Le Centre Ecologique Albert Schweitzer (CEAS Burkina) en collaboration avec le Centre Régional d’Excellence en Fruits et Légumes (CRE-FL) de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA) a organisé un atelier au profit d’une trentaine de participants composés d’agents d’agriculture, d’animateurs endogènes, de coopératives de producteurs de mangues, des techniciens et des doctorantes du projet commis aux tâches de facilitateurs auprès des producteurs. C’était du 14 au 19 avril 2025 à Banfora.
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Les facilitateurs pendant les exercices de manip ! |
Avec
pour objectif de former les
facilitateurs sur les techniques d’animation des champs écoles producteurs des vergers de mangue, le présent atelier
entre dans le cadre des activités du projet Integrated Pest Management of Mango
(IP Mango).
Il s’agissait pour les organisateurs, d’animer des sessions de formation théorique en salle, de réaliser des exercices pratiques dans un verger « hôte », de faire la répartition des facilitateurs (trices) par champ école, mais aussi et surtout d’établir le calendrier de mise en place de la première vague des champs écoles.
Aperçu sur le fléau des mouches
de fruits…
Le Burkina Faso, situé en Afrique de l’Ouest est un pays à vocation agricole. Plus de 85 % de sa population vit avec des revenus provenant de l’agriculture. Le secteur agricole contribuait à plus de 40% du Produit Intérieur Brut (PIB).
La filière fruitière est dominée par la mangue
qui occupe une place stratégique dans l’économie du pays.
La filière mangue contribue fortement à la
sécurité alimentaire, aux exportations et à l’emploi des femmes. Toutefois elle
est menacée par les mouches de fruits
qui entrainent des pertes considérables et des restrictions d’accès aux marchés
internationaux.
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De véritables prédateurs pour la filière mangue ! |
Agir en conséquence …
Pour répondre aux défis auxquels fait face la filière mangue, le projet
IP Mango a été mise en œuvre. Il vise à développer et à diffuser des méthodes
de lutte intégrée contre les mouches de fruits et l’une de ces actions clés est
la mise en place des champs écoles producteurs ou le Farmer Field School.
L’objectif recherché par la mise en place de ces champs écoles est de
faciliter l’apprentissage par les producteurs, de bonnes pratiques et de
techniques de traitement efficaces sur les vergers de mangues dans un processus
de Co-construction.
Ainsi, pour que les producteurs soient capables, sur la base de
l’observation de leur environnement, de développer des solutions locales de luttes
intégrées contre les parasites effectivement présents dans les différentes régions,
la plateforme multi acteurs de Cocréation du projet IPMango a procédé au choix
des technique IPM pouvant faire l’objet d’expérimentation dans le cadre des
champs écoles. Pour la campagne de 2025, dix producteurs devant abriter les
champs écoles ont été identifiés dans les régions des Hauts-Bassins, des
Cascades et du Centre-Ouest. Ces derniers
doivent, à leurs tours, mobiliser vingt producteurs de mangues aux alentours des
vergers pour les sessions d’animation qui seront assurées par les facilitateurs.
C’est en ce sens que la formation préalable de ces facilitateurs était une
nécessité.
La présente session de formation tire son sens dans le fait qu’elle permettra aux futurs facilitateurs d’améliorer leurs dispositifs d’appui conseils auprès des producteurs.
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Les apprenants déployés sur le terrain pour la pratique ! |
Du contenu de la formation …
Six jours durant à travers séance théorique, plusieurs
modules leurs ont été enseignés. Que ce soit le volet agronomique, l’identification
des mouches de fruits, les méthodes de lutte intégrées des maladies et
ravageurs du manguier et la méthodologie d’animation, ces apprenants de circonstance
ont été outillé.
Et pour toucher du doigt les réalités du terrain, ces
derniers se sont rendus dans un verger hôte à Toumousseni pour une
confrontation assistée avec la pratique. Il s’agissait de formuler des appâts
alimentaires tels que le Mango protect et le Torula, d’installer des
pièges de surveillance des mouches de fruits, de collecter et d’identifier les
mouches de fruits, d’évaluer les dégâts et les rendements en mangues
commercialisables et de pulvériser avec le Cassia Nigricans un
manguier atteint du dessèchement.
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Pulvérisation d'un manguier avec CASSIA NEGRICANS ! |
A l’issue de ces deux étapes, une évaluation a été faite et le choix des facilitateurs se fera en fonction des notes de celle-ci. « Les facilitateurs qui seront retenus deviendront partie intégrante du réseau d’appui à la formation et commenceront à animer des champs écoles producteurs dans leurs communautés respectives dans un bref délai », dira le coordonnateur du projet M. Boris Compaoré.
Au terme de cet atelier, les participants ont félicité
les organisateurs pour les efforts investis à travers la
qualité de la formation et l’idée du projet. Selon M. Diallo, agent
technique au ministère de l’agriculture « cette formation nous a permis
d’avoir des notions qui étaient presque nouvelle pour nous. En tant qu’agent
technique du ministère de l’Agriculture, c’est ma première fois de participer à
une formation de cette taille. Nous serons désormais aptes aux éventuelles
préoccupations des producteurs sur le terrain ». Mme Traoré, elle,
affirme n’avoir jamais participé à une telle formation. « Le contenu
des modules était compréhensible et les chercheurs étaient vraiment à notre
écoute », a-t-elle ajouté.
Djama KONE