Le projet FONRID Anacarde (AP5-01) a organisé une série de formations sur la production de plants sains d’anacardiers au profit des pépiniéristes et des producteurs d’anacarde. Débutée le mardi 04 juillet 2020, ces séances qui se sont tenues en 4 sessions à Orodara dans le Kénédougou ont connues leur apothéose le jeudi 20 Août dernier.
La trentaine de producteurs et pépiniéristes venus principalement de Djigouera, de Kangala, de Samogohiri, de Mahon, de Diéri, de Orodara et de Kourinion, pour cette dernière séance, a procédé à la constitution d'un parc à bois d'anacardier à travers la plantation de 100 plants sains répartis en quatre accessions élites tolérantes aux agents pathogènes.
Avec cet exercice, il était surtout question de comprendre le processus de mise en terre des plants. Et Mr Traoré Moussa du Centre National des Semences Forestières (CNSF), qui a dirigé les travaux de semis, a saisie l’occasion pour expliquer les bonnes techniques, notamment comment creuser, à quelle profondeur et à quel diamètre, comment remettre la terre pour refermer le trou.
L’une des meilleures façons de s’assurer un bon déroulement de la croissance du verger est sa protection. Ainsi, à l'issue de l’opération de semis, des fils de fer barbelés et des brise-vents constitués d’Acacia nilotica ont été fixés aux alentours du parc à bois. Cela permettrait de le préserver contre d'éventuelles attaques d'animaux.
En effet, l’anacarde est le cinquième produit d’exportation du Burkina Faso après l’or, le coton, le sésame et le bétail/viande. En 2015, ses recettes d’exportations étaient estimées à environ 90 millions de Dollard US, selon certaines sources. Sa production annuelle varie entre 25 000 et 40 000 tonnes avec souvent des rendements estimés entre 300 à 400 kg/ha. La filière génère plus de 3000 emplois créés par les unités de transformation, notamment pour les femmes rurales. Cet état des faits, c’était sans compter sur l’émergence de la bactérie Xanthomonas citri pv. mangiferaeindicae, responsable de la maladie des taches noires de l’anacardier et du manguier au Burkina Faso et en Afrique de l’Ouest. C’est un nouveau fléau qui décime le secteur en termes de qualité de production et de sécurité pour l’approvisionnement des marchés africains et européens.
La méconnaissance de cette maladie par les producteurs et les pépiniéristes a vraisemblablement entraîné sa rapide dissémination à partir des plants malades. Les dégâts occasionnés par cette bactérie sont énormes et les conséquences sont drastiques. Face à ce constat, la mise en œuvre d’une stratégie de gestion intégrée de la bactérie s’est avérée nécessaire. Et le projet FONRID Anacarde est une aubaine pour les acteurs de la filière.
En rappel, le projet FONRID Anacarde est coordonné par le Dr Cyrille Zombré de l'INERA. Il est financé par le Fond National de la Recherche et de l’Innovation pour le Développement (FONRID). L’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA) est accompagné dans la mise en œuvre du projet par le Centre National des Semences Forestières (CNSF) ainsi que de l’Union Nationale des Producteurs d'Anacarde.
Les précédentes séances avaient porté sur la stérilisation du substrat nutritif et le semis, les organismes nuisibles des pépinières et des vergers d'anacardiers ainsi que les moyens de lutte utilisées contre ces nuisibles, et le greffage des plants d'anacardiers.
Au sortir de la session de mise en place du parc à bois, les participants, par la voix de Mr André Traoré, président de l’association des pépiniéristes de la province du Kénédougou, se sont dit mieux outillés sur les meilleures techniques de production des plants sains d’anacardier.
Osons donc croire que plus jamais la bactérie Xanthomonas citri pv. mangiferaeindicae ne sera un frein à l’émergence de la filière anacarde. En attendant, chacun a reçu de l’équipe du projet, une attestation de formation, preuve qu'il a suivi avec assiduité les différentes sessions de formation.
Les différentes étapes par séances
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