Les acteurs du projet 12 AP 2018 sur l’évaluation et la diffusion de paquets technologiques efficaces pour la récupération des manguiers affectés par le dépérissement au Burkina Faso ont procédé à la restitution des résultats du projet et par la même occasion, posé les bases des perspectives. C’était au cours d’un atelier tenu le vendredi 15 janvier 2021 à l’Ex. PV, sous la présidence du Directeur Régional de Recherches Environnementales et Agricoles de l’Ouest (DRREA-O), Mr Vincent DAO.
Trente (30) mois (de juin 2018 à décembre 2020), c’est le temps qu’a duré la mise en œuvre des activités du projet dont l’objectif était de « Sécuriser la production de la mangue à travers le développement de paquets technologiques de récupération des manguiers en cours de dépérissement au Burkina Faso ».
Financé par le Fond National de la Recherche et de l’Innovation pour le Développement, (FONRID), l’ensemble des activités menées sur ces trente mois ont permis i) d’approfondir les connaissances sur les agents pathogènes responsables du dépérissement à l’aide des tests moléculaires et du pouvoir pathogène des champignons déjà identifiés sur la base de leurs caractéristiques morphologiques ; ii) d’identifier des fongicides conventionnelles efficaces par l’évaluation de leur activité antifongique in vitro et in vivo sur les espèces ou association d’espèces de champignons ; iii) d’évaluer de façon participative, à travers des tests de démonstration, les paquets technologiques sur des sites où l’incidence du dépérissement est importante et retenir les plus efficaces ; iv) de renforcer les capacités des principaux acteurs de la filière sur la gestion des nuisibles du manguier. Au terme de cette période, il convient de diffuser et de valoriser les résultats obtenus et jeter les bases des perspectives.
Le but de cet atelier était donc de restituer l’ensemble des activités menées dans le cadre du projet, et faire des propositions de perspectives en vue de diffuser et pérenniser les acquis du projet.
Quelles sont les causes de la maladie du dépérissement du manguier ?
La mangue est la première culture fruitière du Burkina avec plus de 15.000 producteurs. Les zones de cultures sont principalement : les Hauts-Bassins, les Cascades, le Centre-Ouest et le Centre Sud. Mais la filière rencontre de nombreuses contraintes parmi lesquelles on peut citer les maladies comme l’anthracnose, la bactériose et le dépérissement ou dessèchement. Cette dernière a été signalée en 2014-2015 dans toutes les zones de production et dans la sous-région. Le dépérissement est l’une des contraintes majeures de la filière en ce sens « qu’il n’y a pas de mangue s’il n’y a pas de manguier », selon le Dr Issa WONNI, coordonnateur du projet 12 AP 2018. Le problème du dépérissement devait donc être pris au sérieux, pour redonner le sourire à ces producteurs qui étaient en proie au désespoir.
D’entrée de jeu, les spéculations allaient bon train chez les producteurs quant à l’origine de ce fléau. Les études préliminaires avaient permis de collecter et d’isoler plusieurs champignons associés aux symptômes observés. Mais l’agent pathogène du dépérissement du manguier qui est la cause de ce fléau est un champignon nommé Lasiodiplodia theobromae.
D’autres facteurs secondaires dont la baisse de la nappe phréatique, la mauvaise alimentation en eau et fertilisants affaiblissent le manguier et l’exposent aux termites en le rendant sensible aux champignons. Le dessèchement est l’une des maladies les plus dommageables pour le manguier.
Il se traduit par un dessèchement total ou partiel de l'arbre. La maladie en elle-même évolue en quatre étapes. Il s’agit de :
- L’apparition de nécroses rouges-briques sur les feuilles ;
- Le flétrissement et le dessèchement des branches d’un côté de l’arbre qui, avec le temps envahit toute la canopée ;
- L’exsudation de gommes brunâtres sur les branches atteintes ainsi que les troncs ;
- Le dessèchement total de l’arbre en fonction de la sévérité de la maladie.
Des paquets technologiques ont pu être mise au point et testés dans des vergers témoins dans toutes les localités concernées. Ils ont fait leurs preuves et les producteurs de ces zones ont pu être formés sur les méthodes de récupération des manguiers en cours de dépérissement avec des documents à l’appui pour servir de repère.
De plus, plusieurs activités de diffusion ont été menées, notamment par des émissions et reportages (RFI, RTB), les réseaux sociaux (Blog, facebook, twitter, instagram et Youtube), où les documents peuvent y être téléchargés.
De la pérennisation des acquis engrangés !
Pour maintenir le cap sur la lutte contre ce phénomène, il faut prévoir des actions à mener dans le temps. Cet atelier de restitution vient donc pour faire des propositions de perspectives parmi lesquelles on peut noter la simplification de la technologie, la poursuite du renforcement des capacités des producteurs, la réalisation d’une étude sur l’adoption de la technologie, l’évaluation de la fumure organique et les pesticides biologiques, l’identification et l’évaluation des nématicides homologués, l’importation de nouvelles variétés de manguier du Brésil, etc.
Cela sera possible avec l’accompagnement des partenaires tels que l’Association Interprofessionnelle Mangue du Burkina (APROMAB), la Direction Générale des Productions Végétales (DGPV), l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), l’Université de Viscoa et l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA).
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