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mardi 28 octobre 2025

15ème FRSIT : Le pari gagné de l’ANVAR

 

Du 22 au 26 octobre 2025 dernier, est intervenu la 15ème édition du Forum National de la Recherche Scientifique et des Innovations Technologiques (FRSIT) à Ouagadougou. La cérémonie était placée sous le très haut patronage du président du Faso, le Capitaine Ibrahim TRAORE. Elle a connu la présence du Pr Adjima THIOMBIANO, Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et des ministres de l’AES, dont le Mali, pays invité d’honneur et du Togo.

Le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim TRAORE a patronné cette édition !

Placée sous le thème : « Quelles contributions des technologies, inventions et innovations dans un contexte de relance d’industrialisation au Burkina Faso ?», la 15e édition du Forum National de la Recherche Scientifique et des Innovations Technologiques (FRSIT), patronnée par son Excellence le Capitaine Ibrahim TRAORE, président du Faso, a connu une effervescence particulière. En effet, après 30 ans d’organisation, le patron de cette édition a annoncé dès l’ouverture, une innovation majeure. « 𝘕𝘰𝘶𝘴 𝘢𝘭𝘭𝘰𝘯𝘴 𝘮𝘶𝘭𝘵𝘪𝘱𝘭𝘪𝘦𝘳 𝘱𝘢𝘳 5, 𝘭𝘦𝘴 𝘱𝘳𝘪𝘹 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘭𝘦𝘴 𝘮𝘦𝘪𝘭𝘭𝘦𝘶𝘳𝘦𝘴 𝘪𝘯𝘷𝘦𝘯𝘵𝘪𝘰𝘯𝘴, à 𝘤𝘰𝘯𝘥𝘪𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘲𝘶𝘪𝘭 𝘺 𝘢𝘪𝘵 𝘥𝘦 𝘣𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘵𝘳𝘰𝘶𝘷𝘢𝘪𝘭𝘭𝘦𝘴 », a-t-il souligné, affirmant ainsi son engagement à soutenir la recherche et à faire du FRSIT un rendez-vous annuel.

De la matière il y en avait à ce FRSIT et le Président du Faso l’a reconnu. Il a, dans son intervention, salué le courage et le génie des acteurs de la recherche et les a appelés à croire en eux-mêmes et à créer pour le pays.  « 𝘚𝘰𝘺𝘦𝘻 𝘥𝘦𝘴 𝘤𝘩𝘦𝘳𝘤𝘩𝘦𝘶𝘳𝘴 𝘱𝘢𝘵𝘳𝘪𝘰𝘵𝘦𝘴. 𝘊𝘦𝘶𝘹 𝘲𝘶𝘪 𝘰𝘯𝘵 𝘶𝘯 𝘤𝘦𝘳𝘷𝘦𝘢𝘶 𝘣𝘪𝘦𝘯 𝘱𝘭𝘦𝘪𝘯 𝘦𝘵 𝘶𝘯 𝘤œ𝘶𝘳 𝘱𝘭𝘦𝘪𝘯 𝘥𝘦 𝘱𝘢𝘵𝘳𝘪𝘰𝘵𝘪𝘴𝘮𝘦. 𝘕𝘰𝘶𝘴 𝘷𝘰𝘶𝘴 𝘢𝘵𝘵𝘦𝘯𝘥𝘰𝘯𝘴 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘣â𝘵𝘪𝘳 𝘦𝘯𝘴𝘦𝘮𝘣𝘭𝘦 », a ajouté le chef de l’Etat. Toute chose qui a conduit le Ministre de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'innovation, le Pr Adjima THIOMBIANO, a exprimé sa gratitude avant de réaffirmer que les chercheurs burkinabè cherchent et trouvent. « 𝘊𝘦𝘴 𝘤𝘩𝘦𝘳𝘤𝘩𝘦𝘶𝘳𝘴 𝘴𝘰𝘯𝘵 𝘱𝘳ê𝘵𝘴 à 𝘳𝘦𝘭𝘦𝘷𝘦𝘳 𝘭𝘦𝘴 𝘥é𝘧𝘪𝘴 𝘥𝘶 𝘥é𝘷𝘦𝘭𝘰𝘱𝘱𝘦𝘮𝘦𝘯𝘵», -t-il soutenu.

Une vitrine dynamique de l’innovation scientifique et technologique au cœur du FRSIT…

Le FRSIT qui s’est tenu 5 jours durant, a tourné autour de trois axes que sont l’agriculture, l’industrie agroalimentaire et la santé. Il a réuni chercheurs, inventeurs, innovateurs, décideurs et partenaires autour de diverses activités :

-         -L’exposition des technologies, inventions et innovations, en lien avec le thème de l’édition ;

-        - La tenue des communications techniques, des panels de haut niveau dont celui des Ministres, autour des thématiques ciblées ;

-         -L’exposition des technologies innovantes ;

-         -La nuit de la valorisation pour primer les lauréats.

Présence remarquable d'un parterre de personnalités !

Présence remarquable de l’INERA…

Comme à l’accoutumée, l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), n’a pas monnayé sa présence. Il a occupé plusieurs stands d’exposition, à travers ses différents démembrements comme le Centre Régional d’Excellence en Fruits et Légumes (CRE-FL), la Station de Farako-Bâ, de Saria, de Banfora, de Niangoloko, le CRREA-F de Kamboinsè, etc. Dans ces stands, plusieurs technologies étaient présentées au public. Il s’agit entre autres, de la technologie MANGO PROTECT, Kamboudine, des semences de cultures maraîchères (échalotte, tomate, oignon, poivron, piment, gombo, etc.), de céréales (blé, maïs, riz, mil, sorgho, etc.).

Visite des Ministres de l'AES dans les stands de l'INERA !

La technologie "MANGO PROTECT" a séduit !

Interview avec le Dr Karim NEBIE au sujet de "MANGO PROTECT" !


Palmarès des prix

Dans son intervention, le chef de l’Etat dans avait encourager et inciter la jeunesse à se réveiller et à travailler en minimisant la distraction pour lutter contre le retard qu’accuse l’Afrique. Il a aussi incité les jeunes à creuser leur génie créateur pour trouver des idées innovatrices afin de développer le pays en limitant nos importations.  « 𝘐𝘭 𝘧𝘢𝘶𝘵 𝘲𝘶𝘰𝘯 𝘤𝘩𝘢𝘯𝘨𝘦 𝘥𝘦 𝘮𝘦𝘯𝘵𝘢𝘭𝘪𝘵é 𝘦𝘵 𝘤𝘦𝘴𝘵 𝘱𝘰𝘴𝘴𝘪𝘣𝘭𝘦, 𝘤𝘳𝘰𝘺𝘦𝘻 𝘦𝘯 𝘷𝘰𝘶𝘴, 𝘤𝘦𝘴𝘵 ç𝘢 𝘭𝘦 𝘱𝘳𝘦𝘮𝘪𝘦𝘳 𝘧𝘢𝘤𝘵𝘦𝘶𝘳, 𝘤𝘳𝘰𝘪𝘳𝘦 𝘦𝘯 𝘴𝘰𝘪 » a-t-il mentionné. Les idées novatrices, il y en a au Burkina Faso, si l’on se réfère aux différentes innovations primées lors de la nuit de la valorisation. En effet, les prix étaient subdivisés en deux groupes : les prix spéciaux des donateurs et les prix officiels de la présidence du Faso composés du BANGRE d’or (1er prix), du BANGRE d’argent (2e prix) et du BANGRE de bronze (3e prix).

BANGRE d’or (25 Millions de francs CFA) : M. Boubacar ZONGO pour sa technologie : « 𝐌𝐨𝐭𝐞𝐮𝐫 à 𝐬𝐲𝐧𝐞𝐫𝐠𝐢𝐞 𝐬𝐨𝐥𝐚𝐢𝐫𝐞 ». Ce prix lui donne droit à 25 millions de francs CFA.

BANGRE d’argent (15 millions de francs CFA) : Dr Mariam COULIBALY/DIAKITE pour sa technologie de « 𝐩𝐫𝐨𝐝𝐮𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐟𝐚𝐫𝐢𝐧𝐞 𝐩𝐚𝐧𝐢𝐟𝐢𝐚𝐛𝐥𝐞 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐩𝐚𝐢𝐧 à 𝐛𝐚𝐬𝐞 𝐝𝐞 𝐦𝐚𝐧𝐢𝐨𝐜 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐩𝐚𝐭𝐚𝐭𝐞 𝐝𝐨𝐮𝐜𝐞 à 𝐜𝐡𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐨𝐫𝐚𝐧𝐠𝐞 ».

BANGRE de bronze (10 millions de francs CFA) : M. Abdoul Karim COULIBALI pour sa technologie « 𝐓𝐫𝐚𝐜𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐓𝐑𝐈 𝐝𝐞 𝐂𝐓𝐄𝐂 ». 

En termes de prix spéciaux, l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA) repart également avec le 1er prix des communications agricoles, avec le Dr Karim NEBIE, avec son innovation pour la protection biologique des mangues contre les attaques des mouches des fruits par l’utilisation du biopesticide « 𝐌𝐚𝐧𝐠𝐨 𝐏𝐫𝐨𝐭𝐞𝐜𝐭 ». 

Une vue des prix officiels (les BANGRES) !


Le FRSIT, Brièvement…

Manifestation biennale visant à promouvoir les résultats de recherches faites par les chercheurs, les inventeurs et les innovateurs indépendants, le FRSIT a été créé en 1994, puis institutionnalisé par décret n 95-347/PRES/PM/MESSRS du 19 septembre 1995. Il est organisé tous les deux (02) ans par l’Agence Nationale de Valorisation des Résultats de la Recherche et des Innovations (ANVAR), sous la houlette du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, avec l’appui du Ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (MICA). A sa 2e édition en 1996, il a été initié des reconnaissances sous forme de prix pour les meilleurs résultats de recherche qui contribuent à la résolution des contraintes liées à l’agriculture, à la santé, à l’environnement, à la société, à l’économie, à l’énergie, etc.

De l'engouement dans nos stands !

Balkissa ZABRE, stagiaire


dimanche 12 octobre 2025

4ᵉ Journée Portes Ouvertes du PTIA de Farako-Bâ : La recherche agricole au service de la résilience alimentaire

Le jeudi 9 octobre 2025, le Centre Régional d’Excellence en Fruits et Légumes (CRE-FL) a organisé la 4 édition de la Journée Portes Ouvertes de son Parc des Technologies et Innovations Agricoles (PTIA). Le thème de cette édition était : « Quelles contributions des technologies et innovations de la recherche à l'amélioration de la résilience des acteurs du système alimentaire au Burkina Faso ? ». La cérémonie était placée sous le patronage de M. Prospère Zemba, Directeur Général des Productions Végétales (DGPV) et le parrainage de M. Salif Tentika, coordonnateur du Programme de Résilience des Systèmes Alimentaires au Burkina Faso (PRSA-BF). 

La photo de famille des participants après la cérémonie d'ouverture !

C’est sous la présidence de M. Prosper Zemba que cette journée a été organisé. Ce fut un cadre privilégié de valorisation des résultats de la recherche agricole, qui a réuni chercheurs, bénéficiaires du Programme de résilience du système alimentaire et ceux des projets commissionnés, étudiants, partenaires techniques et financiers autour d’un objectif commun : promouvoir les innovations développées et encourager leur appropriation par les acteurs du terrain. Dans son allocution, M. Zemba a souligné que les technologies présentées ne sont pas de simples prototypes, mais des solutions concrètes. « Elles permettront d’améliorer la productivité et la durabilité des exploitations agricoles, de renforcer la résilience des ménages face aux chocs climatiques et économiques, de créer des opportunités d’emploi pour les jeunes et les femmes et d’accroître la compétitivité des produits agricoles sur les marchés locaux et régionaux », a-t-il souligné. Il a par ailleurs invité les acteurs du monde agricole à s’approprier ces innovations comme leviers de transformation durable.‎ Pour le représentant du parrain, M. Savadogo Boureima, cette activité s’inscrit pleinement dans la mission du Programme de Résilience du Système Alimentaire (PRSA), qui intervient sur l’ensemble de la chaîne de valeur de la recherche agricole.


Le PTIA : un dispositif unique au service de l’innovation

 Le Parc comme un espace de démonstration et de diffusion des technologies agricoles. Selon le Dr Étienne Sodré, gestionnaire du parc, il regroupe une diversité d’innovations que sont entre autres, la pisciculture, les céréales (riz, maïs, sorgho, etc.), les cultures fourragères (Maralfalfa, Pois d’angole, etc.), les cultures à double usage pour les animaux et les hommes, les légumineuses (soja, niébé), les tubercules (manioc, patate douce à chair orange, Igname, Tarots, etc.), les cultures maraîchères (tomates, piments, échalotes, etc.), les technologies de gestion intégrée de la fertilité des sols (compost, co-compost, biochar, Nodumax, etc.), les technologies de gestion durable des ravageurs (compost bactéricide, bioinsecticides, etc.) etc.  Il est géré par le Centre Régional d’Excellence en Fruits et Légumes (CRE-FL), coordonné par le Dr Pierre Éric Sombié. Ce dernier a indiqué que le Centre travaille sur la chaîne de valeur fruits et légumes et bien d’autres spéculations. « Cette journée permet aux distributeurs, entrepreneurs et producteurs de découvrir les technologies développées par la recherche agricole, dans l’optique d’améliorer leurs pratiques et renforcer leur compétitivité », a-t-il signifié.

Une vue des participants à l'entrée du parc !

Satisfaction des bénéficiaires et perspectives…

Après la découverte de la panoplie de technologies présentes sur le parc, les participants ont exprimé leurs satisfactions pour l’initiative. Pour M. Sidibé Gaoussou, de la DGPV, cette visite leur a permis de découvrir une gamme très variée de spéculations. « Nous sommes pleinement satisfaits de cette visite », a-t-il ajouté.

‎Même son de cloche du côté des producteurs. M. Yarbanga Daouda, président de la Plateforme d’Innovation Bétails sur pieds, viande et peaux salut également l’initiative. « Nos chercheurs sont à pied d’œuvre pour améliorer nos productions. Ce que nous avons vu aujourd’hui contribuera fortement à l’autosuffisance alimentaire », a ajouté M. Yarbanga.

Les participants se sont appropriés les technologies présentes sur le parc !

Tables rondes et échanges pour développer des partenariats…

Après le terrain, les participants sont revenus en salle pour des sessions d’échanges à travers une table ronde. Une initiative qui a favorisé un dialogue direct et constructif, clarifiant ainsi les zones d’ombre existantes, afin que les chercheurs puissent apporter des réponses nécessaires à la compréhension. Cette étape était aussi et surtout, l’occasion pour les organisateurs, de développer des partenariats avec les acteurs présents. Il sera bientôt question donc de fournir les technologies demandées par ces derniers, en fonction de leurs préférences.

‎Cette 4ᵉ Journée Portes Ouvertes du PTIA de Farako-Bâ a réaffirmé le rôle central de la recherche agricole dans la construction d’un système alimentaire résilient au Burkina Faso. Les technologies et innovations présentées constituent des solutions concrètes, prêtes à être adoptées et diffusées à grande échelle. Elles traduisent l’engagement collectif des institutions, des partenaires et des producteurs pour une agriculture durable, inclusive et compétitive.

‎Elle a été possible, grâce à l’accompagnement de partenaires que le Directeur de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), le Dr Drissa Sérémé n’a pas manqué de saluer. « Nous ne pouvons que remercier le Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement (CORAF), le PRSA-BF, le FRSP, l’INERA, le Projet SafeVeg et la Société Semences Africaines Fortes (SEMAFORT) et l’Institut de Recherches en Sciences Appliquées et Technologies (IRSAT), qui contribuent activement au développement du Parc », a renchéri le Dr Sérémé.

En effet, les PTIA ont été mise en œuvre dans le cadre des Programmes Hub de coordination de la recherche, de l’innovation et du conseil agricole (iREACH), de mise à l’échelle des Technologies et Innovations Agricoles pour l’Accroissement de la Résilience des Systèmes de Production et des Exploitations Familiales en Afrique de l’Ouest et du Centre (TARSPro) et du Programme de Résilience du Système Alimentaire en Afrique de l’Ouest (PRSA). 

Des expositions à l'appui pour le bonheur des visiteurs !


Zio Damien,
Stagiaire en Communication


vendredi 25 avril 2025

Lutte contre les Mouches des fruits : Les facilitateurs à l’école des champs écoles producteurs

Le Centre Ecologique Albert Schweitzer (CEAS Burkina) en collaboration avec le Centre Régional d’Excellence en Fruits et Légumes (CRE-FL) de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA) a organisé un atelier au profit d’une trentaine de participants composés d’agents d’agriculture, d’animateurs endogènes, de coopératives de producteurs de mangues, des techniciens et des doctorantes du projet commis aux tâches de facilitateurs auprès des producteurs. C’était du 14 au 19 avril 2025 à Banfora. 

Les facilitateurs pendant les exercices de manip !

Avec  pour objectif de former les facilitateurs sur les techniques d’animation des champs écoles  producteurs des vergers de mangue, le présent atelier entre dans le cadre des activités du projet Integrated Pest Management of Mango (IP Mango).

Il s’agissait pour les organisateurs, d’animer des sessions de formation théorique en salle, de réaliser des exercices pratiques dans un verger « hôte », de faire la répartition des facilitateurs (trices) par champ école, mais aussi et surtout d’établir le calendrier de mise en place de la première vague des champs écoles.

Aperçu sur le fléau des mouches de fruits…

Le Burkina Faso, situé en Afrique de l’Ouest est un pays à vocation agricole. Plus de 85 % de sa population vit avec des revenus provenant de l’agriculture. Le secteur agricole contribuait à plus de 40% du Produit Intérieur Brut (PIB). 

La filière fruitière est dominée par la mangue qui occupe une place stratégique dans l’économie du pays.

La filière mangue contribue fortement à la sécurité alimentaire, aux exportations et à l’emploi des femmes. Toutefois elle est menacée par les mouches  de fruits qui entrainent des pertes considérables et des restrictions d’accès aux marchés internationaux.

De véritables prédateurs pour la filière mangue !

Agir en conséquence …

Pour répondre aux défis auxquels fait face la filière mangue, le projet IP Mango a été mise en œuvre. Il vise à développer et à diffuser des méthodes de lutte intégrée contre les mouches de fruits et l’une de ces actions clés est la mise en place des champs écoles producteurs ou le Farmer Field School.

L’objectif recherché par la mise en place de ces champs écoles est de faciliter l’apprentissage par les producteurs, de bonnes pratiques et de techniques de traitement efficaces sur les vergers de mangues dans un processus de Co-construction.

Ainsi, pour que les producteurs soient capables, sur la base de l’observation de leur environnement, de développer des solutions locales de luttes intégrées contre les parasites effectivement présents dans les différentes régions, la plateforme multi acteurs de Cocréation du projet IPMango a procédé au choix des technique IPM pouvant faire l’objet d’expérimentation dans le cadre des champs écoles. Pour la campagne de 2025, dix producteurs devant abriter les champs écoles ont été identifiés dans les régions des Hauts-Bassins, des Cascades et du Centre-Ouest.  Ces derniers doivent, à leurs tours, mobiliser vingt producteurs de mangues aux alentours des vergers pour les sessions d’animation qui seront assurées par les facilitateurs. C’est en ce sens que la formation préalable de ces facilitateurs était une nécessité.

La présente session de formation tire son sens dans le fait qu’elle permettra aux futurs facilitateurs d’améliorer leurs dispositifs d’appui conseils auprès des producteurs.

Les apprenants déployés sur le terrain pour la pratique !

Du contenu de la formation …

Six jours durant à travers séance théorique, plusieurs modules leurs ont été enseignés. Que ce soit le volet agronomique, l’identification des mouches de fruits, les méthodes de lutte intégrées des maladies et ravageurs du manguier et la méthodologie d’animation, ces apprenants de circonstance ont été outillé.

Et pour toucher du doigt les réalités du terrain, ces derniers se sont rendus dans un verger hôte à Toumousseni pour une confrontation assistée avec la pratique. Il s’agissait de formuler des appâts alimentaires tels que le Mango protect  et le Torula, d’installer des pièges de surveillance des mouches de fruits, de collecter et d’identifier les mouches de fruits, d’évaluer les dégâts et les rendements en mangues commercialisables et de pulvériser avec le Cassia Nigricans un manguier atteint du dessèchement. 

 

Pulvérisation d'un manguier avec CASSIA NEGRICANS !

A l’issue de ces deux étapes, une évaluation a été faite et le choix des facilitateurs se fera en fonction des notes de celle-ci. « Les facilitateurs qui seront retenus deviendront partie intégrante du réseau d’appui à la formation et commenceront à animer des champs écoles producteurs dans leurs communautés respectives dans un bref délai », dira le coordonnateur du projet M. Boris Compaoré.

Au terme de cet atelier, les participants ont félicité les organisateurs pour les efforts investis à travers   la qualité de la formation et l’idée du projet. Selon M. Diallo, agent technique au ministère de l’agriculture « cette formation nous a permis d’avoir des notions qui étaient presque nouvelle pour nous. En tant qu’agent technique du ministère de l’Agriculture, c’est ma première fois de participer à une formation de cette taille. Nous serons désormais aptes aux éventuelles préoccupations des producteurs sur le terrain ». Mme Traoré, elle, affirme n’avoir jamais participé à une telle formation. « Le contenu des modules était compréhensible et les chercheurs étaient vraiment à notre écoute », a-t-elle ajouté.  



Djama KONE


mardi 15 avril 2025

Journées DeSIRA : le projet SyRIMAO présente la technologie MANGO PROTECT

A l’occasion des journées de « 𝐃𝐢𝐚𝐥𝐨𝐠𝐮𝐞 𝐩𝐨𝐥𝐢𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐜𝐫é𝐞𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐝𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐝𝐞 𝐩𝐚𝐬𝐬𝐚𝐠𝐞 à 𝐥𝐜𝐡𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐢𝐧𝐧𝐨𝐯𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐚𝐜𝐜𝐨𝐦𝐩𝐚𝐠𝐧é𝐞𝐬 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞 𝐜𝐚𝐝𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐭𝐬 𝐃𝐞𝐒𝐈𝐑𝐀 𝐚𝐮 𝐁𝐮𝐫𝐤𝐢𝐧𝐚 𝐅𝐚𝐬𝐨 », organisées par le Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST) et la délégation de l’Union Européenne (UE), avec la collaboration du Centre de coopération Internationale en recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD), dédiées aux projets DeSIRA, la technologie Mango Protect a été présenté. C’était du 10 au 11 Avril 2025, à Ouagadougou. 

La technologie MANGO PROTECT présentée aux participants !

« Mango Protect » est une technologie de lutte efficace, une solution biologique innovante pour protéger les vergers de mangues contre les mouches de fruits. Développé dans le cadre des activités du projet SyRIMAO, la technologie « Mango Protect » a fait l’objet de présentation, comme bien d’autres, lors des journées DeSIRA. Une occasion pour les acteurs, de mettre en lumière les objectifs du projet, les résultats obtenus et surtout les perspectives en termes de passage à l’échelle.

