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dimanche 12 octobre 2025

4ᵉ Journée Portes Ouvertes du PTIA de Farako-Bâ : La recherche agricole au service de la résilience alimentaire

Le jeudi 9 octobre 2025, le Centre Régional d’Excellence en Fruits et Légumes (CRE-FL) a organisé la 4 édition de la Journée Portes Ouvertes de son Parc des Technologies et Innovations Agricoles (PTIA). Le thème de cette édition était : « Quelles contributions des technologies et innovations de la recherche à l'amélioration de la résilience des acteurs du système alimentaire au Burkina Faso ? ». La cérémonie était placée sous le patronage de M. Prospère Zemba, Directeur Général des Productions Végétales (DGPV) et le parrainage de M. Salif Tentika, coordonnateur du Programme de Résilience des Systèmes Alimentaires au Burkina Faso (PRSA-BF). 

La photo de famille des participants après la cérémonie d'ouverture !

C’est sous la présidence de M. Prosper Zemba que cette journée a été organisé. Ce fut un cadre privilégié de valorisation des résultats de la recherche agricole, qui a réuni chercheurs, bénéficiaires du Programme de résilience du système alimentaire et ceux des projets commissionnés, étudiants, partenaires techniques et financiers autour d’un objectif commun : promouvoir les innovations développées et encourager leur appropriation par les acteurs du terrain. Dans son allocution, M. Zemba a souligné que les technologies présentées ne sont pas de simples prototypes, mais des solutions concrètes. « Elles permettront d’améliorer la productivité et la durabilité des exploitations agricoles, de renforcer la résilience des ménages face aux chocs climatiques et économiques, de créer des opportunités d’emploi pour les jeunes et les femmes et d’accroître la compétitivité des produits agricoles sur les marchés locaux et régionaux », a-t-il souligné. Il a par ailleurs invité les acteurs du monde agricole à s’approprier ces innovations comme leviers de transformation durable.‎ Pour le représentant du parrain, M. Savadogo Boureima, cette activité s’inscrit pleinement dans la mission du Programme de Résilience du Système Alimentaire (PRSA), qui intervient sur l’ensemble de la chaîne de valeur de la recherche agricole.


Le PTIA : un dispositif unique au service de l’innovation

 Le Parc comme un espace de démonstration et de diffusion des technologies agricoles. Selon le Dr Étienne Sodré, gestionnaire du parc, il regroupe une diversité d’innovations que sont entre autres, la pisciculture, les céréales (riz, maïs, sorgho, etc.), les cultures fourragères (Maralfalfa, Pois d’angole, etc.), les cultures à double usage pour les animaux et les hommes, les légumineuses (soja, niébé), les tubercules (manioc, patate douce à chair orange, Igname, Tarots, etc.), les cultures maraîchères (tomates, piments, échalotes, etc.), les technologies de gestion intégrée de la fertilité des sols (compost, co-compost, biochar, Nodumax, etc.), les technologies de gestion durable des ravageurs (compost bactéricide, bioinsecticides, etc.) etc.  Il est géré par le Centre Régional d’Excellence en Fruits et Légumes (CRE-FL), coordonné par le Dr Pierre Éric Sombié. Ce dernier a indiqué que le Centre travaille sur la chaîne de valeur fruits et légumes et bien d’autres spéculations. « Cette journée permet aux distributeurs, entrepreneurs et producteurs de découvrir les technologies développées par la recherche agricole, dans l’optique d’améliorer leurs pratiques et renforcer leur compétitivité », a-t-il signifié.

Une vue des participants à l'entrée du parc !

Satisfaction des bénéficiaires et perspectives…

Après la découverte de la panoplie de technologies présentes sur le parc, les participants ont exprimé leurs satisfactions pour l’initiative. Pour M. Sidibé Gaoussou, de la DGPV, cette visite leur a permis de découvrir une gamme très variée de spéculations. « Nous sommes pleinement satisfaits de cette visite », a-t-il ajouté.

‎Même son de cloche du côté des producteurs. M. Yarbanga Daouda, président de la Plateforme d’Innovation Bétails sur pieds, viande et peaux salut également l’initiative. « Nos chercheurs sont à pied d’œuvre pour améliorer nos productions. Ce que nous avons vu aujourd’hui contribuera fortement à l’autosuffisance alimentaire », a ajouté M. Yarbanga.

Les participants se sont appropriés les technologies présentes sur le parc !

