Les membres de la Maison des Éleveurs de Porcs (MEP) et d’autres éleveurs individuels, sont désormais aptes à produire de quoi nourrir leurs animaux. Leurs compétences ont été renforcé les 8 et 9 septembre dernier au sein de la Direction Régionale de Recherches Environnementales et Agricoles de l’Ouest (DRREA-O). La session était placée sous la présidence du coordonnateur du Centre National de Spécialisation en Fruits et Légumes (CNS-FL) et la présence effective du Chef de Service Scientifique et Techniques, Mr Seydou Sanou, représentant le Directeur Régional.
Permettre aux éleveurs de maîtriser les techniques de production d’aliments pour animaux à base de sous-produits de mangues, de maniocs et d’asticots, c’est en l’état l’objectif visé par l’organisation de cette formation. Au profit d’une vingtaine d’éleveurs, membres de la Maison des Eleveurs de Porcs (MEP) et d’autres éleveurs individuels, l’initiative était du Programme Monogastriques et Elevages non Conventionnels du Département Production Animale. « C’est une alternative à la faible disponibilité et au coût cher des aliments pour porcs par le recours aux ressources non conventionnels », a laissé entendre le Dr Kiendrebéogo Timbilfou, coordonnateur DPA et initiateur de la session.
Le Dr Kiendrebéogo Timbilfou, coordonnateur DPA
En effet, le sous-secteur
de l’élevage constitue un pilier important de l’économie
nationale
du Burkina Faso, à côté de l’agriculture. Il contribue de façon inestimable à
la lutte contre la pauvreté, le chômage, l’insécurité
alimentaire et à l’amélioration des productions végétales. Malheureusement,
force est de constater que ce secteur reste confronté à des
difficultés qui limitent son plein essor. Au nombre de ces difficultés, figure
en bonne
place l’alimentation des animaux avec la faible disponibilité et le coût des
intrants alimentaires. La plupart des éleveurs éprouvent d’énormes contraintes pour
apporter de l’aliment de qualité à leurs animaux. Singulièrement, l’élevage intensifs
de porc et de poulets est en mal. Le maïs qui est la principale
source d’énergie de ces animaux est passé du simple au triple. « Le sac de maïs de 100 KG est passé
quasiment de 12.000 FCFA à près de 35.000 FCFA », se désole le Dr Kiendrebeogo. Parallèlement, le
poisson qui est la principale source de protéines animales, n’est pas
en reste. Son cours, même s’il n’a pas connu d’augmentation
exponentielle,
reste cher pour les éleveurs et son approvisionnement connait des ruptures.
C’est une
situation qui met en mal le développement de l’élevage dans toutes ses formes,
mettant les acteurs intervenant dans le domaine, dans l’impasse.
Quelles alternatives à la faible disponibilité des aliments ?
Pour soulager un tant soit peu les éleveurs, la recherche a mise au point des technologies de production d’aliments basées sur le recours aux aliments non conventionnels afin de réduire les coûts de production.
Il s’agit des procédés de production d’aliments à base de sous-produits de mangue et de manioc ainsi que de production de concentré d’asticots. Ces procédés ont été testés et ont montrés leurs preuves. Censés être une solution pour booster la disponibilité à faible coûts des aliments en vue d’assurer la survie des élevages et améliorer leur productivité, ces procédés sont malheureusement très peu connus et utilisés par les éleveurs.
C’est pourquoi, l’organisation de cette session constituée de phases pratique et théorique, était une nécessité. Elle a permis aux apprenants de mieux se familiariser avec le procédé de production des provendes à base de sous-produits de la mangue et du manioc, mais aussi les techniques de production d’asticots (larves de mouches domestiques).
En rappel, selon Dahouda et al., 2009, un aliment non conventionnel est un aliment d’origine végétale, animale ou minérale, très peu ou pas exploités, non concurrentiel avec l’alimentation humaine, peu connu des éleveurs. A la différence, les aliments conventionnels sont ceux qu’on a l’habitudes d’utilisés et qui sont considérées comme classiques. La mise au point de ces technologies ne date pas d’aujourd’hui, selon le coordonnateur du CNS-FL, le Dr Vianney Tarpaga. « Elle a été l’une des dernières activités acceptées dans le cadre du Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO). Et c’est elle qui a été le résultat phare au bilan du projet », a-t-il conclu.
Le Dr Vianney Tarpaga, coordonnateur du Centre National de Spécialisation en Fruits et Légumes (CNS-FL)
L’accessibilité de ces sous-produits n’est pas une contrainte, rassure celui qui est l’initiateur de ces technologies, le Dr Kiendrebeogo Timbilfou. En effet, en ce qui concerne la mangue, une grande quantité de résidus tels que les noyaux, les peaux et les mangues déclassées, émanent des usines de transformation comme DAFANI.
Quant au manioc, des unités de production d’attiéké existent à Orodara et à Bobo-Dioulasso. Elles génèrent suffisamment d’épluchures pouvant être utilisées pour produire de la farine provende.
C’est dire donc que le problème de l’insuffisance d’aliments pour l’alimentation des animaux peut se résoudre, si les éleveurs s’approprient cette technologie innovante. En attendant, la recherche se dit disponible pour accompagner tous les éleveurs dans la quête de cette connaissance.
Residus de mangues |
Production d'asticots |
Tas d'asticots produits |
Bonjour. Je suis éleveur de porcs et intéressé par cette formation. Je pourrais en parler à mes autres collègues éleveurs si vous êtes disponible à nous organiser une session.
RépondreSupprimerBonjour. Message bien reçu. C'est possible. Appelez le coordonnateur de la formation à ce numéro : 70223003. Dr Kiendrebeogo Timbilfou. Merxi pour l'intérêt.
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