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jeudi 5 janvier 2023

Adoption de nouvelles variétés de tomates, un pas vers la redynamisation du système semencier maraîcher


 

Les acteurs du projet « Redynamisation du système semencier maraîcher au Burkina Faso », ont organisé une visite commentée suivie d'évaluation participative sur des essais de production de semences de tomate. Au profit d’une trentaine de participants composés de producteurs, de transformateurs et de commerçants d’intrants et de tomates, cette activité s’est tenue le vendredi 30 décembre 2022, à Diarradougou, à quelques encablures de Bobo-Dioulasso, sur l'axe Nasso-Bama.

Elle avait pour objectif de contribuer à accroître l’adoption de nouvelles variétés dans les régions des Hauts-Bassins et du Centre-Sud.

Ce n’est un secret pour personne, la semence joue un rôle important dans la production agricole. C’est le matériel de base de la production. Elle contribue, selon de nombreuses études, pour au moins 30 à 40 %, à la constitution du rendement et l’amélioration de la productivité dépend de la qualité de la semence. Il est donc opportun de disposer de semence de qualité stable et adaptée aux conditions agro-écologique. Pourtant, les semences maraîchères produites localement ne sont pas trop souvent de bonnes qualités. Elles sont généralement produites de manière informelle sans l’implication, ni du système national de recherche, ni du Service National des Semences. Conséquence, le paysage maraîcher au Burkina Faso est bondé de semences importées, de qualité douteuse, ou simplement pas adaptée à nos conditions agro-écologiques. Cela joue à n’en point douter sur le rendement des producteurs maraîchers.

 

Agir pour rehausser les atouts du secteur maraîcher…

Pour donner à la filière maraîchère son lustre d’antan, l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), en collaboration avec la société Saala Monde Rural (SMR) a voulu comprendre les systèmes semenciers formels et informels et identifier les institutions et les politiques qui affectent les performances des chaînes de valeur des semences pour les principales spéculations maraîchères.

En effet, la filière maraîchère occupe une place de choix parmi les filières porteuses retenues par les autorités burkinabés et qui figurent dans le document de stratégie de développement rural à l’horizon 2015. Le secteur est apparu déjà depuis les années 1990 dans les analyses comme une source de croissance agricole importante et de réduction de la pauvreté.

La production annuelle de tomate est estimée à environ 300 000 tonnes avec une capacité d’exportation de plus de 150 000 tonnes. Ces exportations rapportent près de 50 milliards de francs CFA au pays. Malheureusement, depuis quelques années, la filière se trouve confrontée à de nombreuses contraintes dont la plus importante est la quasi inexistence de semences de qualité.

L’organisation de cette visite commentée a donc permis aux organisateurs de faire connaître aux acteurs les différentes variétés de tomates mise en culture, recueillir leur choix et identifier les meilleures variétés sur la base des critères définis par ces derniers, afin de booster la production locale de leurs semences au BF. Elle a concerné 8 variétés de semences de tomates, dont 5 produites par l’INERA.

L’initiative visait à développer un système national efficace pour produire localement les semences maraîchères afin de réduire la dépendance du pays vis-à-vis des semences maraîchères importées. En effet, l’INERA dispose de plusieurs variétés de tomate performantes qui sont adaptées aux conditions locales de production et mises au point en collaboration avec World Vegetable Center (WorldVeg) qui ne sont malheureusement pas bien connues des maraîchers.

Ce projet « Redynamisation du système semencier maraicher au Burkina Faso », est coordonné par l’INERA en partenariat avec l’entreprise semencière SMR et l’Union Nationale des Producteurs d’Oignon du Burkina Faso (UNAPOB). Il est financé par le Fonds National de la Recherche et de l’Innovation pour le Développement (FONRID) à hauteur de 29.595.000 FCFA pour trois ans, afin de rendre dynamique et durable la production locale des variétés de semences maraîchères au Burkina Faso.

Les participants ont pris d'assaut les essais afin de choisir les variétés qu'ils préfèrent !

 Djama Koné, Stagiaire en communication

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