Tables rondes et échanges pour développer des partenariats…

Après le terrain, les participants sont revenus en salle pour des sessions d’échanges à travers une table ronde. Une initiative qui a favorisé un dialogue direct et constructif, clarifiant ainsi les zones d’ombre existantes, afin que les chercheurs puissent apporter des réponses nécessaires à la compréhension. Cette étape était aussi et surtout, l’occasion pour les organisateurs, de développer des partenariats avec les acteurs présents. Il sera bientôt question donc de fournir les technologies demandées par ces derniers, en fonction de leurs préférences.

‎Cette 4ᵉ Journée Portes Ouvertes du PTIA de Farako-Bâ a réaffirmé le rôle central de la recherche agricole dans la construction d’un système alimentaire résilient au Burkina Faso. Les technologies et innovations présentées constituent des solutions concrètes, prêtes à être adoptées et diffusées à grande échelle. Elles traduisent l’engagement collectif des institutions, des partenaires et des producteurs pour une agriculture durable, inclusive et compétitive.

‎Elle a été possible, grâce à l’accompagnement de partenaires que le Directeur de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), le Dr Drissa Sérémé n’a pas manqué de saluer. « Nous ne pouvons que remercier le Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement (CORAF), le PRSA-BF, le FRSP, l’INERA, le Projet SafeVeg et la Société Semences Africaines Fortes (SEMAFORT) et l’Institut de Recherches en Sciences Appliquées et Technologies (IRSAT), qui contribuent activement au développement du Parc », a renchéri le Dr Sérémé.

En effet, les PTIA ont été mise en œuvre dans le cadre des Programmes Hub de coordination de la recherche, de l’innovation et du conseil agricole (iREACH), de mise à l’échelle des Technologies et Innovations Agricoles pour l’Accroissement de la Résilience des Systèmes de Production et des Exploitations Familiales en Afrique de l’Ouest et du Centre (TARSPro) et du Programme de Résilience du Système Alimentaire en Afrique de l’Ouest (PRSA). 

Des expositions à l'appui pour le bonheur des visiteurs !


Zio Damien,
Stagiaire en Communication


vendredi 25 avril 2025

Lutte contre les Mouches des fruits : Les facilitateurs à l’école des champs écoles producteurs

Le Centre Ecologique Albert Schweitzer (CEAS Burkina) en collaboration avec le Centre Régional d’Excellence en Fruits et Légumes (CRE-FL) de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA) a organisé un atelier au profit d’une trentaine de participants composés d’agents d’agriculture, d’animateurs endogènes, de coopératives de producteurs de mangues, des techniciens et des doctorantes du projet commis aux tâches de facilitateurs auprès des producteurs. C’était du 14 au 19 avril 2025 à Banfora. 

Les facilitateurs pendant les exercices de manip !

Avec  pour objectif de former les facilitateurs sur les techniques d’animation des champs écoles  producteurs des vergers de mangue, le présent atelier entre dans le cadre des activités du projet Integrated Pest Management of Mango (IP Mango).

Il s’agissait pour les organisateurs, d’animer des sessions de formation théorique en salle, de réaliser des exercices pratiques dans un verger « hôte », de faire la répartition des facilitateurs (trices) par champ école, mais aussi et surtout d’établir le calendrier de mise en place de la première vague des champs écoles.

Aperçu sur le fléau des mouches de fruits…

Le Burkina Faso, situé en Afrique de l’Ouest est un pays à vocation agricole. Plus de 85 % de sa population vit avec des revenus provenant de l’agriculture. Le secteur agricole contribuait à plus de 40% du Produit Intérieur Brut (PIB). 

La filière fruitière est dominée par la mangue qui occupe une place stratégique dans l’économie du pays.

La filière mangue contribue fortement à la sécurité alimentaire, aux exportations et à l’emploi des femmes. Toutefois elle est menacée par les mouches  de fruits qui entrainent des pertes considérables et des restrictions d’accès aux marchés internationaux.

De véritables prédateurs pour la filière mangue !

Agir en conséquence …

Pour répondre aux défis auxquels fait face la filière mangue, le projet IP Mango a été mise en œuvre. Il vise à développer et à diffuser des méthodes de lutte intégrée contre les mouches de fruits et l’une de ces actions clés est la mise en place des champs écoles producteurs ou le Farmer Field School.

