Un
des principaux parasites est le Striga, une mauvaise herbe qui suce le jus et
les nutriments des plantes de céréales et qui cause des pertes énormes en
rendement. Mr Adama Sanou, ingénieur de recherche, Malherbologue
au sein de l’Institut de l'Environnement et de Recherches Agricoes, INERA, défini le Striga comme une plante hémiparasite des
céréales dont le sorgho, le mil, le maïs et le riz pluvial.
Striga hermonthica (Del.) Benth. ou Striga senegalensis Benth. Appartient
à l’ordre des Tubiflorae et à la famille des Scrophulariaceae. La famille des Scrophulariaceae est cosmopolite et compte environ 250 genres et
5 000 espèces. Parmi celles-ci, se distinguent les autotrophes et les
hétérotrophes (parasites) (Parker et Riches, 1993) dont S. hermonthica.) Le Striga est
connu dans les pays sahéliens sous différents noms locaux : Dô chez les Dogon au Mali, Ndoukhom chez les Ouolof au Sénégal, Sègin, Wamblé, Wango respectivement
chez les Dioula, les Dagara et les Mossi du Burkina Faso (Dembélé et al., 1994).
Le Striga, un danger pour les cultures !
Une seule plante
de Striga peut produire des centaines de milliers de graines. Les graines sont
si minuscules que la plupart des paysans ne savent pas qu’il s’agit de graines.
Elles ressemblent plutôt à de la poussière noire. Mais ne vous laissez pas
tromper.
Le Striga a des
fleurs violettes ou blanches qui donnent beaucoup de petites graines. Cette
petite herbe, connue des paysans, est mauvaise pour le mil ou le maïs.
Lorsqu’il pousse dans un champ, les récoltes deviennent moins bonnes.
Les graines de Striga
germent en général dès la première quinzaine du début de la saison pluvieuse.
Il commence par envoyer des racines vers les pieds de mil, de maïs, de sorgho,
c’est selon, qui sont tout près. Une fois ces racines dans celle de ces
céréales, le Striga se nourrit de leur sève. Ce n’est qu’après plusieurs semaines
que la tête de la plante de Striga va sortir sa tête de la surface de la terre.
Il peut alors se nourrir seul. Cependant, il continu à se servir du mil, du
maïs ou du sorgho pour s’alimenter. « Cela se passe en deux phases parasitaires »,
selon le Malherbologue. « Une première phase ou sont
parasitisme est total et une deuxième phase ou son alimentation dépend
partiellement de la plante hôte », a-t-il laissé entendre.
C’est une
situation qui empêchera ces plantes de pousser et produire comme il se doit.
Le Striga est la contrainte biotique
majeure du sorgho et les pertes causées en termes de production sont estimées à
7 milliards de dollars américain en Afrique (Sauerborn, 1991).
Comment lutter contre le Striga ?
La lutte contre
le Striga est très difficile. Mais ce n’est pas pour autant une raison pour baisser
les bras. Voici quelques petites choses à faire pour y faire face ou du
moins diminuer son ampleur :
-
Cultiver des variétés de mil, de maïs ou
de sorgho qui lui résistent,
-
Bien nourrir nos cultures avec des
engrais organiques (compost, fumier) pour qu’elles soient plus fortes,
-
Pratiquer une rotation de cultures (céréales
– légumineuses, coton, sésame, etc.) dans nos champs chaque année,
-
Arracher le Striga présent dans le champ
(au moins 3 fois dans le mois). Ainsi, le Striga aura moins de temps pour faire
des graines. Notez qu’un champ
régulièrement nettoyé et sarclé à moins de Striga.
« Les
moyens de luttes préventives et curatives contre le Striga sont nombreux »,
nous dira Monsieur Sanou Adama. Mais,
renchérira-t-il, « ils
ne sont efficaces que lorsqu’ils sont appliqués en synergie : c’est ce
qu’on appelle la lutte intégrée. Il s’agit des combinaisons de luttes
agronomiques + génétiques + chimiques + biologiques ».
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