C’est l’heure du bilan pour les acteurs du projet FONRID « Gestion agro écologique et participative des mouches des fruits de la mangue dans les principales zones de production au Burkina Faso ». En effet, ces derniers se sont retrouvés, le vendredi 13 Décembre dernier, sous la présidence du coordonnateur du Centre Régional d’Excellence en Fruits et Légumes (CRE-FL), le Dr Pierre Éric Sombié.
Présenter les résultats du projet FONRID « Gestion agro écologique et participative des mouches des fruits de la mangue dans les principales zones de production au Burkina Faso » aux acteurs impliqués dans la recherche des outils de lutte contre les mouches de fruits du manguier au Burkina Faso, c’était l’objectif visé par les organisateurs pour la tenue de cet atelier.
Venus de divers horizons comme les provinces de la Comoé et du Kénédougou, de la ville de Bobo-Dioulasso mais aussi de Ouagadougou, les participants, une trentaine environ, soit impliqués dans l’exécution du projet ou même bénéficiaires, se sont vu restituer les résultats engrangés par le projet.
Les activités conduites étaient au nombre de trois.
Il s’agit d’abord de l’identification des attractifs efficaces pour le piégeage des mouches de fruits du manguier. A ce niveau, l’huile essentielle du basilic a été identifiée comme attractif efficace pour le piégeage de masse des mouches de fruits.
Par ailleurs, l’efficacité d’une approche de lutte intégrée contre les mouches de fruits du manguier et de la promotion de l’approche lutte intégrée a été développé et évalué. Cela a permis de développer l’approche de lutte intégrée, notamment la sanitation des vergers par l’utilisation des augmentoria et piégeage de masse avec l’huile essentielle du basilic. Par rapport à l’efficacité de l’approche de lutte intégrée, les résultats ont donné un taux de protection des vergers contre les mouches de fruits variant de 53 à 75%.
Enfin, pour l’activité sur la promotion de l’approche lutte intégrée, douze agents d’appui conseil ont été formé sur la gestion agroécologique des mouches des fruits, plus de 130 producteurs/productrices de mangues formés sur les techniques de sanitation et de piégeage de masse avec les technologies développées et un guide de formation des producteurs sur la gestion agroécologique des mouches des fruits est disponible.
Ce fut l’occasion pour les participants, de proposer des perspectives de mise à l’échelle de ces résultats.
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La photo de famille des participants ! |
Brièvement, la filière mangue au Burkina…
Au Burkina Faso, la production fruitière est dominée par la mangue. Selon le Bureau de la Géographie du Burkina (BGB), la mangue reste la première production fruitière nationale. Elle occupe 56% de la production fruitière nationale. La filière mangue est facteur de création d’emplois pour les femmes et les jeunes dans les différentes chaines de valeur mangue. Elle contribue significativement à l'économie nationale et occupe une place de choix pour ce qui est de l’économie de la région des Hauts Bassins.
Malgré cette importance, la filière mangue est malheureusement confrontée, depuis quelques années, à de nombreuses difficultés parmi lesquelles on peut citer les attaques des mouches de fruits. La mouche de fruits est un véritable prédateur pour les productions fruitières et la mangue n’est pas en reste. De la famille des Tephritidae, ce ravageur est facilement reconnaissable par ses taches jaunes sur le thorax. Parmi les espèces de mouches qui entravent la bonne marche de la production de mangue, il y a le genre Batrocera Dorsalis, le genre Ceratitis Cosyra et le genre Dacus.
Les mouches de fruits constituent une importante contrainte à l'exportation de la mangue au Burkina Faso. L’impact sur les récoltes des producteurs est énorme. La mouche empêche ces derniers d’avoir des entrées d’argent substantielles, alors que la mangue est leur première source de revenu. Les attaques des mouches de fruits compromettent l’épanouissement de la filière et par ricochet, la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que le revenu des populations rurales.
Des méthodes de lutte disponibles mais pas très efficaces…
Différentes méthodes de lutte ont été déployé sur toute l’étendue du territoire Burkinabè. Mais force est de reconnaître que les dommages causés par ces ravageurs demeurent toujours importants. Les produits de traitement utilisés pour le piégeage des mouches ne sont pas économiquement accessibles à tous les producteurs, d’où l’inefficacité des technologies. Il fallait trouver une alternative à cela, et c’est dans ce cadre que la recherche a jugé opportun de développer des méthodes de lutte plus accessibles à tous les producteurs pour le piégeage de masse de ces prédateurs. Pour le 7ème appel à projets du Fonds National de la Recherche et de l’Innovation (FONRID), les chercheurs ont bénéficié d’un financement, pour la recherche de méthodes de lutte à base de produits locaux au Burkina Faso. La mise en œuvre de cette activité avait pour objectif de contribuer à développer des techniques de gestion durable des mouches des fruits. Pour une durée de 3 ans, elle s’est menée dans les régions des Cascades et des Hauts-Bassins.
En rappel, le projet était coordonné par l’Institut de l’Environnement et de Recherche Agricole (INERA), à travers le Centre Régional d’Excellence en Fruits et Légumes (CRE-FL). Il avait pour partenaires, la Direction de la Protection des Végétaux et du Conditionnement (DPVC), l’Union Nationale des Producteurs de Mangues (UNPM).
Flavienne Valérie SAWADOGO
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