L’objectif recherché par la mise en place de ces champs écoles est de faciliter l’apprentissage par les producteurs, de bonnes pratiques et de techniques de traitement efficaces sur les vergers de mangues dans un processus de Co-construction.

Ainsi, pour que les producteurs soient capables, sur la base de l’observation de leur environnement, de développer des solutions locales de luttes intégrées contre les parasites effectivement présents dans les différentes régions, la plateforme multi acteurs de Cocréation du projet IPMango a procédé au choix des technique IPM pouvant faire l’objet d’expérimentation dans le cadre des champs écoles. Pour la campagne de 2025, dix producteurs devant abriter les champs écoles ont été identifiés dans les régions des Hauts-Bassins, des Cascades et du Centre-Ouest.  Ces derniers doivent, à leurs tours, mobiliser vingt producteurs de mangues aux alentours des vergers pour les sessions d’animation qui seront assurées par les facilitateurs. C’est en ce sens que la formation préalable de ces facilitateurs était une nécessité.

La présente session de formation tire son sens dans le fait qu’elle permettra aux futurs facilitateurs d’améliorer leurs dispositifs d’appui conseils auprès des producteurs.

Les apprenants déployés sur le terrain pour la pratique !

Du contenu de la formation …

Six jours durant à travers séance théorique, plusieurs modules leurs ont été enseignés. Que ce soit le volet agronomique, l’identification des mouches de fruits, les méthodes de lutte intégrées des maladies et ravageurs du manguier et la méthodologie d’animation, ces apprenants de circonstance ont été outillé.

Et pour toucher du doigt les réalités du terrain, ces derniers se sont rendus dans un verger hôte à Toumousseni pour une confrontation assistée avec la pratique. Il s’agissait de formuler des appâts alimentaires tels que le Mango protect  et le Torula, d’installer des pièges de surveillance des mouches de fruits, de collecter et d’identifier les mouches de fruits, d’évaluer les dégâts et les rendements en mangues commercialisables et de pulvériser avec le Cassia Nigricans un manguier atteint du dessèchement. 

 

Pulvérisation d'un manguier avec CASSIA NEGRICANS !

A l’issue de ces deux étapes, une évaluation a été faite et le choix des facilitateurs se fera en fonction des notes de celle-ci. « Les facilitateurs qui seront retenus deviendront partie intégrante du réseau d’appui à la formation et commenceront à animer des champs écoles producteurs dans leurs communautés respectives dans un bref délai », dira le coordonnateur du projet M. Boris Compaoré.

Au terme de cet atelier, les participants ont félicité les organisateurs pour les efforts investis à travers   la qualité de la formation et l’idée du projet. Selon M. Diallo, agent technique au ministère de l’agriculture « cette formation nous a permis d’avoir des notions qui étaient presque nouvelle pour nous. En tant qu’agent technique du ministère de l’Agriculture, c’est ma première fois de participer à une formation de cette taille. Nous serons désormais aptes aux éventuelles préoccupations des producteurs sur le terrain ». Mme Traoré, elle, affirme n’avoir jamais participé à une telle formation. « Le contenu des modules était compréhensible et les chercheurs étaient vraiment à notre écoute », a-t-elle ajouté.  



Djama KONE


mardi 15 avril 2025

Journées DeSIRA : le projet SyRIMAO présente la technologie MANGO PROTECT

A l’occasion des journées de « 𝐃𝐢𝐚𝐥𝐨𝐠𝐮𝐞 𝐩𝐨𝐥𝐢𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐜𝐫é𝐞𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐝𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐝𝐞 𝐩𝐚𝐬𝐬𝐚𝐠𝐞 à 𝐥𝐜𝐡𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐢𝐧𝐧𝐨𝐯𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐚𝐜𝐜𝐨𝐦𝐩𝐚𝐠𝐧é𝐞𝐬 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞 𝐜𝐚𝐝𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐭𝐬 𝐃𝐞𝐒𝐈𝐑𝐀 𝐚𝐮 𝐁𝐮𝐫𝐤𝐢𝐧𝐚 𝐅𝐚𝐬𝐨 », organisées par le Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST) et la délégation de l’Union Européenne (UE), avec la collaboration du Centre de coopération Internationale en recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD), dédiées aux projets DeSIRA, la technologie Mango Protect a été présenté. C’était du 10 au 11 Avril 2025, à Ouagadougou. 

La technologie MANGO PROTECT présentée aux participants !

