Le programme riz et riziculture de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA) en collaboration avec le Projet d’Aménagement et de Valorisation de la Plaine de la Léraba (PAVAL) ont organisé le jeudi 22 juin 2023 un test de dégustation à Niofila.
Avec pour objectif de déterminer le choix des producteurs à travers l’évaluation de la qualité organoleptique de différentes variétés de riz, l’activité a regroupée une centaine de participants composés de producteurs, de transformatrices, de restauratrices et de commerçants de la province. Six variétés de riz étaient concernées par cette dégustation qui est la suite logique d’un processus. En effet, dans le cadre de la Sélection Variétale Participative (PVS), ces variétés ont d’abord été testé au champ avec une équipe pluridisciplinaire à travers le Système de Riziculture Intensive (SRI), la fertilisation incluant la fumure organique, les méthodes de lutte intégrée contre les maladies et les ravageurs, etc. Ce qui a conduit à une visite commentée au champ, dans le but de recueillir le choix des producteurs par rapports aux performances agronomiques.
De ces six variétés concernées, quatre sont nouvelles. Il s’agit de la BF 19 qui est une variété bio fortifiée et riche en zinc, la IR 93, la ISRIZ 07 qui a fait ses preuves au Sénégal et la IR 67. À côté de ces nouvelles variétés s’ajoute deux variétés témoins, déjà connues par les producteurs. Il s’agit de la FKR 64 communément appelé TS2 et la FKR 84, homologuée sous le nom de ORYLUX 6. Ces nouvelles variétés ont eu un rendement compris entre sept et neuf tonnes à l’hectare contre six tonnes pour les témoins homologués.
Ce fut un test d’appréciation sensorielle ou dégustation qui a porté sur cinq critères essentiels. La « couleur », c’est-à-dire que les participants avaient pour tâche de souligner si les différents riz sont très blancs, blancs ou blancs sales. La « texture » permettait de dire s’ils sont tendres ou durs. « L’aspect » avait pour objectif de déterminer s’ils sont collants, peu collants ou pas collants. Pour ce qui est du critère « parfum », il s’agissait de dire si les riz sentent bons, passablement bon ou s’ils n’ont pas d’odeur. Enfin, le critère « gout » a permis de savoir si les riz sont excellents, bons, passables ou mauvais en terme de goût. Pour éviter de biaiser le choix des participants, les variétés ont été codés.Préparation des différentes variétés de riz par les femmes de la Léraba
Participer à la sélection pour être mieux servi …
Dans l’ensemble, les producteurs ont apprécié positivement les nouvelles variétés et sont reconnaissant au PAVAL, comme l’a souligné M. Boureima SOURA, producteur de Douna. « Nous nous rendons compte que ces variétés sont plus succulentes que les variétés de riz importées que nous avons l’habitude d’acheter », a-t-il dit.
Les différentes variétés ainsi dégustées, trois meilleures ont été retenues par chaque participant. Selon M. Soumana Koné, ingénieur agronome, membre de l’équipe de conduite des tests, « la finalité de l’activité c’est de permettre aux chercheurs d’inscrire les meilleures variétés dans le catalogue national des variétés de riz ».
L’autre étape et non de moindres, c’est de mettre à la disposition de ces producteurs, les semences des variétés de leur choix pour la multiplication et la grande disponibilité, a signalé le Dr Abalo Itolou Kassankogno, chercheur, phytopathologiste à l’INERA.
Et comme l’a si bien dit Mr Sulemane Kaboré, du PAVAL, les producteurs n’ont plus à se faire de soucis. Le projet se chargera de faciliter le transfert de ces technologies vers ces derniers. « Nous allons accompagner la production semencière et subventionner les intrants agricoles afin de permettre aux producteurs de la plaine d’avoir accès aux différentes variétés » a laissé entendre M. Kaboré.
En attendant, les critères de choix de la centaine de participants seront pris en compte afin de diversifier les variétés qui s’adaptent mieux aux conditions agro climatiques de la zone et qui résistent aux nuisibles mais aussi qui permettront de booster la production locale du riz.
En rappel, l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), a été identifié pour conduire des essais agronomiques sur la plaine aménagée de la Léraba dans le cadre des activités du projet PAVAL. Il s’agit de mettre en place un programme de recherche/développement pour la diffusion des innovations technologiques adaptées au contexte agro-climatique et socio-économique de la zone d’intervention du projet et de la région des cascades, pour une meilleure prise en compte des résultats de la recherche, en particulier les techniques résilientes au changement climatique. Les filières concernées sont le riz et les cultures maraichères.
Le processus de dégustation ...
Djama KONE
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire