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mardi 14 février 2023

Filière oignon : Les acteurs des Hauts-Bassins impliqués dans le choix de la semence

 

La disponibilité des semences maraichères de qualité est loin d’être une réalité au Burkina Faso. Pour pallier cette situation l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), a organisé le mercredi 08 février2023, à Diarradougou, localité située à quelques kilomètres de Bobo-Dioulasso, une visite commentée de test suivi d’évaluation participative sur des essais de production de semences d’oignons. Elle a regroupé une trentaine de participants composés de producteurs, de commerçants, et de transformatrices. 

Entrant dans le cadre des activités du projet « Redynamisation du système semencier maraicher au Burkina Faso », l’activité avait pour objectif de contribuer à accroitre l’adoption de nouvelles variétés d’oignons dans les régions des hauts bassins et du centre sud. Ce sont au total, huit (08) variétés de semences d’oignons produites par l’INERA qui ont été présentées aux participants, afin de recueillir leur choix et identifier les meilleures variétés sur la base des critères définis par eux. Une manière de booster la production locale d’oignons. En effet, si les choix des producteurs sont pris en compte dans la production de semences, cela permettra de développer un système national efficace dans le but de produire localement les semences maraichères, gage d’une réduction de la dépendance du pays vis-à-vis des semences importées. 

Producteurs, commerçants d'intrants et transformateurs sortis massivement !
  

 L’oignon en tête…

La filière maraichère occupe une place importante au Burkina Faso. En effet depuis les années 1970, elle s’est révélée comme un atout pour le développement des exportations et pour le gain de devise. Selon MAHRH, 2007 ; ARAGIE et al. 2018, la filière a engrangé environ 220,4milliards FCFA de recette annuelle. L’oignon occupe la plus grande part de ces recettes. Il est par conséquent, le plus rentable parmi les autres cultures maraichères. Aujourd’hui, la filière maraichère s’affirme comme étant un excellent secteur pourvoyeur d’emploi et de lutte contre la pauvreté.  Le Burkina Faso pourrait se faire plus de devise si la question de la qualité de la semence ne s’y opposait pas.

En effet, comme on dit, « la semence est le matériel de base de toute production agricole ». Sa disponibilité en qualité est source d’augmentation de la productivité. Malheureusement, la plupart des semences importées par le Burkina Faso sont d’une qualité douteuse et ne répondent pas aux attentes des producteurs. Parallèlement, celles produites localement ne sont pas en marge de cette critique car elles sont faites de manière informelle sans l’implication, ni du système National de Recherche, ni du service National des Semences.

Démarche participative

La visite commentée du jour a été un cadre d’échange entre les organisateurs et les participants. Pour ces derniers, l’initiative de cette activité est à saluer. « Nos avis permettront aux chercheurs de mettre à notre disposition, différentes variétés de semences qui répondront aux critères variétaux tels que l’adaptation des semences à la condition agro écologique, la résistance face aux maladies, la productivité, etc. », dira M. Sayouba Ouédraogo, président de l’Union des Producteurs d’Oignons du Houet.  Ne voulant pas rester en marge, cette autre participante, Mme Somé, transformatrice agroalimentaire de son état, soulignera qu’elle approuve l’initiative à sa juste valeur. « J’espère aussi que les différents critères de choix soient pris en compte par les chercheurs afin que nous les transformateurs, puissions mieux profiter », a-t-elle dit.      

Pour rappel, le projet « Redynamisation du système semencier maraicher au Burkina Faso » est financé par le Fond National de la Recherche et de l'Innovation pour le Développement (FONRID). Prévu pour une durée de trois (03) ans, il est coordonné par l’Institut de l’Environnement et Recherches Agricoles (INERA), à travers la Direction Régionale de Recherches Environnementales et Agricoles de l’Ouest (DRREA-O). Le projet s’exécute en collaboration avec l’entreprise semencière Saala Monde Rural et l’Union des Producteurs d’oignons du Burkina (UNAPOB). 

 

Djama Koné, Stagiaire en Communication

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