« Mango Protect » est une technologie de lutte efficace, une solution biologique innovante pour protéger les vergers de mangues contre les mouches de fruits. Développé dans le cadre des activités du projet SyRIMAO, la technologie « Mango Protect » a fait l’objet de présentation, comme bien d’autres, lors des journées DeSIRA. Une occasion pour les acteurs, de mettre en lumière les objectifs du projet, les résultats obtenus et surtout les perspectives en termes de passage à l’échelle.

Les mouches des fruits, un véritable fléau pour la filière mangue…

En Afrique de l’Ouest, le poids économique des dégâts causés par la mouche des fruits (Diptera tephritidae) s’accroît de jour en jour. Notre pays, le Burkina Faso, n’est pas en reste. Parmi les espèces de Mouches de fruits, les plus redoutables sont Ceratitis cosyra et Bactrocera invadens. L’impact des dégâts engendrés par ces mouches des fruits au sein de la filière mangue est particulièrement ressenti chez les exportateurs.

Même si l’exportation de mangues fraîches vers les pays de l’Union européenne est pourvoyeuse de revenus, comme l’a signifié l’Association interprofessionnelle mangue du Burkina (APROMAB) en 2016, force et de se rendre compte que le tableau devient de plus en plus noir, avec les interceptions pendant l’exportation. Les mouches des fruits étant classées « insectes de quarantaine », aucun fruit piqué renfermant une larve ne peut être exporté sous peine du rejet et de la destruction totale du lot de mangues par les services phytosanitaires européens (CTA, 2007, p.9). Chaque année, à cause de ces insectes, des containers entiers en provenance du Burkina Faso sont interceptés, saisis et détruits par incinération dans les ports et aéroports européens, causant un grave préjudice économique aux exportateurs (TAPSOBA, P, K.et al, 2023).

En sus, une augmentation du nombre d’interceptions pourrait conduire simplement à une suspension des importations de mangue provenant du Burkina Faso au niveau de l’Union européenne, comme cela a été le cas de l’Inde et de la Thaïlande en 2014 (CNUCED, 2016, p.52).

Agir pour diminuer l’impact de ce fléau…

Dans ce contexte, le biopesticide « Mango Protect » développé par une équipe pluridisciplinaire du Centre Régional d’Excellence en Fruits et Légumes (CRE-FL) de l’Institut de l’Environnement et de Recherche Agricole (INERA), est une avancée révolutionnaire qui aidera dans la gestion durable des mouches de fruits.

Cette technologie qui viendra soulager les producteurs de mangue est en cours d’homologation. Elle se positionne comme une alternative respectueuse de l’environnement, sans recourir aux pesticides traditionnels.

Présentation du projet et des acquis engrangés !

Les journées DeSIRA, brièvement…

Les journées de « 𝐃𝐢𝐚𝐥𝐨𝐠𝐮𝐞 𝐩𝐨𝐥𝐢𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐜𝐫é𝐞𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐝𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐝𝐞 𝐩𝐚𝐬𝐬𝐚𝐠𝐞 à 𝐥𝐜𝐡𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐢𝐧𝐧𝐨𝐯𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐚𝐜𝐜𝐨𝐦𝐩𝐚𝐠𝐧é𝐞𝐬 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞 𝐜𝐚𝐝𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐭𝐬 𝐃𝐞𝐒𝐈𝐑𝐀 𝐚𝐮 𝐁𝐮𝐫𝐤𝐢𝐧𝐚 𝐅𝐚𝐬𝐨 » visent plusieurs objectifs.

Il s’agit d’abord, pour les organisateurs, de faire visiter des réalisations en termes d’innovations des projets DeSIRA mis en œuvre au Burkina Faso.

Aussi, ces journées permettent de remettre aux responsables des entreprises, des équipements, des infrastructures et des bons de mise en œuvre de projets de recherche collaborative entre elles et les équipes de recherche du CNRST.

Par ailleurs, elles favorisent des liens plus étroits et la concertation entre les acteurs des différents projets et ceux politiques/institutionnels afin qu’ils partagent leurs résultats sur l’accompagnement de l’innovation agricole et le renforcement du Système National d’Innovation Agricole.

Enfin, ces journées permettent d’identifier des mécanismes pertinents de passage à l'échelle des innovations accompagnées dans le cadre des projets DeSIRA au Burkina Faso eu égard de la pertinence et la valeur ajoutée de la démarche prônée par l’initiative DeSIRA en matière de changements induits.

