Effets des changements climatiques : Science et politique en synergie pour une adaptation

 

Il s’est ouvert ce vendredi 1^er octobre 2024, un atelier de mise en place/renforcement d’une plateforme nationale de dialogue « science-politique » sur les changements climatiques, agriculture et sécurité alimentaire dans le cadre du projet TARSPro au Burkina Faso. La cérémonie d’ouverture était placée sous la présidence du Directeur de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), représenté par le point focal du projet TARSPro, le Dr Pierre Eric Sombié. 

 

Une trentaine de participants impliqués dans les questions de changements climatiques

 

Avec pour objectif de mettre renforcer les plateformes ou cadres de dialogue existants, ou d'en créer de nouveaux si nécessaire, afin de promouvoir une interaction dynamique et constructive entre la science et la politique, cet atelier regroupe une trentaine de participants. Entrant dans le cadre des activités du programme Technologies et Innovation Agricoles pour l’Accroissement de la Résilience des Systèmes de Production et des Exploitations Familiales en Afrique de l’Ouest et du Centre, TARSPro, il est prévu pour durer deux jours, du 1^er au 2 octobre.

 Il s'agira, selon les organisateurs, d'établir un cadre propice à des échanges continus et structurés entre les chercheurs, les décideurs politiques et les autres parties prenantes, dans le but de favoriser l'élaboration de politiques fondées sur des données scientifiques solides, qui viseront spécifiquement à répondre aux enjeux liés aux changements climatiques, à l'agriculture et à la sécurité alimentaire.

En effet, les changements climatiques désignent les modifications du climat accompagnées d’une augmentation générale des températures moyennes, à un niveau mondial. Ces modifications sont dues à l’augmentation de la concentration des gaz à effet de serre présents dans l’atmosphère. 

Devenus un véritable goulot d’étranglement pour les populations des pays du Sud, les impacts des changements climatiques sont reconnus comme l’un des plus grands défis de développement.

Selon le point focal TARSPro, le Dr Pierre Eric Sombié, les populations du Burkina Faso ne sont pas en reste, compte tenu de notre position de « pays enclavé ». « Cela affecte négativement et considérablement, la productivité des systèmes agricoles, les ressources naturelles, la sécurité alimentaire et le bien-être de la population rurale », a-t-il ajouté.

Étant impuissant, du fait de l’incapacité de l’homme de contrer ces modifications du climat, il faut vite trouver des alternatives pour s’y adapter. Selon certains experts, de nombreuses stratégies sont déjà mises en œuvre pour cela. Parallèlement, beaucoup d’acteurs intervenant à des degrés différents et selon des approches et stratégies convergentes ou parfois divergentes sur les questions de l’adaptation au changement climatique existent. Cependant, force est de se rendre compte que malheureusement, ces stratégies rencontrent un défi dans leur adoption de par leur ignorance par les acteurs clés. Ce cadre intégrera l'ensemble de ces acteurs, afin de promouvoir des politiques qui atténuent les risques climatiques au Burkina Faso. Un des objectifs essentiels est d'assurer un transfert fluide et efficace des informations pertinentes vers les décideurs politiques, afin de les soutenir dans la formulation de stratégies et de politiques qui renforcent la résilience des populations vulnérables.

Pour le représentant de CIAT, le Dr Marius Asogba, « cet évènement marque une étape dans notre engagement commun pour renforcer les liens entre les recherches scientifiques, les politiques publiques, les ONGs et les acteurs sur un contexte où les défis que nous devons relever sont complexes et interconnectés ». « Nous sommes tous conscient que la science et la recherche jouent un rôle fondamental dans la prise de décision éclairée », a-t-il souligné avant d’ajouter que les connaissances issues de la recherche sont les piliers essentiels pour élaborer les politiques qui répondent efficacement aux besoins de la population et à l’exigence de notre époque.

 

Photo de groupe des participants à l'atelier !

Qu’est-ce qui justifie une telle activité ?

Les changements climatiques créent de nouvelles poches de pauvreté et accentuent les inégalités. Pour anticiper et rendre plus résilients nos pays face aux effets néfastes, l'intégration des changements climatiques dans les outils de planification est nécessaire. Certains auteurs, et non des moindres, soutiennent que l’élaboration des stratégies et politiques de développement doit s’appuyer sur les connaissances scientifiques. C’est en cela, que l’Alliance « Bioversity International » et CIAT envisage dynamiser des plateformes nationales de dialogue science-politique existantes en vue de répondre aux enjeux des changements climatiques, de l’agriculture et de la sécurité alimentaire (CCASA), une plateforme de dialogue science-politique. Cette plateforme vise à contribuer à la synergie d’actions entre les principaux acteurs afin de faciliter l’intégration participative de la dimension « changement climatique » dans les politiques et stratégies ainsi que les plans et programmes de développement dans les domaines de l’agriculture et de la sécurité alimentaire.

 

Des partenaires pour la mise en œuvre…

L'Alliance "Bioversity International" et le Centre International d'Agriculture Tropicale (CIAT) est en collaboration avec le Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricole (CORAF), pour le renforcement de la résilience des systèmes de production agricole en Afrique de l'Ouest et du Centre. Une initiative mise en œuvre à travers le projet Technologies et Innovations Agricoles pour l’Accroissement de la Résilience des Systèmes de Production et des Exploitations Familiales en Afrique de l’Ouest et du Centre (TARSPro). TARSPro est financé par la Direction du Développement et de la Coopération Suisse (DDC). Pour la première phase, il est exécuté au Bénin, au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Tchad.

Flavienne Valérie SAWADOGO