Les mouches des fruits, un véritable fléau pour la filière mangue…

En Afrique de l’Ouest, le poids économique des dégâts causés par la mouche des fruits (Diptera tephritidae) s’accroît de jour en jour. Notre pays, le Burkina Faso, n’est pas en reste. Parmi les espèces de Mouches de fruits, les plus redoutables sont Ceratitis cosyra et Bactrocera invadens. L’impact des dégâts engendrés par ces mouches des fruits au sein de la filière mangue est particulièrement ressenti chez les exportateurs.

Même si l’exportation de mangues fraîches vers les pays de l’Union européenne est pourvoyeuse de revenus, comme l’a signifié l’Association interprofessionnelle mangue du Burkina (APROMAB) en 2016, force et de se rendre compte que le tableau devient de plus en plus noir, avec les interceptions pendant l’exportation. Les mouches des fruits étant classées « insectes de quarantaine », aucun fruit piqué renfermant une larve ne peut être exporté sous peine du rejet et de la destruction totale du lot de mangues par les services phytosanitaires européens (CTA, 2007, p.9). Chaque année, à cause de ces insectes, des containers entiers en provenance du Burkina Faso sont interceptés, saisis et détruits par incinération dans les ports et aéroports européens, causant un grave préjudice économique aux exportateurs (TAPSOBA, P, K.et al, 2023).

En sus, une augmentation du nombre d’interceptions pourrait conduire simplement à une suspension des importations de mangue provenant du Burkina Faso au niveau de l’Union européenne, comme cela a été le cas de l’Inde et de la Thaïlande en 2014 (CNUCED, 2016, p.52).

Agir pour diminuer l’impact de ce fléau…

Dans ce contexte, le biopesticide « Mango Protect » développé par une équipe pluridisciplinaire du Centre Régional d’Excellence en Fruits et Légumes (CRE-FL) de l’Institut de l’Environnement et de Recherche Agricole (INERA), est une avancée révolutionnaire qui aidera dans la gestion durable des mouches de fruits.

Cette technologie qui viendra soulager les producteurs de mangue est en cours d’homologation. Elle se positionne comme une alternative respectueuse de l’environnement, sans recourir aux pesticides traditionnels.

Présentation du projet et des acquis engrangés !

Les journées DeSIRA, brièvement…

Les journées de « 𝐃𝐢𝐚𝐥𝐨𝐠𝐮𝐞 𝐩𝐨𝐥𝐢𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐜𝐫é𝐞𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐝𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐝𝐞 𝐩𝐚𝐬𝐬𝐚𝐠𝐞 à 𝐥𝐜𝐡𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐢𝐧𝐧𝐨𝐯𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐚𝐜𝐜𝐨𝐦𝐩𝐚𝐠𝐧é𝐞𝐬 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞 𝐜𝐚𝐝𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐭𝐬 𝐃𝐞𝐒𝐈𝐑𝐀 𝐚𝐮 𝐁𝐮𝐫𝐤𝐢𝐧𝐚 𝐅𝐚𝐬𝐨 » visent plusieurs objectifs.

Il s’agit d’abord, pour les organisateurs, de faire visiter des réalisations en termes d’innovations des projets DeSIRA mis en œuvre au Burkina Faso.

Aussi, ces journées permettent de remettre aux responsables des entreprises, des équipements, des infrastructures et des bons de mise en œuvre de projets de recherche collaborative entre elles et les équipes de recherche du CNRST.

Par ailleurs, elles favorisent des liens plus étroits et la concertation entre les acteurs des différents projets et ceux politiques/institutionnels afin qu’ils partagent leurs résultats sur l’accompagnement de l’innovation agricole et le renforcement du Système National d’Innovation Agricole.

Enfin, ces journées permettent d’identifier des mécanismes pertinents de passage à l'échelle des innovations accompagnées dans le cadre des projets DeSIRA au Burkina Faso eu égard de la pertinence et la valeur ajoutée de la démarche prônée par l’initiative DeSIRA en matière de changements induits.

En rappel, l'initiative DeSIRA est un programme de l’Union Européenne qui vise à booster l’innovation agricole et la transformation des systèmes alimentaires, pour les rendre attractives et plus résilients face aux défis liés au changement climatique.

QUELQUES IMAGES





Flavienne Valérie SAWADOGO