En rappel, l'initiative DeSIRA est un programme de l’Union Européenne qui vise à booster l’innovation agricole et la transformation des systèmes alimentaires, pour les rendre attractives et plus résilients face aux défis liés au changement climatique.

QUELQUES IMAGES





Flavienne Valérie SAWADOGO

jeudi 27 février 2025

Lutte contre le dépérissement des Citrus et de l' Anacardier : les technologies présentées aux producteurs

 

Les chercheurs du Centre régional d’excellence en Fruits et Légumes (CRE-FL), étaient avec les producteurs de la Comoé et du Kénédougou pour une serie de deux visites commentées, les 19 et 22 février 2025. C’était sur les sites expérimentaux des technologies de lutte contre le dépérissement des citrus et des anacardiers de Banfora et Orodara.

Entrant dans le cadre des activités du projet USAID Fruit et Légumes, ces visites commentées, selon la coordonnatrice et cheffe de programme Cultures Maraichères, le Dr Alizeta Sawadogo, a été voulu dans l’objectif de contribuer à une large diffusion des technologies de lutte contre le dépérissement des citrus et des anacardiers. Elle a regroupé une soixantaine d’acteurs composés de membres d’organisations comme l’Institut de l’Environnement et de Recherches agricoles (INERA), la Direction de la Protection des Végétaux et du Conditionnement (DPVC) et la Fédération Nationale des Producteurs d’Anacardes du Burkina (FENAPAB) dont elle a permis de renforcer les capacités. C’est activité tire son importance sur le faite que les cultures fruitières occupent une place importante parmi les filières agricoles au Burkina Faso, selon les données du PNDES en 2016.

En effet, pendant que les agrumes figurent parmi les trois principales cultures fruitières, la filière anacarde emploie 45 076 ménages et a généré plus de 66 milliards FCFA en 2016. Les arbres fruitiers jouent un rôle important dans l'économie du pays. Indépendamment de cet avantage économique, ils jouent un important rôle dans la lutte contre la désertification.

Des difficultés, malgré tout …

En dépit des nombreux avantages liés à la filière, les arbres fruitiers sont confrontés à d’énormes difficultés phytosanitaires dont leur dessèchement. Le dessèchement est causé principalement par L. theobromae et des facteurs abiotiques (stress hydriques, fortes températures, pauvreté des sols et les mauvaises pratiques agricoles). Selon le Dr Oumarou Dianda, l’incidence de cette maladie varie entre 42 à 86 %. « Le dessèchement des arbres fruitiers est un véritable fléau », a-t-il ajouté. Selon lui, sept espèces de Lasiodiplodia ont été déjà caractérisées pathogènes sur le dépérissement des citrus et des anacardiers au Burkina Faso, dans le cadre du projet FONRID/AAP8/NCP/PC/2021.

Présentation des activités avec le Dr Oumarou Dianda

Agir en conséquence...

Pour venir à bout de ce fléau, la recherche a prit les choses en main, en testant des méthodes de luttes sur le terrain. « Des traitements ont permis de récupérer des anacardiers et des citrus partiellement desséchés atteints de plus de 60% », a soutenu le Dr Dianda. Il s’agit, toujours selon ses propos, d’une combinaison de biopesticides (extrait aqueux de neem et d’Ocimum gratissimum), de pesticides (Azoxistrobine et Mancozeb)), de fertilisants (compost bactéricide et du NPK) et de bonnes pratiques agricoles (élagage des branches mortes, confection des cuvettes et de la paillage) est en cours d’évaluation sur les sites expérimentaux à Banfora et à Orodara.

Des résultats palpables ont déjà été obtenus sur le terrain. C’est pourquoi, pour une meilleure adoption de ces technologies, il s’avère nécessaire, voire indispensable, de les présenter aux acteurs sur le terrain, d’où l’organisation de ces visites commentées.

Leur objectif était de communiquer sur les technologies de lutte contre le dépérissement des citrus et des anacardiers, dira la coordonnatrice du projet, le Dr Alizèta Sawadogo. « L’idée était de présenter le dispositif expérimental de lutte contre la maladie aux producteurs, afin de recueillir leurs avis sur l’efficacité des technologies mises en œuvre et échanger sur leurs attentes vis-à-vis de ces technologies de gestion du dessèchement des arbres », a insisté le Dr Sawadogo.

Les visiteurs ont prit d'assaut les vergers de citrus et d'anacardiers ayant fait l'objet de tests !

