – Dec.2017 » avec une valeur exportée de 99,5 milliards de FCFA.

Parallèlement, la filière mangue contribue à près de 3 % du produit intérieur brut du secteur agricole. Elle compte parmi les filières porteuses au Burkina Faso avec des ventes estimées à plus de 17 milliards de FCFA en 2021.

Aussi bien la mangue que l’anacarde, ces deux filières emploient respectivement 15 000 producteurs (APROMAB, 2018) et 45 076 ménages (CAIB, 2018). Malheureusement, elles sont confrontées à d’énormes contraintes parmi lesquelles, la bactériose, 1'anthracnose, le dépérissement, les mouches de fruits et la cochenille farineuse. Ce sont les principaux nuisibles du manguier et de l'anacardier au Burkina Faso. Les pertes dues à ces ravageurs peuvent atteindre 100% (Dianda et al., 2018 et 2023: Nébié et al., 2021; Zida et al., 2023).

Même si des technologies de lutte existent contre ces bioagresseurs, force est de reconnaître que les producteurs ont des difficultés pour identifier les symptômes des maladies et les dégâts liés aux ravageurs. En outre, ils méconnaissent les bonnes techniques de gestion intégrée de ces bioagresseurs limitant le choix ou une confusion des méthodes de lutte. Pour une meilleure utilisation de ces technologies, il faut que ces derniers arrivent à détecter les maladies et les ravageurs.


L’intelligence artificielle pour venir à bout de ces contraintes…

Afin de contribuer à l'amélioration de la production de l'anacardier et du manguier à travers une meilleure gestion intégrée des bioagresseurs au Burkina Faso, les chercheurs de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), ont mise en place un projet dénommé « Collecte des données phytosanitaires et de rendement sur l'anacardier et le manguier par I ’utilisation de l'intelligence artificielle ». Cela, à travers l'utilisation d'une application installée sur smartphones dans la détection de ces maladies et ravageurs. Et comme la majorité des producteurs utilisent un smartphone, cette application pourra être très bénéfique pour eux. Selon le Dr Issa Wonni, ces applications permettront de suivre en temps réel l'état de santé des plantes et détecter rapidement et précisément les nuisibles. « Ainsi, les agriculteurs peuvent réagir promptement en prenant les mesures de contrôle appropriées, ce qui réduit les pertes de récolte et améliore la productivité », a-t-il ajouté. En effet, ces applications ont le potentiel de révolutionner les pratiques de gestion des maladies et ravageurs des plantes et de soutenir les efforts visant à révéler les défis de la sécurité alimentaire.

Pour le Dr Issa Wonni,co-coordonnateur, ce projet permettra de réduire les pertes de récoltes

 

Financé par le Fond National de Recherche et de l’Innovation pour le Développement (FONRID), à travers les fonds ACTS, pour un budget global de 40 millions, le projet est prévu pour une durée de 20 mois. Il sera accompagné dans sa mise en œuvre, par des partenaires comme l’Université Nazi Boni (UNB), le Conseil Burkinabè de l’Anacarde (CBA), l’Association Interprofessionnelle de la Mangue (APROMAB), la Direction de Protection des Végétaux et du Conditionnement (DPVC) et la Fédération Nationale des Producteurs d’Anacarde du Burkina (FENAPAB).

Il permettra de contribuer à l'amélioration de la production de l'anacardier et du manguier à travers une meilleure gestion intégrée des bioagresseurs dans notre pays.

 

Photo de groupe avec l'ensemble des participants !

 Flavienne Valérie SAWADOGO

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