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dimanche 20 mars 2022

Résilience entre élevage et changements climatiques : Les acteurs du projet CaSSECS ont tenu la 2ème réunion annuelle

 Avec pour objectif global de faire le point de l’état de mise en œuvre du projet à la date du 31 Décembre 2021, les acteurs du projet Séquestration de carbone et émission de gaz à effet de serre dans les écosystèmes (agro) sylvopastoraux des états Sahéliens du CILSS, CaSSECS, ont tenu leur deuxième réunion annuelle à Bobo-Dioulasso, du 14 au 17 mars 2022. Placée sous la présidence du Directeur de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), le Dr Hamidou Traoré, la rencontre a regroupé une centaine de personnes composées principalement de chercheurs intervenants dans le projet ainsi que des partenaires.

Étable du CIRDES acquis dans le cadre du projet CaSSECS

 

La présente réunion entre dans le cadre de la composante de coordination, dissémination, communication et suivi-évaluation, du projet CaSSECS, qui prévoit trois réunions annuelles dans les trois pays où sont principalement localisées ses activités. L’organisation de cette deuxième session qui incombe au Burkina Faso, se tient sous la direction de l’INERA en collaboration avec le Centre International de Recherches-Développement sur l’Elevage en zone Subhumide (CIRDES), avec l’appui de la Coordination du projet basé au Sénégal et fait partie du processus de planification annuelle des activités du projet qui vise à améliorer le processus de séquestration du carbone.

Ainsi, quatre jours durant, atelier, tables rondes et visites terrains étaient au programme pour cette réunion dont l’objectif était spécifiquement de faire le point de la mise en œuvre des activités, tâches et manips prévus dans le projet.

En atelier, il était question pour les participants, de présenter les progrès réalisés par les différentes équipes afin de leur permettre de les apprécier. Les tables rondes étaient l’occasion de faire des recommandations et suggestions pour l’atteinte des objectifs du projet. Quant à la visite terrain, elle avait pour but de permettre aux participants de toucher du doigt les activités déjà en cours.

Aux dires du Dr Hamidou Traoré, le CaSSECS est un projet transversal qui peut aider les producteurs à aller dans la résilience face aux effets du changement climatique, qui est reconnu au niveau mondial. « Le changement climatique impacte les agriculteurs et éleveurs des pays sahéliens, d’où l’importance de ce projet », a-t-il souligné.
 
Des essais de production de fourrage avec l'objectif d'augmenter le disponible fourrager  !

 

Comment résilier élevage et changements climatiques ?

Erosion, mesure du recouvrement de la végétation, production de gaz à effet de serre, désertification, recouvrement du sol par la végétation, etc. Le moins qu’on puisse dire c’est que l’élevage a des impacts sur l’environnement. Pour coordonnateur du projet CaSSECS, le Dr El Hadji Traoré, les ruminants sont considérés à tort ou à raison comme étant de grands pollueurs. Voilà donc une raison de plus de faire le bilan carbone des systèmes d’élevage agro pastoraux à travers l’élaboration de politiques d'élevage adaptées au Sahel. C’est du moins la conviction du coordonnateur quand il soutien : « Nous n’avons pas les moyens pour arrêter le changement climatique, mais nous avons les moyens et les connaissances pour nous adapter, être résilients et présents même si les choses changent ».

En termes d’acquis dans le cadre du projet, des expérimentations sont disponibles sur les stations de la Direction Régionale de Recherches Environnementales et Agricoles de l’Ouest, Farako-Bâ, DRREA-O et au CIRDES.

Ainsi, dans le cadre du projet CaSSECS, financé par l’Union Européenne et du projet Equip financé par la fondation Bill et Mélinda Gate, un dispositif dénommé GreenFeed System a été installé et les cages de digestibilité ont été rénové. Ces dispositifs permettront de mesurer le niveau d’ingestion, le niveau de digestibilité et la qualité nutritive de chaque espèce d’animaux. En claire, il s’agira de mesurer de manière direct, des émissions de gaz à effet de serre, notamment le méthane et le gaz carbonique sur les ruminants de race locale. « Et sur la base de ces données, nous allons développer des stratégies pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre dans le système d’élevage », a dit le Dr Nouhoun Zampaligré, point focal du projet CaSSECS au Burkina Faso.

Ce sont ces dispositifs dont l’importance n’est plus à démontrer qui ont fait l’objet de visites terrains au cours de la troisième journée de cette rencontre. « C’est une première en Afrique et cela grâce à l’appui du projet CaSSECS ainsi que d’autres partenaires », selon les propos du Dr Nouhoun Zampaligré. En plus, outre le labo NIRS des essais de production de fourrage ont également fait l’objet de visite par les participants. Ces essais ont été implanté, selon le point focal, dans le but de pouvoir augmenter le disponible fourrager et répondre un tant soit peu, à la problématique de l’alimentation des animaux.  Il faut signaler que grâce au projet CaSSECS, l’équipe de recherche a été renforcé.

Pour ce qui est des perspectives, l’équipe du projet prévoit dans le deuxième volet, des essais en milieu paysan. La manœuvre consistera alors à aller vers les producteurs/éleveurs, à se familiariser avec leurs pratiques paysannes afin de les comprendre avant de leur proposer des pratiques beaucoup plus susceptibles à diminuer les effets des changements climatiques sur les productions et améliorer leurs systèmes de production.

 


 

CaSSECS, un consortium de plusieurs partenaires …

Le projet (CaSSECS) est Financé par l’Union Européenne dans le cadre de l’initiative DESIRA pour quatre ans (2020-2023). C’est un projet de recherche-action en partenariat qui vise à améliorer l’évaluation du bilan carbone des écosystèmes agrosylvopastoraux sahéliens afin de mieux quantifier leurs impacts sur le changement climatique.

Pour sa  mise  en  œuvre, un  consortium  constitué  de  dix -huit  partenaires est sollicité. Il s’agit du demandeur  principal qui est  l’Institut  Sénégalais  de  Recherches  Agricoles  (ISRA),  neuf  codemandeurs  que sont  le  Centre  de  Coopération  Internationale  en  Recherche  Agronomique  pour  le  Développement (CIRAD),  le  Centre  de  Suivi  Écologique  (CSE),  l’Université  Cheikh  Anta  Diop  de  Dakar  (UCAD),  le Centre Régional AGRHYMET, le Centre International de Recherche-Développement sur l’Élevage en zone Subhumide (CIRDES), l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), l’Institut de  Recherche  pour  le  Développement  (IRD),  l’Université  de  Copenhague  (UCPH),  l’Université catholique  de  Louvain  (UCL)  et  huit  associés  que  sont  respectivement  la  Direction  de  l’Élevage  du Ministère de l'Élevage et des Productions Animales du Sénégal,  l’Association pour la Promotion de l’Élevage  au  Sahel  et  en  Savane  (APESS),  l’Institut  National  de  Recherche  pour  l’Agriculture, l’Alimentation  et  l’Environnement  (INRAE),  l’Organisation  des  Nations  unies  pour  l’alimentation  et l’agriculture  (FAO),  le  Réseau  de Communication  sur  le  Pastoralisme  Antenne  de  l’Ouest  (RECOPA-Ouest),  l’Université  Toulouse  III  -  Paul  Sabatier,  le  Centre  National  de  la  Recherche  Scientifique (CNRS) et le Département de géographie physique et de science des écosystèmes de l’Université de Lund.

Le projet a un budget global de 5 millions d’euro pour une durée de 4 ans, de 2020 à 2023.
 

 

 

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