Dans
l’optique d’améliorer la performance de la chaîne de valeur du lait local en Afrique afin de répondre à la
demande croissante en produits laitiers , la Direction Régionale de Recherches
Environnementales et Agricoles de l’Ouest
(DRREA-O) à travers son Programme de recherche sur la Gestion des Ressources Naturelles
et les Systèmes de Production (GRN/SP) met en œuvre un projet en la matière
dénommé Africa Milk . C’est dans ce cadre qu’à la suite de celui de Banfora qui
a eu lieu le samedi 13 juin, un atelier de restitution et de perspectives a été
organisé le jeudi 18 juin 2020, dans la salle de réunion de la Direction
Régionale des Ressources Animales et Halieutiques (DRRAH) des Hauts Bassins.
Placé
sous la présidence du DR/RAH, Mr Seydou
Koanda, avec la présence de la présidente de la coopérative NEEMA, Mme Madeleine Diallo et le chef de
programme GRN/SP-Ouest, Dr Souleymane
Ouédraogo, il a réuni les représentants des différents acteurs de la chaîne
de valeur lait local du bassin laitier de Bobo-Dioulasso.
L’objectif
était de faire une restitution des résultats des études réalisées au cours de
l’année précédente et introduire les processus de Co-conception d’innovation à
réaliser dans le cadre du projet-Africa-Milk durant l’année en cours.
A
l’ouverture de l’atelier, M. Koanda a saisie l’occasion pour souhaiter la
bienvenue aux participants, avant de féliciter les acteurs du projet pour l’initiative.
Une filière confrontée
à d’énormes difficultés
Lors
de sa présentation, Dr Tionyélé Fayama, sociologue à l’INERA
Farako-Bâ, a indiqué que la chaîne de valeur lait local est confrontée à de
nombreuses difficultés parmi lesquelles on peut citer l’insécurité dans sa
collecte, la saisonnalité de la production, l’inaccessibilité des zones de
production, la faiblesse de la production, la qualité médiocre du lait,
l’inadaptation de l’équipement de production du lait, la conservation du lait,
etc.
En
vue d’apporter des propositions de solutions durables à ces contraintes, le
Projet Africa-Milk se propose d’étudier et de promouvoir un processus
d'innovation basé sur la Co-conception, avec un accent particulier sur les
producteurs et les laiteries comme acteurs clés. Cela devrait permettre d’améliorer
un tant soit peu la production laitière et sécuriser l’approvisionnement en
lait local des laiteries.
Photo de groupe avec les acteurs de la filière lait de Bobo-Dioulasso |
Un cadre de
propositions de solution
Cet
atelier était donc le lieu de faire des suggestions. Parmi elles, il y a la
multiplication des formations sur la production fourragère, l’amélioration des
techniques de stockage du fourrage, de la composition alimentaire des vaches,
de la santé animale et du suivi sanitaire. En plus de cela, il faudrait entre
autres, améliorer le prix de vente du lait, sensibiliser les agriculteurs
sur l’occupation des pistes de centre de collecte de lait, planifier et relier
chaque centre de collecte et chaque unité de transformation de lait, doter les laiteries
de moyens de déplacement adaptés pour qu’elles puissent chercher du lait dans
les centres de collectes, soutenir les activités de promotion du lait local,
etc.
Le
cadre idéal pour mener la réflexion et tester des solutions innovantes qui sied
aux yeux des acteurs est celui d’une plateforme d’innovation multi-acteurs sur
le lait. Cette plateforme devrait regrouper l’ensemble des acteurs de chaine de valeur à l’échelle du bassin laitier
de Bobo-Dioulasso. Cette décision a été éclairée par l’expertise de Mr Baba OUATTARA, chercheur à l’INERA, qui
a présenté les différences structurelles et fonctionnelles entre un cadre de
concertation et une plateforme d’innovation.
L’atelier
a été également l’occasion d’un passage important dans le processus de co-conception
des innovations technologiques basées sur les cultures fourragères en vue
d’améliorer l’alimentation des vaches laitières et partant la production de
lait local.
En
effet partant des résultats du test d’une douzaine de variétés fourragères par
plus de 300 producteurs au cours de la campagne passée, le choix de quatre
variétés présentant les meilleures potentialités et s’intégrant bien dans les
systèmes de cultures des producteurs a été fait.
Quant
aux échanges dirigés par Etienne Sodré et Dr Souleymane Ouédraogo, tous
chercheurs à l’INERA, elles ont permis aux acteurs de retenir les variétés de
maïs Espoir, de niébé KVX 745-11p, de Mucuna
pruriens deringiana et le Brachiaria ruziziensis.
La
prise en compte des différentes suggestions et des recommandations et la
recherche de solutions innovantes dans une démarche inclusive est une base
réelle de l’amélioration de la chaîne de valeur lait en particulier et des conditions de vie des
acteurs en général, cheval de bataille du projet Africa-Milk.
En
rappel, le projet Africa-Milk qui regroupe 4 pays à savoir le Burkina Faso, le
Sénégal, le Kenya et Madagascar a pour objectif de concevoir et mettre en œuvre
des innovations techniques et organisationnelles visant à sécuriser
l’approvisionnement en lait. Il est prévu pour durer 3 ans.
Arianne Koutiebou, Stagiaire en Communication
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