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vendredi 15 novembre 2024

Blé au Burkina Faso : Des producteurs à l’école de la semence certifiée

 

La section maïs et blé du Programme Céréales Traditionnelles de la Direction Régionale de Recherches Environnementales et Agricoles de l’Ouest (DRREA-O), a organisé une session de formation sur la semence certifiée de blé, du 7 au 8 Novembre 2024. Placée sous la présidence du Directeur Régional, le Dr Sacamba Aimé Omer Hema, la présente session s’est tenue sur la Station de Farako-Bâ.


 

C’est une soixantaine de participants composés de divers profils, qui ont été formés en production de semences certifiées de blé. Une première sur la Station de Farako-Bâ, ce qui dénote de l’intérêt porté à cette spéculation.

Pour espérer une bonne récolte, plusieurs facteurs sont à prendre en compte. Parmi ces facteurs, la semence occupe assurément la première place. C’est dans ce sens que le coordonnateur des formations au sein de la DRREA-O, le Dr Abdallah Dao dira que la semence participe au moins à 25% de la constitution du rendement et l’amélioration de la productivité dépend de sa qualité. « La semence est notre premier facteur de production et de développement durable », a-t-il conclu.

La présente session de formation tire son sens dans le fait qu’elle permettra aux futures producteurs semenciers, d’améliorer leurs connaissances sur la production de semences.

M. Palingwendé Ouédraogo, étudiant en anglais

Toujours selon le Dr Dao, il existe trois types officiels de semences qui sont : la semence de pré-base, la semence de base et la semence certifiée. Les participants à cette formation ont fait connaissance avec les meilleurs techniques de production de cette dernière catégorie. J’ai appris à travers cette formation que pour faire le blé, il y a une fiche technique à suivre, dira M. Palingwendé Ouédraogo, étudiant en Anglais.

Le terrain a déterminé la manœuvre…

Au cours de ces deux jours de formation, les participants se sont investis, comme l’avait sollicité le Dr Sacamba Aimé Omer Hema, à l’ouverture. A travers sessions théoriques et pratiques, les apprenants du jour se sont familiarisés avec plusieurs modules aussi importants les uns que les autres. Ainsi, il leur a été donné de mieux s’imprégner des techniques de production et de gestion de la production pour avoir des grains de blé de qualité, de connaître les variétés de blé vulgarisées au Burkina Faso, de maîtriser les itinéraires techniques de production et les techniques de conservation de la semence certifiée de blé grains, et la liste n’est pas exhaustive. 

 

De l’importance du blé …

Le blé est la deuxième céréale au monde par les volumes produits, mais la première par les volumes échangés. Historiquement consommé dans plusieurs aires géographiques, la consommation du blé est de plus en plus mondiale. De nombreux États dépendent intégralement des marchés internationaux pour leur approvisionnement en blé et le Burkina Faso n’est pas en reste. Récemment, le conflit entre les deux grands exportateurs de blé que sont l’Ukraine et la Russie, a causé bien des remous sur les marchés mondiaux. Dans le contexte d’une demande mondiale en augmentation constante et des effets présents et à venir des changements climatiques sur sa production, le blé pourrait devenir, demain, l’objet de toujours plus de convoitises et de tensions.

Au Burkina Faso, la culture du blé a été relancé en 2023. Elle fait partie intégrante de l’offensive agropastorale et halieutique 2023-2025. Dans le cadre de ce programme, le gouvernement souhaite, notamment, consacrer 1.500 hectares à la culture de blé pour porter la production de cette céréale à 6.500 tonnes d’ici à 2025. La production de cette culture, utilisée en grande partie pour la production du pain, a pour objectif de réduire les importations qui couvrent la quasi-totalité des besoins de consommation du pays. Pour l’heure, le pays consomme environ 315.000 tonnes de blé par an. Alors que les besoins du pays en ce qui concerne cette spéculation sont principalement couvert par la France et la Russie, qui comptent toutes deux pour près de 95 % de nos importations. En 2022, le Burkina Faso a importé plus de 212000 tonnes de blé dune valeur estimée à plus de 95 millions $ sur le marché international. 

Une session appréciée de part et d’autres…

Cette session de formation a donc été salutaire. « Elle a permis aux uns et aux autres de comprendre comment se fait la production de blé et quels sont les inconvénients à sa production », a laissé entendre le Dr Hema, à la clôture. Ce dernier ajoutera, à l’endroit des apprenants, « Si vous produisez du blé, il ne va pas chômer ». C’est d’ailleurs ce qui a motivé M. Palingwendé Ouédraogo. « Le Blé a plusieurs utilités dans la société, partant du cosmétique jusqu’à l’art culinaire. C’est donc une source d’opportunité et c’est pour cela que je suis venu me former », a souligné l’étudiant.

M. Boureima Savadogo
M. Boureima Savadogo, artiste sculpteur
est artiste sculpteur. Reconverti en entrepreneur agricole, il a appris l’organisation de la présente formation à travers les réseaux sociaux. Selon lui, une satisfaction se dégage car les formateurs leur ont transmis les connaissances avec « précisions ». « Mon exploitation se trouve dans une zone inaccessible depuis des années. Mais dès mon retour à Ouagadougou, je vais déjà contacter par téléphone ceux qui sont sur place pour installer une coopérative afin de pouvoir nous mettre au travail dès que la situation sera apaisée », a soutenu ce dernier.

M. Gaston Soulama, promoteur en agroécologie
Même son de cloche pour M. Soulama B. Gaston, promoteur en agroécologie, agriculture hors-sol, agriculture bio, énergie solaire, système d’irrigation par aspersion. Pour lui, la première étape, de retour chez lui, sera de remplir les formalités administratives pour faire ses déclarations de culture, avant de rentrer en possession des semences pour pouvoir lancer la campagne agricole 2024-2025. « A long terme, nous mettrons en place de grandes superficies de production de blé afin de booster la création d’emploi et mettre à la disposition de la population Burkinabè du blé en quantité suffisante pour la consommation locale et pourquoi pas pour l’exportation », a-t-il renchéri.  

A l’issue de ces deux jours, chacun des participants a reçu une attestation de formation, preuve qu’il est désormais apte à produire de la semence certifiée de blé.

Quelques participants avec leurs attestations

 




 
Flavienne Valérie Sawadogo