Les acteurs des Plateformes d’Innovation (PI), du programme de Technologies et Innovations Agricoles pour l’Accroissement de la Résilience des Systèmes de Production et des Exploitations Familiales en Afrique de l’Ouest et du Centre, TARSPro, se sont rencontrés pour un partage d’expérience sur les pertes post-récoltes. C’était le lundi 21 Août 2023, à Bobo-Dioulasso, sous la présidence du coordonnateur du Centre Régional d’Excellence en Fruits et Légumes (CRE-FL), le Dr Vianney Tarpaga.
Réduire les pertes post-récoltes est une nécessité absolue, si l’on veut accroître la rentabilité des chaines de valeur. Celles sur la mangue, le manioc, la patate douce à chair orange, le bétail-Viande, le lait et les légumes, organisées en plateforme d’innovation dans le cadre du programme TARSPro, ne sont pas en reste. C’est tout le sens de l’organisation de cet atelier d’identification des types de pertes et des technologies de gestion des pertes post-récoltes, au profit d’une vingtaine de participants. Ces derniers étaient composés de représentants des différentes chaînes de valeur, notamment la production/transformation et la facilitation/personne ressource de la PI.
L’objectif général est de contribuer à la réduction des pertes post-récoltes dans les chaines six chaines de valeur mangue, manioc, patate douce à chair orange, bétail-Viande, lait et légumes.
Vu d’ensemble du Post-récolte…
L’activité post-récolte comprend la récolte elle-même, la manutention, le stockage, la transformation, le conditionnement, le transport et la commercialisation. Réalisée dans les règles de l’art, elle conduit à l’amélioration des revenus dans acteurs agricoles. Malheureusement, force est de reconnaître, que cette transition n’est pas toujours aisée. Cela est dû en général, aux pertes engendrées dans le processus. La FAO estime les pertes post-récoltes des fruits et légumes entre 30 et 40 %.
Les pertes-post récoltes (PPR) désignent les pertes alimentaires qui sont enregistrées entre la récolte et la consommation, c’est-à-dire avant que le produit ne parvienne au consommateur. Elles peuvent survenir durant les opérations de récolte en raison de l’emploi d’une mauvaise technique qui endommage le produit ou lors du stockage, du fait des conditions inappropriées d’entreposage. Il s’agit entre autres du niveau élevé d’humidité, de l’exposition à une température excessive, à une mauvaise ventilation des entrepôts, à des facteurs qui induisent des infestations parasitaires. Les PPR sont aggravées par le manque d’infrastructures de transport qui réduit l’accès aux marché et accroît le retard dans l’écoulement.
Un aperçu des participants en salle !
Un manque à gagner énorme à réduire…
Les pertes après récolte sont une problématique majeure pour tous les acteurs de l’agriculture africaine en raison des impacts importants qu’elles présentent. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : elles représentent, pour le continent, environ 37% de la production et sont évaluées à 48 milliards de dollars dans leur ensemble. Un chiffre très énorme !
Pour agir efficacement contre les pertes post-récoltes il est nécessaire que tous les acteurs impliqués dans les chaines de valeurs agricoles se mobilisent.
Des pistes de solutions existent, notamment, la mise à disposition de machines de transformation appropriées, à moindre coût, permettant aux agriculteurs de réaliser une première étape de la transformation de certaines denrées périssables. Ceci est particulièrement important pour des cultures comme le manioc qui doit être transformé 48 heures après le déterrement en raison de sa très haute composition en eau. Pour bien réussir ce processus, il y a des préalables. Il s’agit d’abord de pouvoir identifier les types de pertes post-récoltes mais aussi les technologies de gestion des pertes post-récoltes, d’où l’idée de l’organisation de cet atelier.
Entrant dans le cadre de la mise en œuvre des activités du Programme TARSPro, les travaux se sont déroulés en groupe et en plénière. Cela a permis aux acteurs d’inventorier les types de pertes post-récoltes pour chacune des chaines de valeur concernées et répertorier les techniques et technologies de gestion des pertes post-récoltes en vue de leur promotion dans le cadre des activités du programme.
Rappelons que TARSPro est né de la volonté du Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF) et la Direction du Développement et de la Coopération Suisse à soutenir la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations en forte croissance. Financé par la Coopération Suisse, il est exécuté dans 5 pays dont le Bénin, le Mali, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso. Dans sa mise en œuvre, le programme prévoit un meilleur déploiement des technologies et innovations (T&I) avant-gardistes.
Flavienne Valérie SAWADOGO
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire