Dans le cadre des activités du projet « Mise en valeur des terres salées pour contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations vulnérables dans le contexte des changements climatiques en Afrique de l’Ouest (Burkina Faso et Sénégal) », les producteurs et les agents d’appui conseils ont bénéficié d’une formation. C’était, les 26 et 27 octobre 2022 dernier, dans la salle de conférence de la chambre de commerce et d’industrie de Banfora.
C’est une quarantaine de participants, composés d’agents d’appui-conseil et de producteurs venus de la Vallée du Sourou, de Karfiguela, de Sourou Pôle, ainsi que des Directions Provinciales de l’Agriculture et des Ressources Halieutiques de la Comoé et de la Léraba qui ont pris part à cette session de formation.
Elle avait pour objectif de renforcer les capacités techniques des agents d’appui conseils et des producteurs de riz en vue de mettre à niveau les connaissances techniques relatives à la salinisation des terres rizicoles, notamment sur les causes et la reconnaissance des symptômes de salinité sur le riz ainsi que les méthodes approuvées de récupération des terres salées, avec des innovations technologiques.
La salinité des sols peut être définie comme une accumulation de sel soluble dans le sol à un niveau dommageable aux cultures : potassium, calcium, sulfates, chlorures, carbonates, bicarbonates.
C’est l’un des plus grands défis mondiaux dans les régions arides et sémi-arides. « C’est une contrainte environnementale majeur qui limite la productivité agricole dans le monde et particulièrement dans les régions arides et semi-arides. Elle affecte 25 % des terres agricoles dans le monde avec 1,5 milliard de personnes affectées dans le monde », selon le Dr Pouloma Louis Yaméogo. Le problème est aussi sérieux que dans le monde, on dénombre environ 10 millions d’hectare affectés par an par la salinité.
Des facteurs favorisant la salinité des sols
La salinité des sols peut provenir des causes purement naturelles dont la comme les hausses composition de la roche mère, la proximité des eaux salées, le climat aride associé aux fortes évaporations.
Parallèlement, elle peut être induit par l’action de l'homme à travers les défaillances des systèmes d’irrigation empêchant le drainage des eaux, l’utilisation abusive d’engrais minéraux, etc.
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| La photo de famille des participants à cette session de formation |
Un fléau aux conséquences multiples et dommageables !
La salinisation des sols réduit considérablement la productivité agricole. En effet, en cas de salinisation des sols, l’une des conséquences est la mort des plantes due au stress osmotique dommageable pour la nutrition hydrique et minérale des cultures. De plus, il y a la dégradation des sols et la perte de fertilité et de structure du sol et la transformation de l’écosystème en terres arides. Enfin, il faut signaler qu’entre autres, la salinité des sols amène les producteurs à augmenter les doses de fertilisants, conduisant ces derniers à la pauvreté pour ceux qui peuvent se permettre d’exagérer dans l’utilisation des engrais, ou à l’abandon des terres, pour les moins nantis, comme ce fut le cas au Sourou dans les année 1990, selon le Dr Yaméogo.
Prendre le problème à bras le corps
La salinité des sols est devenue une cause importante de désertification et de dégradation silencieuse des sols, de l’agriculture et de la biodiversité. C’est une menace généralisée pour la structure et le fonctionnement écologique des zones.
Vu que le riz est une denrée stratégique de nos jours afin de prévenir, voir s’adapter à la contrainte, très difficile à combattre. Dans la poursuivre de cet objectif, une équipe de chercheurs de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA) en collaboration avec l’Université Cheick Anta Diop de Dakar (UCAD) conduisent des activités sur la mise en valeur des terres salées afin de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations vulnérables. Ce projet a été financé (Vingt Six Million) tout d’abord pour une année (2018) par le Fond National de la Recherche et de l’Innovation pour le Développement (FONRID) et la Direction du Financement de la Recherche Scientifique et du Développement Technologique (DFRSDT) du Sénégal avec l’accompagnement de l’Initiative des Organismes Subventionnaires de la Recherche Scientifique (IOSRS) par le biais de ACTS (African Center for Technologie Studies). Au vu des résultats obtenus lors de pour cette première phase, l’équipe a bénéficié d’un financement additionnel de Quinze Million par le Centre de Recherches pour le Développement International (CRDI) pour une période d’une année.
Le projet est coordonné par le Dr Poulouma Louis Yaméogo, chercheur au CNRST/INERA. Au nombre des activités conduites par le projet, un renforcement des capacités techniques des acteurs est plus que nécessaire. Cette formation est donc une aubaine pour l’ensemble des acteurs privilégiés du monde du développement que sont les producteurs, les encadreurs l’INERA de se rencontrer pour une synergie d’action : « Si nous ne sommes pas ensemble, si chacun est dans son coin pour travailler, rien ne va marcher », a dit le président de la cérémonie, le Dr Honoré Kam, Directeur Régional de Recherches Environnementales et Agricoles de la Boucle du Mouhoun.
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