Les 11 et 12 mai 2022, une dizaine d’agents des Directions Régionales en charge de l’Agriculture se sont formés sur la gestion intégrée de la cochenille farineuse du papayer (Paracoccus marginatus). Organisée par les chercheurs de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA) et de la Direction de la Protection des Végétaux et du Conditionnement (DPVC), la session de formation tenue à Sapouy, était placée sous la présidence du Directeur Provincial de l’Agriculture du Ziro, M. Hamadou Lingani.
Former ces acteurs de terrain sur l’itinéraire technique de production, la gestion intégrée de la cochenille farineuse, la reconnaissance de certaines maladies du papayer et de leur gestion ainsi que l’utilisation sécurisée des pesticides, c’était l’objectif visé par l’organisation de cet atelier au profit de 17 agents, dont 7 de la province du Kadiogo et 10 de la province du Ziro. Il a été organisé par l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), représenté par le chef de Programme Cultures Maraîchères et Fruitières, le Dr Karim Nébié, en collaboration avec la Direction de la Protection des Végétaux et du Conditionnement (DPVC), représenté par M. Lucien Savadogo.
De la famille des Caricacées, le papayer, est une plante tropicale arborescente originaire d’Amérique centrale et du Sud. Il joue un rôle important aussi bien dans l’alimentation humaine que dans la médecine.
La
consommation de ses fruits facilite la digestion et constitue une importante
source de vitamine (A, B et C). La papaye est beaucoup consommée comme dessert au
cours des repas mais aussi en jus, confiture et purée après transformation.
Sur le plan médicinal, le fruit immature de
la papaye intervient dans le traitement des troubles gastro-intestinaux et
diverses affections cutanées. Les graines sont
des vermifuges. Les feuilles en infusion traitent le paludisme, chauffées
et appliquées sur les zones articulaires atténuent
les douleurs. Les racines sont de véritables vermifuges et interviennent dans le traitement de la dysenterie, le
panaris et le rhumatisme. Son latex a une propriété hémostatique, coagulante et cicatrisante.
Au Burkina Faso, la filière se démarque des autres productions fruitières avec plus de 1000 ha de superficie exploitée en moyenne chaque année autour des périmètres irrigués. C’est aussi près de 33 000 tonnes de production par an, selon les chiffres de la Direction des Filières de la Direction Générale des Productions Végétales.
La cochenille farineuse, ce nuisible émergent du papayer…
Découverte au Burkina Faso en 2013, sur la Station de Recherche de Farako-Bâ, la cochenille farineuse (Paracoccus marginatus) a été signalée depuis 2009 au Ghana. Selon le Dr Karim Nébié, « ce ravageur est d’origine Mexicaine. Il aurait été introduit dans les autres pays à partir des échanges de matériels végétaux infestés ». C’est un insecte en forme de coques, piqueur-suceur de sève qui infeste les feuilles, les fleurs, les fruits ainsi que les troncs. Ses dégâts se traduisent par un dépérissement des organes atteints à cause de l’action mécanique du rostre et au prélèvement de sève. Sa présence sur les fruits du papayer entraîne l’apparition et le développement de la fumagine sur du miellat qu’il sécrète, entraînant une réduction de la valeur marchande des papayes. Des contraintes qui ont interpellé les chercheurs qui ont décidé de prendre le problème à bras le corps.
Donner à la filière papaye son lustre d’antan !
C’est fort du fait que la production de papaye peut permettre aux producteurs de sortir de la pauvreté que les chercheurs de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA) en collaboration avec les agents de la Direction de la Protection des Végétaux et du Conditionnement (DPVC) ont voulu renforcer les capacités des agents d’encadrement en contact avec les producteurs à la gestion durable de la cochenille farineuse du papayer (Paracoccus marginatus).
Au premier jour de la formation, les apprenants ont eu droit à toute une panoplie de modules qui leur ont permis d’en apprendre plus sur l’itinéraire technique de production du papayer, la gestion intégrée de la cochenille farineuse du papayer, la reconnaissance de certaines maladies du papayer et leur gestion ainsi que l’utilisation sécurisée des pesticides.Les participants pendant la séance théorique en salle ! |
Au jour 2, formateurs et apprenants ont pris d’assaut un verger de papayer de la localité afin de pouvoir toucher du doigt les réalités des leçons du jour précédent. Ce fut un cas pratique où chacun a pu comprendre la nécessité de cette lutte, au vu de la multitude d’exemples trouvés sur place en termes de cochenilles farineuses et bien d’autres nuisibles comme les nématodes et maladies bactériennes et fongiques.
Rappelons que ces agents ainsi formés se chargeront plus tard de former les producteurs de papayer de leurs localités.
Cette session qui vient comme une bouée de sauvetage pour la filière papaye a été possible grâce au projet Laboratoire d’innovation des menaces présentes et émergentes des cultures de Feed the Future-USAID en collaboration avec l’Université de Pennsylvania State des USA.
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