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lundi 11 mars 2024

VIC de Ouada : La technicité des producteurs renforcé pour plus d’autonomie

 

Les acteurs du programme TARSPro ont organisé deux ateliers conjoints de renforcement des capacités sur une pratique de gestion de la fertilité des sols (compostage en tas) et la valorisation des Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL). C’était du 4 au 6 mars dernier, à Ouda, au profit des producteurs du Village Intelligent face au Climat (VIC) de cette localité.

Une vue des femmes venues se former sur la valorisation du Balanitès !

Ce sont une centaine de producteurs, répartis en deux groupes, qui ont été formé sur le compostage en tas et une trentaine de femmes sur la valorisation des fruits du balanitès.

Avec pour objectif de renforcer la technicité des producteurs du Village Intelligent face au Climat (VIC) de Ouda sur les pratiques de gestion de la fertilité des sols, il était surtout question pour les organisateurs, d’amener ces derniers à devenir autonomes. C’est dans cet élan que leurs connaissances ont été renforcé sur les principes de gestion intégrée de la fertilité des sols, la technique de production du compost en tas, pour ce qui est des hommes. En ce qui concerne les femmes, il a surtout été question de leur montrer les meilleurs techniques de transformation de balanites communément appelé « kègla », en langue locale, en jus et en savon.

Mme Bouda Edwige

Pour Mme Bouda Edwige, participante, les femmes de Ouda viennent d’avoir le jackpot. « Nous avons beaucoup appris de cette formation en termes de savon et de nectar de Balanitès. Personnellement, je vais partager ces connaissances avec les femmes de mon groupement qui n’ont pas eu l’occasion de participer », a-t-elle laisser entendre.

 

De l’intérêt de ces sessions de formation…

Les changements climatiques sont un goulot d’étranglement pour les producteurs qui n’arrivent pas à s’adapter. Parallèlement, nous assistons à une dégradation de la fertilité des sols dont le corollaire est la baisse de la productivité des cultures. Pourtant, les engrais minéraux deviennent de plus en plus chers. Et même les producteurs qui peuvent avoir les ressources pour se les offrir, font face à une situation de d’inaccessibilité. Les sols se retrouvent être minéralisés et la Matière Organique du Sol (MOS) s’épuise. La sécurité alimentaire des ménages agricoles ruraux pauvres, entièrement dépendant de cette agriculture est hypothéqué. La situation socioéconomique des populations rurales se dégrade de jour en jour. Les producteurs souffrent ! Difficile pour eux, d’avoir de quoi nourrir leur famille. Les femmes qui ne sont pas épargnées, subissent cette situation de précarité. Il faut agir et vite, pour renverser la tendance !

 
La Matière Organique des Sols s'épuise de jour en jour !

Former pour faire face à la contrainte …

Au vu de cette précarité liée à la mauvaise productivité des sols, il apparait nécessaire de trouver des voies et moyens pour atténuer la situation. Reconstituer le stock de matière organique, est une issue de secours. C’est pourquoi, il faut travailler à ce que, les résidus des cultures exportés pour l’alimentation du bétail ou comme source d’énergie dans les ménages soient utilisés autrement. En effet, la matière organique du sol est un indicateur de la qualité et de la capacité de cette ressource à assurer durablement ses fonctions écosystémiques. Elle constitue la source d’énergie et d’éléments nutritifs pour les micro-organismes du sol.

Dr Fatimata Saba, facilitatrice !
 C’est dans cette lancée, que la formation sur le compostage en tas a été voulu, pour permettre à ces producteurs de pouvoir produire eux-mêmes leur compost en vue de mieux fertiliser leur sol. En effet, selon la facilitatrice, le Dr Fatimata Saba, chercheur à l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), spécialiste en science du sol, le compostage en tas est un système qui permet de faire la décomposition de la biomasse (résidus culturaux, herbe…) sur une surface plaine. « Le compostage en tas est plus avantageux car il est peu couteux par rapport au compostage en fosse qui, lui, nécessite plus d’investissement », a-t-elle ajouté.

Dr Korotimi Traoré, facilitatrice !

En ce qui concerne la formation à l’endroit des femmes, aux dires du Dr Korotimi Traoré, facilitatrice et chercheur à l’Institut de Recherche en Sciences Appliquées et Technologies (IRSAT), elle permettra à ces dernières d’avoir une source de revenu. En effet la région du Centre-Sud, regorge d’une très grande disponibilité en termes de fruits de Balanitès. Ce fruit qui dispose de beaucoup de vertus aussi bien cosmétiques que diététiques, n’est pourtant pas exploité. « Une fois formées, ces femmes pourront mieux valoriser le Balinitès disponible à leur niveau
M. Boureima Tassembedo,RSE !
 », a renchéri le Dr Korotimi Traoré.
 
En rappel, ces deux sessions de formation entrent dans le cadre des activités du programme TARSPro, dont la mission est de porter à l’échelle les différentes innovations mises au point. « Le VIC étant un lieu de promotion des technologies cilmato sensibles, il convient de valoriser tout ce qui est ressource locale afin de pallier aux effets néfastes du dérèglement climatique », a souligné M. Boureima Tassembedo, responsable suivi-évaluation de TARSPro au Burkina Faso.

Le projet est coordonné au plan régional par le Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricole (CORAF). La mise en place de ce village intelligent face au climat a été facilité par Alliance for Biodiversity and SIAT avec l’appui financier de la Coopération Suisse.

Pour l’occasion, du matériel a été remis aux participants afin de faciliter la mise en œuvre des connaissances acquises sur le terrain.

 


Flavienne Valérie SAWADOGO

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