Semences de tomate au Burkina Faso : Les producteurs associés au choix des variétés

 

Le Centre Régional d’Excellence en Fruit et Légumes (CRE-FL) a organisé ce samedi 12 Août 2023 à la station de Farako-Bâ une visite commentée de test suivi d’évaluation participative sur des essais de production de semences de tomates au profit d’une soixantaine de participants composés de producteurs, de commerçants, et de restauratrices. 

Une vue d'ensemble des participants !

 

Entrant dans le cadre des activités du projet » des légumes sains produits localement pour les consommateurs d’Afrique de l’Ouest », SAFEVEG, cette visite avait pour objectif de contribuer à l’amélioration de la production locale de semences de qualité de tomate au Burkina Faso. Elle a concerné trente-deux variétés de tomates venant du Centre Mondiale des Légumes (WorldVeg) et de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA).

 

De l’importance de la filière tomate au Burkina Faso …   

La production de la tomate constitue une activité économique importante pour le Burkina Faso. Ce légume occupe la deuxième place après l’oignon bulbe en termes de production et est cultivé dans la totalité des zones agricoles du pays. Sa production, estimée à plus de 280 milles tonnes en 2014  (MARHASA, 2014) a régressé à 167 mille tonnes pour la campagne 2018-2019(MAAH, 2019). Malgré cette régression, la tomate demeure la culture maraichère la plus rentable du pays.

En effet, l’évaluation des marges brutes dégagées par culture a montré que celle de la tomate s’élevait à 5,5 milliards de FCFA (MAHRH, 2011). Il apparait donc clairement, que la tomate a une importance capitale dans l’économie de notre pays. Cela se traduit également par le fait qu’en zones urbaines et périurbaines, de nombreuses population vulnérables vivent de la production et de la commercialisation des légumes en général et de la tomate en particulier (MAHRH, 2011).

 

Les participants impliqués dans le choix des variétés selon leur critères

La filière tomate en perte de vitesse ….

Malgré l’importance économique et les opportunités qu’offre la filière tomate, force est de reconnaître que tout n’est pas rose. En effet, le domaine de la tomate est confronté à de nombreux problèmes liés entre autres, aux semences, ce qui diminue son rendement. Il est clair pour tout producteur, que la semence est le matériel de base de toute production agricole. Sa disponibilité en quantité, mais surtout en qualité, augmente la productivité. Pourtant, la plupart des semences importées par le Burkina Faso sont d’une qualité douteuse et ne répondent pas aux attentes des producteurs. Celles produites localement ne sont pas en marge de cette critique car elles sont faites de manière informelle sans l’implication, ni du Système National de Recherche, ni du Service National des Semences. Une situation qu’il faut travailler à résoudre, pour donner à la filière, son lustre d’antan. 

Une des 32 variétés mises en test !

 

Produire localement de bonnes semences de tomates…

Pour réduire notre dépendance vis-à-vis des semences importées, WORLDVEG à travers son projet SAFEVEG, a jugé opportun de mettre à la disposition des acteurs de la filière maraichère des semences de qualité stables et adaptées à leurs conditions agro écologiques.

La mise en place de ces essais a été pensée, en vue de faciliter le développement d’un système national efficace pour produire localement les semences de tomate. Cette visite a donc permis aux organisateurs de faire connaitre aux participants, les différentes variétés de tomate mises en cultures, de recueillir leurs choix et d’identifier les meilleures variétés sur la base des critères définis par eux. Ces critères de sélections sont pour la tomate entre autre le rendement, le calibre, la couleur, la forme, la fermeté, la précocité, les qualités organoleptiques, les tolérances aux bio agresseurs, et la capacité de conservation.

A noter que les variétés ainsi choisies seront celles dont la recherche devra travailler à mettre les semences à la disposition des producteurs. Et les participants ont apprécié positivement cette activité. « L’initiative de cette visite est à saluer et à multiplier car les chercheurs nous font connaître les variétés améliorer disponibles, qui répondent à nos attentes et les rendre disponibles sur le marché », foi de M. Moussa TRAORE.

En rappel SAFEVEG est un projet mis en œuvre dans trois pays dont le Burkina Faso, le Mali et le Bénin, pour une durée de cinq ans. Il est soutenu par le Centre Mondial des Légumes (World Vegetable Center). Dans sa mise en œuvre, le projet est appuyé par l’Université de Wageningen au Pays Bas, le Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD), l’Institut de l’Environnement et de de Recherches Agricoles (INERA), l’Institut de Recherche Agronomique du Bénin (INRAB), l’Institut d’Economie Rurale (IER) et l’Institut de Recherche en Sciences Appliquées et Technologies (IRSAT).

 Djama KONE

Stagiaire en Communication