Le jeudi 02 juin 2022, est intervenu le lancement de la 13ème édition de la foire aux semences de variétés améliorées de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA). Cette édition est placée sous le haut patronage de S.E.M le Premier Ministre, Albert Ouédraogo, la présidence du Ministre de l'Enseignement Supérieur de la Recherche et de l'Innovation, le Pr Fréderic Ouattara et les parrainages des Ministres en charge de l'Agriculture et du Commerce.
Avec pour thème : " Quelles stratégies pour une contribution efficiente des semences améliorées à la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le contexte de crise sécuritaire ? ", cette édition s’inscrit dans une dynamique ou notre pays fait face à une crise sécuritaire. De nos jours, la recherche et l’innovation font partie des leviers essentiels pour la transformation structurelle de l’économie de notre pays. En effet, ce n’est un secret pour personne, elles occupent une place importante dans les stratégies de développement. Selon le Directeur de cabinet du Ministère en charge de l’agriculture, Mr Karim Konseimbo, représentant les parrains, les productions agro sylvo pastorales contribuent de manière significative à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à l’accroissement des revenus des ménages et à la création de recette d’exploitation au profit de l’économie nationale.
Mr Karim Konseimbo, représentant des parrains
Pourtant, nombreux sont les défis auxquels font face les pays en développement et le Burkina Faso n’est pas reste. Au nombre de ces contraintes, la variabilité et le changement climatiques, l’insécurité due aux attaques terroristes, la dégradation des ressources naturelles, les dégâts liés aux bio-agresseurs, les pertes post- récoltes, le déficit fourrager, la persistance de certaines pathologies animales et la faible intensification et productivité des systèmes de production. « Depuis 2015, la crise sécuritaire inhérente à l’extrémisme violent a entrainé plus de 1 800 000 personnes déplacées internes. Les conséquences directes et indirectes de cette insécurité sont entre autres le ralentissement des activités économiques ainsi que la baisse des productions agro-sylvo-pastorales, halieutiques et fauniques », a laissé entendre le Ministre en charge de la recherche et de l’innovation, le Pr Fréderic Ouattara. Il est indispensable de trouver des voies de recours, afin d’atténuer les conséquences liées à ces contraintes. La recherche se doit de mettre à la disposition du Ministère en charge de l’Agriculture des semences de variétés homologuées.
le Pr
Fréderic Ouattara, Ministre en charge
de la recherche et de l’innovation
Une foire pour mieux rapprocher les semences des agriculteurs ...
L’INERA qui est l‘un des quatre instituts spécialisés du Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST), déploie de nombreux efforts pour générer des technologies afin de les mettre à l’échelle. « Malheureusement, force est de constater que la productivité agricole dans notre pays reste faible », selon le Directeur de l’INERA, le Dr Hamidou Traoré. « Cela est dû au faible taux d’utilisation des technologies, particulièrement les variétés de semences améliorées », a –t-il ajouté.
En effet, l’amélioration de
la productivité agricole ne peut se faire sans l’utilisation à grande échelle
de semences améliorées avec à la clé, les bonnes pratiques agricoles. C’est
pourquoi, l’organisation annuelle de la Foire aux semences de variétés
améliorées de plantes fait partie des engagements de la convention cadre signée
entre le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation
(MESRI) et le celui de l’Agriculture, des Ressources
Animales et Halieutiques (MARAH). Elle a pour but d'inciter les producteurs à utiliser davantage les semences de variétés améliorées et de qualité.
Le Dr Hamidou Traoré, Directeur de l'INERA
L’innovation de la présente édition c’est la remise de kits de semences maraîchères aux personnes déplacées internes, avec l’appui de World Vegetable Center, le Centre Mondial des Légumes, à travers sa représentation basée au Mali. Aux dires du Pr Fréderic Ouattara, ce sont 11 000 kits qui ont été remis à chaque déplacé interne afin qu’il puisse s’en servir et produire de telle sorte à figurer normalement dans la société. « Il s’agit aussi de leurs permettre, en cas de retour chez eux, d’avoir des variétés qui sont adaptées au cycle court afin d’avoir une bonne nutrition », a dit le Pr Ouattara.
Une autre activité de cette foire, c’est l’organisation d’un panel sur la contribution des semences maraîchères à la sécurité alimentaire des personnes déplacées internes, en lien avec le thème de l’édition de 2022.
Remise de kits de semences maraîchères aux PDI
Avis de quelques citoyens ...
L’INERA compte, en plus du Centre de Recherche Environnementales, Agricoles et de Formation, (CRREAF) de Kamboinsè, cinq directions régionales de recherches environnementales et agricoles (DRREA), huit stations de recherches et plusieurs antennes de recherches. Ce sont plus de 300 semences de variétés améliorées de plantes qui sortent de ces structures déconcentrées pour le monde agricole.
Ce n’est un secret pour personne, la semence contribue à près de 40 % pour l’augmentation de la productivité agricole. Et la préoccupation de tout producteur est d’atteindre une bonne productivité. C’est donc pour résoudre les préoccupations du secteur agricole que l’INERA déploie les moyens pour mettre à la disposition des producteurs, des semences de qualité.
Mr Nazaire Diyouba est fonctionnaire et agriculteur. Il a effectué le déplacement de l’INERA pour acheter un certain nombre de semences comme le maïs Barka, du Haricot, du Sorgho blanc, de l’arachide, des pieds de citronniers, d’orangers et de tangelo. Il dit être satisfait car il y a trouvé tout ce qu’il cherchait. « Le seul bémol, c’est que c’est un peu cher pour un pays qui traverse à la fois une crise sécuritaire et la vie chère. Normalement comme c’est une structure étatique, les choses devraient être relativement moins chères pour permettre aux populations de pouvoir pratiquer l’agriculture », at-il souligné. Pour lui, l’Etat devrait travailler à ce que les coûts des semences baissent afin que la population qui est majoritairement agricole puisse les acquérir pour pouvoir quitter dans l’utilisation des semences ancestrales et mieux produire. A l’endroit de l’INERA, Mr Nazaire Diyouba a émis le souhait que pour les prochaines éditions, toute la chaine de valeur de production puisse être représentée. « Normalement on devrait retrouver aussi les engrais, la mécanisation agricole, etc., à cette foire », a –t-il ajouté.
Mr Nazaire Diyouba, fonctionnaire et producteur
Un autre participant qui n’a pas voulu donner son nom, a lui pris des semences de Niébé Nerwaya pour dit-il, aller essayer. « J’ai pris cette variété à cause de sa précocité. En plus, on m’a dit que je pourrai utiliser les feuilles pour nourrir les animaux », a-t-il lâché.
En attendant la fin de la saison, pour savoir si les attentes des uns et des autres ont été comblées, il faut reconnaître que grâce à l’organisation de ces foires, tous les résultats de recherches agricoles sortent des laboratoires pour améliorer les conditions de vie des populations.
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