En rappel, ces visites commentées ont été organisé par le projet USAID Fruits et Légumes, sur le site du projet FONRID intitulé « Gestion intégrée et participative du dépérissement des anacardiers et des agrumes au Burkina Faso : efficacité des technologies de prévention et de récupération des arbres partiellement desséchés ».

Les participants de Orodara dans le vergers de citrus !

Les participants de Banfora dans le verger d'anacardiers !

Flavienne Valérie Sawadogo


vendredi 21 février 2025

VIC de Ouda : Entre bilan et perspectives pour faire face au climat changeant

 

Le Centre Régional d’Excellence en Fruits et Légumes (CRE-FL) était, du 10 au 14 février 2025, à Manga dans la province du Zoundwéogo. Il s’agissait pour l’équipe, de faire le point des activités avec la communauté du VIC de Ouda afin de capitaliser les acquis, tirer des leçons et dégager les perspectives pour la durabilité du Village Intelligent face au Climat (VIC), à l’orée de la clôture des activités de la première phase du Programme TARSPro.

Les activités ont concerné l’évaluation communautaire du VIC de Ouda, comptant pour les campagnes humide et sèche de 2024-2025 et la formation/recyclage des acteurs sur le compostage en tas. Elles ont regroupé une centaine de participants, composés de producteurs de la communauté du VIC de Ouda, de membres de la PI-AIC du Zoundwéogo, d’autorités administratives et coutumières de Bindé et de Ouda, de membres de services techniques déconcentrés en charge du développement rural, d’organisations et d’associations partenaires, etc.

La communauté de Ouda sous l'arbre à palabre pour l'évaluation communautaire !

Des activités aux perspectives louables…

Parlant de l’évaluation communautaire, elle a d’abord permis de faire le diagnostic du fonctionnement de la gouvernance du VIC en vue de déceler les principales difficultés et proposer des solutions, d’implémenter l’étape « L » de l’approche PICSA "Apprendre de l’expérience et améliorer le processus". Parallèlement, elle a aussi permis de restituer les résultats et discuter de l’évaluation des parcelles de démonstration de la campagne agricole humide, de faire le point des produits récoltés sur le site de démonstration pour le compte de la campagne humide de 2024 et discuter de leurs utilisations en vue de la poursuite des démonstrations pour la campagne humide de 2025.

Enfin, des données individuelles ont été collecté sur l’implémentation des approches PICSA et VIC, des acteurs formés sur le compostage en tas et le point de l’évolution des activités de contre-saison de 2025 fait.

En effet, le VIC de Ouda, mise en place dans le cadre du programme TARSPro totalise deux années et demi d’activités. Pour le Dr Pierre Éric SOMBIE, coordonnateur du CRE-FL, il permet la mise à l’échelle de certaines technologies et innovations pour la résilience face aux changements climatiques.

Les acteurs du VIC de Ouda ont bénéficié des aspects de gouvernance du VIC, des tests de démonstration, des dotations de technologies, des formations, etc., selon les propos du Dr Etienne SODRE. « Il fallait revenir faire le bilan pour voir ce qui a marché et ce qui n’a pas marché afin de se donner des perspectives pour d’éventuelles activités à venir », a-t-il ajouté.

Pour ce qui est de la formation sur le compostage en tas, deuxième du genre, le produit fini devrait servir de stock pour la contre-saison mais aussi pour la prochaine campagne humide, aux dires de la formatrice, le Dr Fatimata SABA. « Nous sommes très satisfaits car, ce sont les producteurs eux-mêmes qui ont animé cette session », a dit le Dr SABA. « Ils ont développé leur propre initiative en reproduisant des battons pour remplacer le moule », a-t-elle ajouté.

Les acteurs mobilisés pour la fabrication du compost !

 

En rappel, le Village Intelligent face au Climat (VIC)a été implémenté dans le cadre de la mise en œuvre de l’approche Agriculture Intelligente face au Climat (AIC). Cette approche est soutenue par le programme TARSPro, sous l’assistance technique de Alliance of Bioversity and CIAT. TARSPro est né de la volonté du Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF). Il est financé par la Coopération Suisse sur une période de 4 ans, promeut un meilleur déploiement des technologies et innovations (T&I) avant-gardistes.

Un tas déjà prêt pour la suite du processus !


Le chef du Village toujours au premier plan !

Flavienne Valérie SAWADOGO