La
session de formation sur les techniques de production in vivo de plants sains
de bananier et les méthodes de gestion des bioagresseurs qui s’est tenu du 10
au 14 mars 2020, a concerné une quarantaine de participants composés de
pépiniéristes et producteurs membres de la Table Filière Banane (TBF) des
régions des Hauts-Bassins, de la Boucle du Mouhoun, du Sud-ouest et de l’Est,
d’agents d’agriculture et de techniciens de l’Institut de l’Environnement et de
Recherches Agricoles (INERA). C’était sous la présidence du Directeur Régional
de Recherches Environnementales et Agricoles de l’Ouest (DRREA-O), M. Vincent
Dao.
Cet atelier qui entre dans le cadre de la mise
en œuvre du projet « Production et Diffusion Participatives de Plants Sains de
Bananiers par des techniques innovantes (PDI-PSAB) », financé par le Fond
National de la Recherche et de l’Innovation pour le Développement (FONRID), est
une première du genre depuis le lancement du projet en 2018.
Le
PDI-PSAB est coordonné par le Dr Drissa SEREME de l’Institut de l’Environnement
et de Recherches Agricoles. « Il permettra à terme, de relancer la
filière banane au regard de l’importance de la culture qui n’est plus à
démontrer du point de vue de sa contribution dans l’alimentation, la nutrition,
mais également dans l’amélioration des revenus des producteurs et de toute la
communauté », a dit le coordonnateur.
Cette session a connu la participation de DrSiaka TRAORE, chercheur phytopathologiste au Centre National de Recherche
Agronomique (CNRA) Côte d’Ivoire et responsable de la production de vivo-plants
de bananiers. Pour ce dernier, pour avoir des plants sains, il faut avoir des
souches saines. « Si votre souche mère est virosée, votre plante sera
virosé », a-t-il lancé. D’où l’importance de cet atelier qui s’est
déroulé en deux phases : une phase théorique sur les bonnes pratiques de
production et de gestion des nuisibles du bananier et une phase pratique sur
les techniques de production des vivo plants respectivement par les techniques
de Plants issus de Fragment de tige (PIF) et Multiplication sur Souches
Décortiquées (MSD). Cette dernière a connu la
participation d’une équipe pluridisciplinaire, composée de spécialistes en
virologie, en bactériologie, en mycologie, en nématologie et en entomologie.
« Contrairement aux autres techniques de production de plants sains
telle que la culture in vitro, les vivo-méthodes qui ont été enseignés aux
participants se caractérisent par un faible coût de production et ne
nécessitent pas d’infrastructures complexes, spécifiques. Ils sont facilement
réalisables par tout producteur formé car ne demandant pas une grande
technicité » à expliquer Dr SEREME.
Tout
comme le formateur, le Dr Siaka TRAORE, le Dr Drissa SEREME estime que face à
cette menace des bioagresseurs qui réduit considérablement la production, il
est nécessaire d’utiliser des plants sains. « Cet atelier permettra donc
de valoriser les résultats de recherche engrangés par le PDI-PSAB auprès des
acteurs », a-t-il laissé entendre.
Pour
le représentant des producteurs, Mr Inoussa KABRE, c’est une initiative à
saluer à sa juste valeur. « Elle
nous permettra de maitriser les bonnes techniques de production de la banane.
Avant, on utilisait des rejets issus de vieux plants infectés par des
maladies », a dit Mr KABRE.
Les
acquis de cette formation feront l’objet de partage avec les producteurs
n’ayant pas participés afin qu’ils puissent améliorer leur production.
Aperçu
sur la filière banane au Burkina Faso
En
rappel, la filière banane contribue à lutter contre l’insécurité alimentaire et
nutritionnelle et le chômage. En guise d’exemple, de 2007 à 2019, la production
de banane est passée de 13 000 tonnes à 140 000 tonnes avec respectivement un
chiffre d’affaires de 1,68 milliards à plus de 40 milliards de FCFA selon la
TBF. Malheureusement, cette culture est sujette à une diversité de
bioagresseurs dont les nématodes, les champignons, les bactéries, les virus et
les insectes ravageurs, qui lui causent des dégâts allant de 20% à la
destruction totale de la bananeraie. En effet, la production actuelle de banane
au Burkina Faso est assurée par des rejets et/ou plants issus des pieds de
bananier introduits depuis 1976 et par des introductions de plants par des
producteurs à partir des pays voisins. Cet état de fait ne fait que propager
les pathogènes d’année en année dans les bananeraies avec pour conséquence la
baisse drastique des rendements.
C’est
pour trouver une alternative que le projet « Production et Diffusion
Participatives de Plants Sains de Bananiers par des techniques
innovantes », (PDI-PSAB) a été initié.
Avec pour objectif d’améliorer la
productivité de la banane au Burkina Faso à travers la production et
l’utilisation de plants sains. Il vise à introduire du matériel végétal sain issu de la culture in vitro
à partir desquels des vivo plants seront produits en masse et diffusés dans les
principales zones de production.
Quelques temps forts
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