INFOS Recherches Environnementales et Agricoles : Autosuffisance alimentaire au Burkina Faso : Le projet SIIL forme les producteurs sur les bonnes pratiques agricoles

Les producteurs des régions des Hauts-Bassins et des Cascades ont reçu une formation sur les bonnes pratiques agricoles de production des principales cultures céréalières et maraîchères. C’était du 16 au 18 mai 2024, au sein du Centre Régionale d’Excellence en Fruits et Légumes, à la Station de Farako-Bâ. La cérémonie d’ouverture de cette session de formation était placée sous la présidence du Directeur Régional de Recherches Environnementales et Agricoles de l’Ouest, représenté par le chef de Service Scientifique et Technique, M. Seydou Sanou.

Le présidium de la cérémonie d'ouverture avec de G à D, Dr Hamidou Traoré, M. Seydou Sanou et Dr Adama Sanou !

Entrant dans le cadre des activités du projet « Feed the Future Innovation Lab for Collaborative Research on Sustainable Intensification (SIIL) », la formation organisée à l’intention d’une trentaine de producteurs de céréales et de cultures maraîchères, venus des régions des Hauts-Bassins et des Cascades, a duré trois jours. Elle avait pour objectif, d’améliorer la résilience des petits producteurs agricoles à travers une formation pluridisciplinaire dans le domaine de la production céréalière et maraîchère. Comme l’a souligné le coordonnateur du projet SIIL, le Dr Hamidou Traoré, « notre pays est financé par l’extérieur pour payer des vivres pour nourrir sa population ». Parallèlement, le pays importe beaucoup de céréales pour combler le déficit alimentaire. Cela constitue beaucoup de sorties de devises. Il est urgent de trouver des voies et moyens afin de réduire cet état des faits. Cela passe nécessairement par l’amélioration des méthodes de production, et la formation des producteurs est un pas vers ce changement. « Il faut former les producteurs pour améliorer leurs productivités afin de nourrir leurs familles et vendre aussi le surplus pour subvenir aux autres besoins de leurs familles », a ajouté le Dr Traoré.

La session a été une occasion pour ces producteurs, de voir leurs capacités renforcées sur les techniques de production intensives des céréales et des cultures maraîchères, toute chose qui va en droite ligne avec leurs ambitions, selon les propos du chef de service scientifique et technique, M. Seydou Sanou. « Si vous avez fait le déplacement, c’est que vous avez trouvé un intérêt dans cette formation », a-t-il lancé.

Pour les organisateurs, elle a surtout permis de faire la promotion de l’adoption à grande échelle des techniques de production intensives des céréales et des cultures maraîchères en phase avec la protection de l’environnement ainsi que des techniques de compostage efficaces et rapides.

Ainsi, sélectionneurs, agronomes, défenseurs des cultures, tous ces profils savamment sélectionnés pour la circonstance se sont succédé afin de mieux renforcer les capacités de ces producteurs aussi bien sur l’itinéraire technique de production, la gestion intégrée de la fertilité du sol, les maladies fongiques et à virus et bactérioses, les principaux ravageurs et les méthodes de lutte ainsi que la malherbologie. Et pour joindre l’utile à l’agréable, l’assistance s’est déporté sur le terrain. Là, il a été question pour ces apprenants du moment, de se familiariser avec le compostage en tas et de toucher du doigt le travail des chercheurs, à travers une visite de laboratoire. Tout, pour une intensification durable de notre production. « Cela devrait permettre de produire plus sur un espace moins grand », dira le représentant du Directeur Régional, M. Seydou Sanou. Au sortir de cette session, les participants entendent être le relais à d’autres producteurs n’ayant pas eu la chance d’être de la partie pour une meilleure dissémination. « De » retour chez nous, nous n’allons pas gardez ces connaissances pour nous seuls. Nous nous chargerons de les partager avec ceux qui n’ont pas pu venir » dira le porte-parole des producteurs, M. Nicolas Millogo.

M. Nicolas Millogo, porte parole des producteurs entend partager les connaissances avec d'autres producteurs

De la justification de cette session de formation…

L’autosuffisance alimentaire est la possibilité pour un pays de subvenir aux besoins alimentaires de son peuple par sa seule et propre production. Notre pays, le Burkina Faso n'arrive pas à assurer l'autosuffisance alimentaire car ses productions agricoles n'arrivent pas à couvrir régulièrement les besoins alimentaires de sa population. Le pays est obligé d'importer chaque année des quantités considérables de produits alimentaires pour compléter l'alimentation des populations. Une sortie de devise innombrable qu’il faut travailler à diminuer. C’est dans ce sens, que le projet SILL, dont l’objectif global est d'améliorer la production alimentaire et la nutrition des ménages et de renforcer les services écosystémiques grâce à une meilleure intégration des systèmes de production végétale et animale dans la zone sahélienne du Burkina Faso, intervient.

Ce projet s’inscrit dans la dynamique de la recherche du partage des connaissances et du renforcement des capacités des petits exploitants agricoles et des chercheurs, à travers l'intensification durable comme moyen d'améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle par le biais de plateformes multi-acteurs. C’est dans ce sens qu’il s’attèle à renforcer les capacités des producteurs agricoles, afin de mieux assurer la résilience en matière de production face aux perturbations de la production agricole rurale et péri-urbaine.

Il est accompagné dans cette dynamique, par l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), qui dispose de ressources humaines qualifiées et de dispositifs techniques de formation pour l’atteinte des objectifs majeurs dans son implémentation, à savoir le renforcement des capacités des petits agriculteurs en matière d’intensification de la production agricoles.